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Les mots ont un sens,

SmartStax : L’Europe va-t-elle autoriser un OGM sans évaluation scientifique ?

par Napakatbra

Article mis en ligne le dimanche 7 novembre 2010

A lire avec les liens
http://www.lesmotsontunsens.com/sma...

5 novembre 2010

Pour évaluer la dangerosité d’un OGM destiné à l’alimentation humaine, l’Agence européenne de sécurité des aliments (EFSA) se contente d’une étude de 42 jours effectuée sur des poulets. Une étude limitée à la qualité nutritionnelle des produits ! Sans gêne....

SmartStax. C’est le joyeux sobriquet attribué par Monsanto et Dow AgroSciences à leur nouveau maïs OGM. Cette herbe à pop corn possède une particularité unique en son genre : elle combine huit gènes modifiés (2 herbicides et 6 insecticides). Excusez du peu.

Cette chimère est déjà autorisée aux Etats-Unis et au Canada. D’ailleurs, on avait bien rigolé, l’année dernière, lorsque la ministre canadienne de la Santé, Leona Aglagguk, répondant aux questions des associations, déclarait le plus sérieusement du monde que l’autorité sanitaire du pays, "Santé Canada [,] s’attend à ce que les semenciers conduisent des études complètes de leurs variétés pour s’assurer qu’il n’existe aucun effet inattendu". Ainsi soit-il... Et le peuple n’a plus qu’à prier pour que ce soit vrai, car aucun début de commencement d’une justification scientifique ne leur a jamais été demandé, aux semenciers.

Le maïs de la discorde

Ce précepte révolutionnaire a visiblement fait des émules. Selon TestBiotech, un Institut munichois indépendant, spécialisé dans les biotechnologies, l’EFSA (dont la patronne nous avait caché être concomitamment membre du conseil d’administration d’un des plus gros lobbies de l’industrie agroalimentaire) a récemment donné un avis favorable pour la mise sur le marché du SmartStax, autant pour l’alimentation humaine qu’animale. Problème : pour ce faire, l’Agence n’a réclamé aucune étude scientifique aux producteurs. Tout juste s’est-elle contentée d’accuser réception d’une étude de 42 jours menée sur des poulets, permettant d’évaluer la qualité nutritionnelle du maïs, mais en aucun cas les risques pour la santé !

Comme le Canada, l’Europe se contente donc de vieux essais menés sur des lignées de maïs utilisées pour produire le SmartStax. En clair, l’EFSA avance que les gènes ont déjà été testés, indépendamment, sur d’autres variétés ne présentant qu’une seule altération génétique. Un peu comme si l’on vous disait qu’une voiture est sans danger parce que tous ses composants (siège, moteur, freins, vitres, allume-cigare) ont été testés indépendamment les uns des autres, avant montage. Testbiotech exhorte la Commission européenne et les Etats membres à rejeter l’avis de l’EFSA et à mener leur propre évaluation des risques.

En avril dernier, Testbiotech avait déjà accusé l’EFSA de "graves lacunes" dans son évaluation du "maïs 1507", une des lignées utilisées pour produire le SmartStax. L’EFSA n’a toujours pas réussi à se justifier... Mais, finalement, on s’en fout ?

(Article publié sur le site "Les mots ont un sens")

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