18 h 30 au Cinéma Jean Renoir, allée Jean Renoir, Saint Roch, 13500
18 h 30 au Cinéma Jean Renoir, allée Jean Renoir, Saint Roch, 13500
* France, 2007, 3h30
Programme : 1ère partie - Débat - Buffet Communard - 2ème Partie
Tarif Unique : 6 euros
En présence de Claude Willard, Président des Amis de la Commune de Paris-1871
La version initiale de ce film, tourné en noir et blanc en 1999 et présenté en 2000 au Musée d’Orsay, était de 5h45. Sa réduction à 3h30 fait partie d’une démarche visant à faciliter l’accès au film, alors que le cinéaste connaît depuis des années d’énormes difficultés à diffuser son oeuvre construite à contre-courants des canons officiels.
Militant pour l’émergence d’un processus alternatif et démocratique dans le champ du médium audiovisuel, Peter Watkins a inventé un mot, "monoforme", pour définir ce contre quoi il lutte : ce dispositif narratif, employé par la télévision et le cinéma commercial, qui impose un "mitraillage dense et rapide de sons et d’images", avec coupes brusques destinées à créer un effet de choc, et la manipulation.
Tourné en treize jours, en suivant scrupuleusement la chronologie des événements, il brouille sciemment les notions de documentaire, de fiction ou de reconstitution historique et sape les critères habituels du document télévisuel et de la saga hollywoodienne pour forcer le spectateur à réfléchir sur la forme du film, lui enseigner la méfiance, l’encourager à contester la subordination aux médias.
La Commune, joué par des chômeurs, intermittents du spectacle, sans-papiers, provinciaux, Montreuillois, permet au public de jouer sa propre histoire, de faire le lien entre les enjeux de la révolution parisienne de 1871 et ceux de Mai 68 ou d’aujourd’hui. Peter Watkins met en place l’irruption de reporters de la Télévision versaillaise et de la Télévision communarde, micros à la main, recueillant d’un côté un discours lénifiant, appelant au maintien de l’ordre, à la lutte contre des "meneurs qui ne sont pas, pour la plupart, français", et de l’autre les témoignages du peuple insurgé. Cette démarche insolite ne peut être taxée d’anachronisme puisque le film s’affiche ouvertement comme interprété par des contemporains qui réagissent en fonction des critères de leur époque.
On a pu lire, sous la plume d’historiens du cinéma stigmatisant telle ou telle tentative, qu’il était impossible de filmer une révolution. Watkins prouve le contraire. La Commune se moque des faits, ignore Louise Michel et Jules Vallès, pour filmer une pensée, des idées, donner la parole au peuple, signifier que cette période marqua le début d’une réflexion. Et renvoie des échos contemporains : le racisme, le rôle des femmes, l’inégalité sociale, la censure, l’école...
En se situant au plus près des gens du peuple - qu’ils soient gamins de la rue, ouvriers, artisans, petits patrons, fonctionnaires, soldats, intellectuels, curés, bourgeois… - dans le Paris de 1871, La Commune de Peter Watkins - en créant des passerelles avec notre société actuelle - nous réveille pour nous rappeler que l’histoire est un matériau vivant, en devenir, et qu’à tout moment nous pouvons en devenir les acteurs lucides, conscients et responsables.
+ d’informations sur http://cinemajeanrenoir.blogspot.com/
Dans le cadre du Festival Terres de Résistance, une projection de
“Plus belles les Luttes” aura lieu Jeudi 2 septembre à 18h30
à la salle des conférences de Martigues
jean.renoir1 chez club-internet.fr
04 42 44 32 21