Une tribune pour les luttes

Encore une famille au centre de rétention de Marseille !

Soyons nombreux vendredi 5 novembre à 9h à l’audience du juge des libertés et de la détention
Les parents et leurs trois enfants dont un bébé d’un mois ont été libérés.

Article mis en ligne le vendredi 5 novembre 2010


MarsActu / Un bébé d’un mois retenu deux jours au Canet

http://www.educationsansfrontieres.org/article32295.html
Un mois et 15 jours, c’est l’âge d’un enfant enfermé cette semaine au centre de rétention du Canet. Le tout jeune Kosovar a vécu deux jours et trois nuits dans l’aile familiale du bâtiment avec ses parents et ses deux frères depuis leur arrestation mercredi à Nice, alors même qu’ils se rendaient tous ensemble à une convocation de la police de l’air et des frontières.
Pour Forum réfugiés, la seule association autorisée à intervenir au centre de rétention du Canet, cette situation est inacceptable. « Le cadre a beau être adapté avec des vrais chambres, des jeux, une télévision : ça reste un lieu de privation de liberté. Nous avons vu la famille le lendemain de leur arrivée, confie un des intervenants au centre. Les enfants étaient en totale perte de repères. Les plus grands (6 et 8 ans) se demandaient pourquoi ils n’étaient pas à l’école. Le petit était recroquevillé dans les bras de sa mère. »
Une dizaine d’enfants retenus par an
C’était la première fois que cet aidant voyait « un enfant si jeune en rétention ».
Toutefois, l’an passé, selon la Cimade, une association d’aide au migrants, une dizaine d’enfants a été retenue au Canet, un des douze centres français habilités à recevoir les familles. Au niveau national, le nombre d’enfants retenus est passé de 165 en 2004 à 318 en 2009.
(...)



Nous étions une bonne dizaine ce matin, venus soutenir cette famille tchétchène.

La juge a suivi les arguments de l’avocate de la famille : le courrier de convocation à la police reçu par la famille n’était pas joint au dossier au tribunal qui n’avait aucun moyen de savoir si le couple avait compris le motif de la convocation (reconduite en Pologne), notifié dans une langue compréhensible.
Elle a donc annulé la procédure et libéré la famille (a priori, pas de nouvelles maintenant sur un éventuel appel du procureur de Nice).
La famille avait été convoquée fin octobre, comme ils n’étaient pas avec tous les enfants, ils étaient convoqués de nouveau le 3/11....

Un ami (tchétchène, asile politique en France) était venu se porter garant pour une éventuelle assignation à résidence, qui n’a plus lieu d’être, et doit les raccompagner.

12 autres personnes comparaissaient ce matin, la juge a annulé une autre procédure, où l’avocat avait soulevé le doute sur la compréhension de la langue française par le retenu et l’absence d’interprète pendant la garde à vue pour lui notifier ses droits (à Gap), et elle a accepté une assignation à résidence (Vaucluse).

Les 10 autres personnes ont été maintenues en rétention, dont 4 assignations à résidence refusées pour garantie de représentation insuffisante.


9 h au JLD, 49-51 Bd Ferdinand de Lesseps (à côté du centre de rétention du canet), juste après le Bld Danièle Casanova en partant du métro Bougainville

Mercredi 3 novembre, une nouvelle famille Tchétchène interpellée à Nice est arrivée au Centre de rétention du Canet. Les parents et trois enfants de 8 ans, 6 ans et un mois !
Les deux grands sont scolarisés, ils n’ont donc pas pu faire la rentrée avec leurs camarades. Ils sont enfermés, entourés de policiers, passent en "jugement" vendredi 5 novembre au matin…

Ils sont arrivés en France en Janvier, après le refus par la Pologne de leur accorder l’asile. Ils ont donc demandé l’asile à la France, qui ne trouve rien de mieux que de les remettre aux autorités polonaises selon les accords dits de Dublin II.
Quand on connaît les conditions faites aux étrangers en Pologne (enfermement dans des camps, conditions de vie et d’hygiène aléatoires), avec un bébé d’un mois, qui pourrait envisager de les y renvoyer sans bafouer leurs droits fondamentaux ?

Nous avons tous en tête l’énorme soupir de soulagement, y compris de certains policiers de la PAF, lors des libérations par le JLD (juge des libertés et de la détention) des familles qui venaient elles aussi de Nice durant l’été ou à la rentrée.
L’arrestation de cette nouvelle famille s’est déroulée dans les mêmes conditions : ils se sont rendus, tous ensemble, à une convocation de la PAF... pour être tous embarqués ensemble.

Ces méthodes sont indignes, inhumaines et déloyales. Ils doivent être libérés au plus vite.
Les enfants à l’école, pas en rétention !

Réseau Éducation Sans Frontières 13
resf13 chez no-log.org 06 31 32 48 65
61 rue Consolat 13001 Marseille
www.educationsansfrontieres.org

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