Une tribune pour les luttes

Communiqué commun :

" Ne laissons pas fragiliser le droit de l’étranger " :

+ Communiqué de presse du 22 septembre 2010 : ACAT du Pays d’Aix Entraide du Pays d’Aix, CIMADE du Pays d’Aix, CCFD Terre solidaire du Diocèse d’Aix et d’Arles, Secours catholique du diocèse d’Aix et Arles.

Article mis en ligne le jeudi 23 septembre 2010

22 septembre 2010

Communiqué de presse

ACAT du Pays d’Aix
Entraide du Pays d’Aix, membre de la Fédération de l’Entraide protestante,
CIMADE du Pays d’Aix,
CCFD Terre solidaire du Diocèse d’Aix et d’Arles
Secours catholique du diocèse d’Aix et Arles

Sur le Pays d’Aix, les représentants de 5 organismes chrétiens ont relayé l’appel
Ne laissons pas fragiliser le droit de l’étranger.

Cet appel lancé au plan national le 14 juin 2010 par l’ACAT France, la FEP - Fédération de l’Entraide protestante, le CCFD Terre solidaire, le SECOURS CATHOLIQUE réseau mondial Caritas et la CIMADE, avec la collaboration de la Pastorale de Migrants) a été co-signé au plan national par 39 autres organismes chrétiens.

Une pétition qui a recueillie plus de 500 signatures sur le pays d’Aix, a été proposée à des communautés de chrétiens et de croyants issus de différentes religions. A cause de leur foi ou de leur conviction dans l’amour fraternel, ils se sont engagés dans cette protestation afin que ne soit pas aggravée la situation de l’étranger.

La pétition a été remise aux élus du pays d’Aix-en-Provence, avant les débats à l’Assemblée nationale et au Sénat.

Aix-en-Provence, le 22 septembre 2010



26 août 2010

L’actualité récente en France a vu une inflation d’annonces et de discours stigmatisant des catégories entières de la population : étrangers, Roms, Gens du Voyage, Français "d’origine étrangère".

Le principe fondamental de l’égalité devant la loi a été battu en brèche par des perspectives de traitement différencié entre les personnes et de remise en cause de leur nationalité pour les Français qualifiés d’une indéfinissable « origine étrangère », et les thèses de l’extrême droite sur le lien entre immigration et délinquance ont ainsi trouvé une légitimation au plus haut sommet de l’État.

L’accélération du démantèlement de squats et bidonvilles où des familles roms ont trouvé refuge, et les expulsions massives, soi disant volontaires, d’hommes, de femmes et d’enfants citoyens européens constituent une honte pour notre pays. En outre, sans réelle perspective de solution durable construite avec les personnes concernées, ces actions ne conduisent qu’à des impasses et présentent au monde des signes indignes d’un État fier de son respect des Droits de l’Homme,

Ce sont les principes fondateurs de notre vision de l’homme, de notre projet de société et de notre démocratie qui sont ainsi mis à mal. C’est notre propre humanité qui est ainsi atteinte.

Motivés par la solidarité et la défense des plus faibles, notamment des étrangers, nos organismes chrétiens refusent que la figure de l’étranger serve de bouc émissaire en France et en Europe.

Nous réaffirmons que l’homme doit toujours être au cœur de nos choix et la loi toujours viser à protéger les plus faibles. Nous ne pouvons pas accepter la vision d’une société repliée sur elle-même et inscrivant dans ses lois l’inégalité entre les hommes selon leur origine ou leur statut administratif.

Dans les prochaines semaines, un nouveau projet de loi sur l’immigration doit être examiné au parlement.

Tel qu’il a été pour l’instant soumis aux parlementaires, ce projet, prévoit des dispositions qui porteront atteinte aux droits de vivre en famille, d’asile et de regard du juge face aux risques d’arbitraire : allongement de la durée de rétention administrative, privation de liberté sans
contrôle du juge pendant 5 jours, création d’un "bannissement" du territoire européen pendant plusieurs années, confirmation du « délit de solidarité »....

Depuis deux mois, 40 organisations, mouvements, associations, services chrétiens ou d’inspiration chrétienne se sont mobilisés sur ce projet de loi aux côtés d’autres membres de la société civile, en interpellant les parlementaires et en informant largement sur son contenu. Un appel a été diffusé : " Ne laissons pas fragiliser le droit de l’étranger " avec un argumentaire.

Cet été, le gouvernement a annoncé que des dispositions supplémentaires seraient ajoutées
à ce projet : déchéance de la nationalité, restriction de la circulation de ressortissants européens...

A quelques jours de son adoption par la Commission des lois de l’Assemblée nationale, nous appelons les élus de tout bord, inquiets des dérives actuelles, à refuser les dispositions de ce projet de loi, contraires à nos valeurs.

le 26 août 2010

Organismes initiateurs de l’appel des organismes chrétiens : " Ne laissons pas fragiliser le droit de l’étranger " :

ACAT (Action des chrétiens pour l’abolition de la torture), CCFD-Terre Solidaire (Comité
Catholique contre la Faim et pour le Développement), La Cimade (Service œcuménique
d’entraide), FEP (Fédération de l’Entraide Protestante),
Secours Catholique / Caritas-France ,
avec la contribution du SNPM (Service national de la pastorale des migrants).



14 juin 2010

Ne laissons pas fragiliser le droit de l’étranger

Pour la cinquième fois en sept ans, le gouvernement veut réformer le régime de l’entrée et de l’expulsion des étrangers en France. Cette nouvelle modification de la loi constitue une étape supplémentaire dans la fragilisation d’hommes, de femmes, d’enfants et de familles déjà fortement ébranlés par les difficultés de l’exil.
Ce sont pourtant des êtres humains. Certains fuient la guerre ou les traitements inhumains pour sauver leur vie. D’autres cherchent simplement à améliorer leur situation et celle de leur famille. Ils aspirent, comme nous, à vivre en paix, à trouver le bonheur, à travailler, en France, leur pays d’« accueil ».

Mais le projet de loi va sonner le glas des aspirations de beaucoup et, par là même, de notre hospitalité et de notre humanité en réduisant leurs droits à la justice, à une vie familiale et à la solidarité


Si nous laissons faire, les étrangers n’ auront plus le droit d’être entendus !

Jusqu’alors, la loi réclamait le contrôle du juge des libertés si la mise en rétention excédait deux jours avant l’expulsion. Ce garde-fou, indispensable face à l’arbitraire de l’adminis¬tration, est retardé par ce projet de loi : ainsi des expulsions seront possibles pendant cinq jours sur seule décision administrative. De plus, le juge judiciaire ne pourra plus sanctionner certaines irrégularités.


Si nous laissons faire, le droit d’asile sera entravé !

Ce projet de loi restreint les possibilités d’accéder au territoire pour demander l’asile et place un nombre plus
important d’éventuels demandeurs dans des conditions défavorables pour l’examen de leur demande de protection. Et s’ils sont déboutés et renvoyés, il leur interdit de revenir dans l’Union européenne pour sauver leur vie.

Si nous laissons faire, le droit de vivre en famille sera restreint !

Des conjoints de Français ou d’étrangers en situation régulière, voire avec des enfants en France, sont parfois sans document de séjour. La loi qui peut déjà interrompre leur vie familiale va durcir les conditions de leur séparation en repoussant toute possibilité de retour. En effet, tout étranger renvoyé peut être « banni » de l’Union Européenne jusqu’à 5 ans : nous refusons cette double peine !


Si nous laissons faire, la solidarité restera répréhensible !

En modifiant la loi, le projet voudrait calmer les critiques sur le délit dit de "solidarité". En ne modifiant que très marginalement l’exemption pour un tel délit, le projet de loi persiste à dissuader quiconque aiderait, de bonne foi et dans la durée, un étranger dont nul ne sait a priori s’il est en situation administrative irrégulière.
Il est contradictoire de maintenir le principe de fraternité dans la devise de la République et de punir les actes de solidarité.

Motivés par la solidarité et la défense des plus faibles, notamment des étrangers, en partenariat avec d’autres membres de la société civile, nos organismes, mouvements, associations et services chrétiens refusent que des mesures de plus en plus restrictives, voire arbitraires, propulsent des milliers d’hommes et de femmes dans la précarité et le désespoir.

Aussi estimons-nous nécessaire d’éveiller les consciences, d’appeler à la vigilance et à l’information sur ce projet de loi qui comporte des dispositions très inquiétantes.

Nous nous engageons à agir pour que la figure de l’étranger ne serve pas de bouc émissaire en France et en Europe.

Initiateurs :

- ACAT-France (Action des chrétiens
pour l’abolition de la torture)
- CCFD - Terre solidaire
- FEP (Fédération de l’Entraide Protestante)
- La Cimade (Service œcuménique d’entraide)
- Secours Catholique / CARITAS-France avec la contribution du SNPM (Service
national de la pastorale des migrants)

Autres signataires nationaux à ce jour

- ACO (Action catholique Ouvrière)
- CASP (Centre d’Action Sociale Protestant)
- CERAS (Centre Recherche et Action Sociales) - Congrégation des Auxiliatrices de la Charité
- Congrégation des Fils de la Charité
- DEFAP
- DOM’Asile
- Éclaireuses et Éclaireurs Unionistes de France
- Association Espoir
- Fédération protestante de l’enseignement - Fondation de l’Armée du Salut
- JOC (Jeunesse Ouvrière Chrétienne) - Justice et Paix - France
- Mission Populaire Évangélique de France
- MIR-France (Mouvement International de la Réconciliation)
- Pax Christi - France
- Réseau chrétien - immigrés
- VEA (Vivre ensemble l’Évangile Aujourd’hui) - Alliance Nationale des Unions Chrétiennes de Jeunes Gens - UCJG-YMCA

Retour en haut de la page

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Thèmes liés à l'article

Communiqués c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 4735