Une tribune pour les luttes

La voix des Rroms

Expulsion de force des habitants du Hanul du plus ancien campement de Rroms en France. .

24 personnes venues en soutien aux familles expulsées ( MRAP, RESF, NPA...) ont été arrêtées hier soir ; les familles protégées ont pu s’échapper.

Article mis en ligne le vendredi 9 juillet 2010

Bonjour,

Avant d’aller au boulot, je souhaitais simplement remercier celles et ceux qui ont pris d’assaut le standard du commissariat pour demander notre libération. Le camarade qui a été transporté à l’hôpital Avicennes et qui s’y trouvait encore lorsque nous sommes sortis, risque d’être placé en GAV pour entrave à je ne sais trop quoi. Il va falloir continuer pour lui si il n’est pas libéré. Plus de précisions ce soir sur ce grotesque déploiement de forces de l’ordre.

Un Rrom c’est un homme !!!


Vendredi 9 juillet 2010

Après l’expulsion du campement du Hanul, à Saint Denis, un rassemblement a été organisé hier soir sur la place de la Basilique. Leurs habitants et les soutiens ont, une fois encore, été expulsés. A peine cinq heures après le rassemblement, une centaine de policiers ont encerclé les soutiens et les ont détenus plusieurs heures au commissariat de Saint Denis.

Il est plus qu’urgent de mettre fin aux pratiques discriminantes et violentes à l’égard des populations Rroms, et aux intimidations policières à l’encontre de ceux qui les soutiennent.


Ce soir jeudi 8 juillet, les familles du Hanul et leurs soutiens s’étaient installés devant la Basilique de Saint Denis. Tout à l’heure, ils ont été entourés par 50 à 60 CRS. Les familles ont pu s’échapper, mais une vingtaine de soutiens ont été embarqués dans un car.

Pour appeler le commissariat
01 41 60 26 70


L’expulsion du Hanul n’a pas suffi. Depuis hier, la police chasse les
Rroms des rues de St-Denis, leur demandant de quitter le département.
Hier
à minuit, les enfants et les bébés ont du se réveiller pour exécuter
l’ordre.

Ils ont été hébergés à St-Denis, sous le chapiteau Raj’ganawak.
ce matin, ils sont retournés sur les berges du canal, d’où ils ont à
nouveau été chassés.

A 18 heures, un camp de réfugiés sera installé devant
la basilique de Saint-Denis.


Sur RESF radio WEB "Sons et reportages"

Au Hanul à Saint-Denis (93).

Lundi 5 et mardi 6 juillet 2010. Carnet de sons avant et après l’expulsion. Avec Saïmir Mile (La Voix des Rroms), Coralie Guillot (Parada) et des habitant(e)s.

durée : 11’ 29’’
http://www.educationsansfrontieres.org/article30659.html


6 juillet

Hanul : expulsion illégale

La police a fait irruption ce matin à 6h15 dans le quartier du Hanul à
Saint-Denis (93). Les habitants et leurs soutiens ont essayé de s’opposer
pacifiquement à cette expulsion illégale (les habitants n’ayant jamais
reçu aucune notification d’une décision judiciaire). La police a expulsé
les habitants par la force et a immédiatement détruit le camp à l’aide de
trois bulldozers. Les habitants ont à peine sauvé quelques-uns de leurs
papiers, laissant derrière eux dix ans de leur vie. Cette expulsion
s’inscrit dans la longue série orchestrée par le préfet Christian Lambert
récemment nommé par N. Sarkozy en Seine-Saint-Denis.

Nous rappelons que le Hanul existe depuis 10 ans et avait fait l’objet
d’une convention avec la mairie, signée en 2003 par Patrick Braouzec,
alors maire de Saint-Denis. Les familles avaient respecté leurs
engagements et espéraient donc naturellement le soutien de la mairie de
Saint-Denis et de l’agglomération de communes de Plaine Commune. Mais
toutes deux sont restées injoignables depuis plusieurs jours.

Les familles et leurs soutiens attendent maintenant les solutions
immédiates pour un relogement collectif sur un terrain afin de reprendre
leur vie et notamment de permettre aux enfants du Hanul de poursuivre leur
scolarité à Saint-Denis, où ils ont toujours vécu et où une grande partie
d’entre eux est née ; 28 enfants ont d’ailleurs la nationalité française.
Les familles aujourd’hui à la rue suite à cette expulsion aussi honteuse
que brutale espèrent rencontrer au plus tôt la mairie, Plaine Commune, et
les pouvoirs publics pour trouver une solution en urgence.

Signataires : les habitants du Hanul, GIB, la Voix des Rroms, LDH 93,
MRAP, NPA, Parada, PG, RESF, Reseau solidarité logement, SNUIPP.

Saint-Denis, le 6 juillet 2010.


Ce matin, les hommes en uniforme ont expulsé de force les habitants du
Hanul et leurs soutiens.

Cette expulsion est parfaitement illégale, dans
la mesure où aucune décision de justice n’a été notifiée aux personnes
concernées. Une ultime fois, les Rroms ont demandé à voir la décision
d’expulsion, mais les hommes en uniforme ont répondu que c’était dans les
films que ça se passait comme ça. Nous croyons pourtant que c’est plutôt
dans un état de droit que la justice décide d’abord, notifie ensuite et
enfin la police l’exécute. L’huissier de justice a juste montré
furtivement un papier sans en-tête, de sorte que nous n’ayons pas pu en
identifier l’auteur, mais nous avons eu le temps de lire le mot
"ordonnance" et de voir un tampon bleu en bas de la page.

Le Hanul était le plus ancien campement de Rroms en France. Il était là
depuis 10 ans. Il y a 7 ans, en 2003, le maire d’alors, M. Patrick
Braouezec avait signé une convention d’occupation en grande pompe, avec
une fête garnie de spécialités rroms. Cette convention n’a jamais été
dénoncée. Aujourd’hui cependant, les cocontractants de la ville se sont
fait jeter dehors sans qu’aucun élu dyonisien soit présent.

Par conséquent, les Rroms et leurs soutiens se trouvent actuellement
devant la mairie de St-Denis, où ils demandent à être reçus pour :
- trouver une solution d’hébergement d’urgence dans un des locaux de la ville
- conclure à nouveau un accord qui leur permettra de s’installer quelque
part dans la ville où ils vivent depuis 10 ans, où nombre de leurs enfants
sont nés, et où tous ces derniers vont à l’école.


Rendez-vous mardi 6 juillet 2010 devant la Basilique à 15h30
pour soutenir une délégation d’habitants et de soutiens qui demandera à être reçue en mairie.

4 juillet 2010


NON A L’EXPULSION DU CAMP DU HANUL !!!

Les expulsions ces dernières semaines s’intensifient dans le 93. Désormais, ce n’est plus aux seules installations de Rroms que les autorités s’attaquent mais aux symboles. Le quartier du Hanul en est un.
Etabli depuis bientôt 10 ans sur une rue ouverte à l’époque dans le cadre de la construction du Stade de France er non utilisée depuis, cet endroit est le lieu de vie de plusieurs dizaines de familles. Cette occupation avait été formalisée en 2003 par une convention d’occupation, signée au nom de la ville par Patrick Braouezec, à l’époque maire de Saint-Denis et aujourd’hui président de Plaine Commune.
Grâce à cette stabilité et un relatif confort (eau, ramassage des déchets), les habitants du Hanul ont pu se projeter vers l’avenir mieux que d’autres. Les enfants, dont une grande partie sont nés à Saint-Denis, ont pu être scolarisés dans les écoles de la ville.

Comme la grande majorité des terrains occupés par des Rroms, le Hanul a connu de nombreuses descentes de police, des distribution d’OQTF massives et des menaces d’évacuation de terrain depuis plusieurs années.

Depuis vendredi 2 juillet 2010, la police est passée à plusieurs reprises pour signifier aux habitants l’ordre de quitter les lieux. Lundi 5 juillet, elle a même commencé à évacuer des épaves de voitures à la fourrière.
Personne parmi les habitants n’est au courant d’une quelconque décision de justice ayant ordonné une évacuation. Ni la préfecture, ni la police n’ont fourni des documents relatifs à cette décision de justice.
Dans ces conditions les pouvoirs publics ne donnent pas aux habitants la possibilité de faire valoir leurs droits par un recours.

Les Dionysiens du Hanul restent déterminés à se maintenir chez eux et à continuer de vivre dans leur quartier.
Soutenus par de nombreuses associations, ils exigent des pouvoirs publics :
- L’arrêt immédiat de la procédure d’expulsion
- L’amélioration et la pérennisation au Hanul ou sur un autre terrain de la vie dans des conditions dignes, notamment par la signature d’une nouvelle convention avec la mairie et Plaine Commune
- Un accès aux mêmes droits que les autres citoyens, notamment au travail
- Des moyens pour permettre la continuité du travail social, éducatif, culturel réalisé depuis plusieurs années par les associations et les habitants

Dans ce contexte nous demandons que la municipalité de Saint Denis et Plaine Commune aient une expression publique claire.

Parmi les premiers signataires : La Voix des Roms, Parada, le Groupe d’Intervention en Bidonville (GIB), MRAP, Réseau Solidarité Logement, Coordination 93 des sans papiers, PG, NPA…

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