Une tribune pour les luttes

Après 21 mois de grève le combat continue
Régularisation immédiate de tous les travailleurs grévistes sans papiers

Victoire pour les sans-papiers de Seni !

Article mis en ligne le samedi 24 juillet 2010

23 juillet 2010

http://www.humanite.fr/23_07_2010-v...

Victoire pour les sans-papiers de Seni ! (94)

Après plusieurs mois de lutte, 56 travailleurs de cette entreprise de nettoyage du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne) ont obtenu les certificats d’embauche indispensables à leur régularisation.

Les sans-papiers qui campaient depuis début juin devant une entreprise de nettoyage au Kremlin-Bicêtre ont quitté les lieux jeudi après avoir eu l’assurance d’obtenir les documents ouvrant la voie à une possible régularisation.
A l’issue de plusieurs jours de négociations, la direction de la Seni a accepté de fournir les formulaires Cerfa, indispensables pour constituer des dossiers en préfecture, à 56 grévistes sans-papiers qui faisaient l’objet d’une procédure de licenciement, a indiqué Benjamin Amar, de la CGT. "C’est un succès. Ce document est la pierre angulaire des dossiers de régularisation. On n’a pas obtenu la réintégration des grévistes (dans l’entreprise, ndlr) mais la promesse qu’ils seront prioritaires à l’embauche s’ils sont régularisés", a-t-il poursuivi.

Jeudi, les grévistes démontaient les tentes installées début juin devant l’entreprise et dans lesquelles ils se relayaient jour et nuit pour mettre la pression sur la direction. Par deux fois, ils avaient ces dernières semaines brièvement bloqué l’entrée de l’entreprise. "On n’y croyait plus trop et il y a eu du découragement, mais ça finit par payer", se réjouissait Gouro Dambele, un des porte-parole des sans-papiers.

Depuis octobre, la Seni, filiale du géant Samsic, est perturbée par des mouvements de grèves de sans-papiers qui représenteraient près de 10% de ses quelque 2.400 salariés, selon la CGT. Déposés en avril 2009, près de 170 dossiers de régularisation de salariés de la Seni restent encore en souffrance, souligne le syndicat.

(...)


LE KREMLIN-BICÊTRE
Le conflit chez Seni, c’est fini
Après neuf mois de grève, un accord a enfin été trouvé avec la direction. Les travailleurs sans papiers de la Seni ont levé le camp hier
.

Le Parisien

Lucas Bretonnier | 23.07.2010

« Vive la France ! » Il aura fallu neuf mois de grève pour réconcilier la soixantaine de grévistes de la Seni avec leur pays d’adoption. Hier, en début d’après-midi, ils laissaient éclater leur joie devant le siège de l’entreprise de nettoyage, rue Lech-Walesa, au Kremlin-Bicêtre.

(...)

Rien ne garantit que les 56 grévistes qui ont obtenu leur Cerfa soient régularisés par la préfecture. Ils ont trois mois pour constituer leur dossier et se remettre au travail. Menacés de licenciement pour la plupart d’entre eux, ils ont obtenu des responsables de la société, les frères Duvaux, d’être prioritaires à l’embauche. Mais, pendant leur grève, Seni a dû pallier leur absence en embauchant d’autres ouvriers sur leurs nombreux chantiers en Ile-de-France. Les travailleurs sans papiers ne sont donc pas certains de travailler à temps plein tout de suite.

« Il vous faudra peut-être chercher du travail ailleurs », prévenait Philippe Jaloustre, responsable de l’union départementale CGT. Dans les rangs, la nouvelle ne plaît pas à tout le monde. «  Rien n’est sûr, peste Goribe M’Pamara, parti de Bamako il y a neuf ans. Dans mon Cerfa, on m’assure seulement 17 heures de travail. J’en faisais beaucoup plus. Je vais être obligé de chercher un complément de travail ailleurs. »

Si le mouvement à la Seni prend fin, le chemin de la régularisation, lui, est encore long : les dossiers sont traités au compte-gouttes par les préfectures et les sans-papiers doivent impérativement occuper un emploi à temps plein pour espérer un titre de séjour. Quant aux directeurs de la Seni, ils sont toujours sous le coup d’une enquête du parquet de Créteil pour «  emploi de main-d’œuvre étrangère sans titre de travail ». Seni était le plus important piquet de grève de travailleurs sans papiers de France.


Un rassemblement a eu lieu hier jeudi 15 juillet au siège social de la RATP à Paris pour réclamer la régularisation de travailleurs sans-papiers, employés par un sous-traitant de la régie et en grève depuis neuf mois

Les salariés sont des intérimaires sans-papiers employés à la rénovation des quais du métro par la société Asten, un sous-traitant de la RATP. Ils ont occupé les lieux équipés de tam-tam et de mégaphones en criant : "on bosse ici, on vit ici, on reste ici". Arrivés vers 11H00, ils ont été évacués par la police peu avant 14H00, selon Hervé Goix de la CGT.

"La RATP considère qu’elle n’a aucune responsabilité dans cette affaire mais elle doit assumer la responsabilité morale et juridique en tant que donneur d’ordre", a déclaré M. Goix.

Les travailleurs sans-papiers réclament que la RATP leur fournisse un Cerfa, un formulaire de demande d’autorisation de travail pour un salarié étranger.

"La direction nous a refusé le droit de déposer des demandes d’embauche, nous n’avons eu aucun contact avec la RATP, que l’on peut qualifier d’entreprise voyou", a poursuivi le syndicaliste de la CGT.

En octobre, les salariés avaient diffusé une vidéo sur internet montrant leurs conditions de travail de nuit, sans casque ni chaussures de sécurité et transportant jusqu’à 50 kilos de bitume dans les escaliers du métro.

"On casse des plaques d’asphalte puis on les met dans une benne pour 80 euros la nuit. En six ans, je n’ai jamais passé de visite médicale. Tant que nous n’obtenons pas notre Cerfa, on reste ici. Nous sommes prêts à dormir ici s’il le faut",a déclaré Mody, originaire d’Afrique de l’Ouest qui travaille comme sous-traitant à la RATP depuis six ans pour 80 euros la nuit.

La CGT réfléchit à un mouvement de plus grande ampleur dans les prochains jours sur la question des salariés en situation irrégulière.


Liens avec vidéos sur l’exploitation des travailleurs sans-papiers et leurs luttes sur Mille Bâbords 14004


SOUTENONS LES GRÉVISTES SANS-PAPIERS
DU PIQUET DE LA PORTE DES LILAS

En octobre dernier, un mouvement de grève réunissant 6769 travailleuses et
travailleurs sans-papiers a débuté. Ils et elles revendiquent leur
régularisation.

8 mois de grève plus tard, en juin dernier, des négociations se sont tenues
entre le ministère de l’immigration et 11 organisations (syndicats et
associations) qui soutiennent ce mouvement. Ces négociations ont débouché
sur un « guide des bonnes pratiques » à destination des préfectures les
invitant, sans les obliger, à être plus clémentes que d’ordinaire dans le
traitement des demandes de régularisation.

À ce jour, les grévistes ne sont pas régularisés.

Les grévistes du piquet de la Porte des lilas ont décidé de poursuivre leur
grève et de maintenir leur piquet de grève jusqu’à leur régularisation.

Ils occupent depuis 9 mois le chantier du tramway dont ils sont les
ouvriers.

Ainsi, ils n’ont plus de revenus depuis 9 mois, bien qu’ils aient toujours
besoin de payer leur loyer, leur transport, leur nourriture etc, et
d’entretenir leur famille.

Leur caisse de soutien est bientôt vide. Or, seule cette caisse leur permet
de tenir le piquet.

Nous sommes les voisines de leur piquet et nous avons décidé de lancer cet
appel à solidarité pour soutenir nos camarades.

Soutenons-les toutes et tous !

* En venant les encourager (à Paris, M° Porte des lilas, sous la banderole)

* En leur transmettant vos dons, vos encouragements par l’intermédiaire des

Voisines du piquet
3 rue des lilas
75019 Paris

cissokobala chez yahoo.fr

chèques à l’ordre de Mme Paris

Les Voisines du Piquet

Porte-des-lilas, 12 juillet 2010


Mis en ligne le 12 juillet

Pour permettre aux grévistes de poursuivre leur visibilité sur les marchés et autres manifestations sur le XIIe.

Tract du Comité de soutien aux travailleurs sans-papiers grévistes du 12e

Après 21 mois de grève le combat continue : régularisation immédiate de tous les travailleurs grévistes sans papiers


Pendant 9 mois, 21 mois pour les plus anciens,

- malgré les tergiversations, le déni, et le mépris affiché par le gouvernement ;
- malgré l’indifférence adoptée par les médias ;
- malgré les multiples tentatives de répression ;
- malgré l’évacuation musclée de nombreux piquets de grève ;
- malgré l’assaut de certaines milices patronales ;
- malgré les arrestations, les rétentions, et même les expulsions,


Les travailleurs sans papiers en grève ont tenu bon.

Leur détermination et leur courage tout au long de ce mouvement marqueront l’histoire de l’ensemble des travailleurs de ce pays !
Pendant trois semaines ils ont occupé la place de la bastille, dans le calme et la dignité.
Par cette action exemplaire ils ont obtenu un texte qui matérialise d’importantes avancées, mais exclut encore de nombreux grévistes.

Le texte du 18 juin simplifie la procédure de régularisation, accepte les multi employeurs, prend en compte le travail intérimaire et les métiers de l’aide à la personne.
Mais sa durée est limitée dans le temps (mars 2011).
Il n’est qu’un additif sans valeur juridique à la circulaire du 24 novembre 2009 dénoncée par les grévistes et l’ensemble des soutiens et qui reste inchangée
.


Une première étape est franchie !

Reste
- A appuyer la mise en œuvre des concessions obtenues.
- A exiger la régularisation de tous les travailleurs grévistes sans papiers.


Sur le XIIème, 14 grévistes poursuivent la lutte pour leur régularisation.

Le comité de soutien appelle à maintenir autour des grévistes un soutien large, unitaire et effectif jusqu’à la régularisation de tous sans exception.
_ Restons vigilants et actifs autour de ces travailleurs, jusqu’à la juste reconnaissance de leur place à part entière dans notre société.
Poursuivons la solidarité financière.

Comité se soutien aux travailleurs sans-papiers grévistes du XIIème

Contact :
http://www.collectif12.com/
06 45 25 95 95

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