Une tribune pour les luttes

samedi 16 octobre 2004

00 h

19 h à Mille Bâbords - 61, rue Consolat 13001 Marseille

Réunion du

Comité pour la Libération des militants incarcérés d’Action Directe

Le Comité pour la Libération des militants incarcérés d’Action Directe invite tous ceux, individus et organisations, qui refusent de se faire complices de la vengeance d’Etat dont les prisonniers d’Action Directe sont victimes, à rejoindre ce comité, lors de sa prochaine réunion.

Le programme d’anéantissement dont sont victimes les membres d’Action Directe depuis le début de leur incarcération semble proche d’atteindre son but :

- Georges Cipriani, victime de troubles mentaux et laissé sans soins pendant des années est aujourd’hui incarcéré en unité psychiatrique.

- Jean-Marc Rouillan serait atteint d’un cancer du poumon, après avoir été transféré à Fleury-Mérogis, dans des conditions scandaleuses, au motif d’un hypothétique projet d’évasion, il avait été mis à l’isolement.

- Nathalie Ménigon après deux accidents vasculaires cérébraux souffre d’hémiplégie ; son état nécessite des soins que l’administration pénitentiaire lui refuse toujours malgré ses grèves de la faim successives ; son état psychique et physique ne cesse de se détériorer.

- Régis Schleicher a entamé sa vingtième année d’emprisonnement, et devient ainsi conditionnable.

- Quant à Joëlle Aubron, après avoir subi l’extraction d’une tumeur au cerveau, entravée sur son lit d’hôpital, elle a enfin vu sa demande de suspension de peine aboutir. Ne relâchons pas le soutien, ils sont encore quatre à croupir entre quatre murs !

Ils ne sont pas les seuls détenus à mourir à petit feu dans les geôles de l’État, mais il est incontestable que les conditions de détention d’exception qui ont toujours été les leurs ont contribué à leur affaiblissement tant physique que psychique. L’État n’est pas indifférent à leur sort ; il opère une véritable mise à mort légale de ceux qui ont un jour osé le contester radicalement. Nous sommes en présence d’une véritable vengeance d’État.

Cette obstination meurtrière, alors que de l’autre main on libère Papon ou Le Floch Prigent, est une insulte au droit et à la justice, et la mise en place silencieuse d’une peine de mort qui ne dit pas son nom.

L’arme du pouvoir ici c’est bien le silence dont il entoure ses opaques décisions que mettent en oeuvre des médecins, des directeurs de prison et des juges aux ordres ; silence sur les conditions de détention, silence sur les brimades, silence sur des disparitions programmées : la mort doit venir sans bruit, sans même le son du mot “mort” prononcé par quelque magistrat, rien ne doit venir troubler l’ordre public ; la mort sans même une sentence pour la dire.

C’est pour contester ce silence de mort, par nos mots et ceux des prisonniers, par nos bruits et nos actions que nous avons crée ce Comité pour la libération des militants incarcérés d’Action Directe. Interpeller les politiques, les juges, les médecins, les journalistes, manifester et revendiquer, mobiliser la population, faire du bruit contre leur silence criminel.

Comité pour la libération des militants d’Action Directe incarcérés

" Ils " ont laissé Georges durant des années errer sans soins aux confins de la folie.

" Ils " ont atermoyé pendant trois mois avant de consentir à l’hospitalisation de Jean-Marc après qu’on lui a eu détecté un cancer.

" Ils " ont attendu la quatrième perte de connaissance de Joëlle pour daigner l’opérer de métastases au cerveau (...)

" Ils " se languissent du troisième accident vasculaire cérébral de Nathalie, pour qu’elle sorte de prison gisante à tout jamais.

Bien sûr " ils " n’ont pas lancé un Vernichttungbefehl ("ordre d’anéantissement" ndlr) : "ils" ont simplement posé les jalons de notre trépas. Après avoir cherché à nous briser psychiquement en nous soumettant à de longues périodes déstructurantes d’isolement drastique, pour nous pousser au suicide, il font désormais en sorte que la maladie se substitue au bourreau.”

Régis Schleicher.

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