Une tribune pour les luttes

Les multiples souffrances des sans-papiers...

Malade, une famille géorgienne a été maintenue en rétention, puis expulsée en Pologne.
La mère expulsée y a été hospitalisée après une fausse couche

Article mis en ligne le jeudi 22 juillet 2010


A l’école des sans-papiers

http://sanspapiers.blogs.liberation...

« Malade, une famille géorgienne maintenue en rétention"
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22/07/2010

La mère expulsée hospitalisée en Pologne après une fausse couche

Je transmets ce texte qui dit la souffrance d’une famille expulsée et de ceux qui les soutiennent. Ce qu’on fait endurer aux expulsés est une monstruosité.

Je regardais ce soir à la télévision le préfet d’Isère limogé par Sarkozy pour n’avoir pas su maintenir « l’ordre » sarkozyste dans son département. Il avait l’air secoué. S’efforçant d’être digne. Mais bien marqué et apitoyé sur lui-même. On le comprend…. Se retrouver préfet hors cadre ! C’est pourtant lui qui a décidé, prévu, maintenu, organisé l’expulsion de Georgi et de ses parents. Qui se retrouvent hors de tout cadre, livrés à tout, même au pire. Ce soir, j’ai perçu la douleur du préfet blessé. Mais je suis aussi et surtout solidaire de celle de la famille qu’il a lui-même blessée quand il se croyait encore d’une autre nature.

Richard Moyon

— -

Georgi est parti en Pologne avec son papa et sa maman malades. Les nouvelles de Pologne ne sont pas bonnes. Zinaida a dû être hospitalisée, mais les autorités polonaises parlent déjà d’un retour en Géorgie .

Pour tous ceux qui les ont croisés ici c’est la stupeur. Comment a-t-on pu en arriver là ? Jusqu’où ira-t-on dans l’horreur ? Quelle image de notre pays gardera ce bébé enfermés deux semaines, ballotté d’audiences au tribunal en cour du centre de rétention, passant des heures, des journées à pleurer entre un père malade et sa mère en train de perdre l’enfant qu’elle attendait ? Comment cette femme pourra-t-elle se rappeler sans terreur qu’on lui a refusé le droit de se poser dans un lieu protégé pendant ces trois longues journées où elle a perdu l’enfant qu’elle attendait ? Comment peut il y avoir autant de désinvolture, de mépris des droits élémentaires pour en arriver à expulser ainsi une famille de trois personnes malades au petit matin, en « douce », sans même leur laisser emporter le peu d’affaires qu’ils ont avec eux ?

Aujourd’hui Zinaida est à l’hôpital quelque part en Pologne, son fils et son mari restent prostrés dans une chambre de foyer et surtout dans l’attente de la prochaine catastrophe qui va leur arriver ; cette famille est brisée, à bout de force physique et psychologique, désespérée.
Comment peut on se comporter ainsi ? Rappelons qu’ils n’ont rien fait, sinon chercher refuge dans un pays où ils croyaient pouvoir refaire leur vie à l’abri des dangers rencontrés chez eux. Mais ce n’est pas une erreur, un accident, une exception, d’autres familles vivent la même souffrance, les même déchirements.

Actuellement une famille avec cinq enfants est au centre de Rétention de Lyon et risque d’être expulsée vers le Kosovo qu’ils ont quitté pour des raisons évidentes de sécurité ; ils ont refait une nouvelle demande d’asile et en attendent la réponse, mais ils savent que si cette réponse est négative l’expulsion risque d’arriver très vite. Une fois encore il nous faut dire et redire que la place des enfants n’est pas dans un lieu d’enfermement. Rien n’autorise l’enfermement d’un mineur qui n’a commis aucun délit, alors pourquoi cela ne s’applique-t-il pas à certains enfants ? Les enfants de parents « sans papiers » sont-ils donc des enfants sans droits ? Lorsque nous fêtions l’anniversaire de la signature de la convention internationale des droits de l’enfant, une adolescente, fille de parents en attente de régularisation depuis des années, nous a dit : « les états signent mais c’est que des mots pour faire joli ». Il nous appartient à tous de lutter pour que son constat ne soit plus une réalité. La France et l’Europe n’ont pas le droit de briser ainsi des vies d’enfants, et de ne pas respecter leurs engagements.

Georgi doit pouvoir revenir et ses parents doivent pouvoir se faire soigner et vivre en paix, la famille S. doit être libérée du centre de rétention administrative pour le seul motif qu’on n’enferme pas des enfants.


Le 18 septembre, un concert de solidarité avec les familles et les travailleurs sans papiers aura lieu à Bercy. Avec Abd Al Malik, Agnès Bihl, Cali, 113, Cheb Bilal, Jeanne Cherchal, Clarika, Daniel Darc, Jacques Higelin, Yves Jamait + Aldebert, Agnès Jaoui, Emily Loizeau, No One Is Innocent, Nosfell, Oxmo Puccino, Reda Taliani, Sinsemilia, Soan, Têtes Raides, Tryo, Les Wampas

Tout sur le concert à l’adresse www.rocksanspapiers.org

Rédigé le 22/07/2010

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