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Ce CAC 40 qui prospère sur le dos de l’emploi

Article mis en ligne le jeudi 11 novembre 2010

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Mercredi, 10 Novembre 2010

Selon une enquête de Libération, les plus grandes sociétés françaises ont détruit dans l’Hexagone près de 40.000 emplois en cinq ans tout en accumulant les profits et des dizaines de milliards d’aides de l’Etat.

Au premier semestre 2010, elles ont ainsi réalisé " 41,5 milliards d’euros de bénéfices, en hausse de 87% sur un an", constate le quotidien qui ajoute que "la réputation peu flatteuse des géants du CAC 40 est malheureusement exacte".

Les sociétés émargeant au CAC 40 (pour "cotation assistée en continu", indice vedette de la Bourse de Paris rassemblant les plus importantes entreprises françaises) disposent par ailleurs dans leurs caisses de 146 milliards d’euros de cash, affirmait une étude publiée le 21 octobre par Les Echos.

Le plus mauvais élève est France Télécom, qui a supprimé 27.600 emplois entre fin 2004 et fin 2009. Le meilleur étant Bouygues qui en a créé 15.400 sur la même période.

Actuellement, les sociétés "qui créent de l’emploi sont les PME qui passent de 20 à 50 salariés", constate un spécialiste interrogé par Libération. Pour autant, si les firmes du CAC ne créent pas d’emploi directement, elles "ont un impact positif sur l’activité et les effectifs des PME qui sont leurs fournisseurs", précise-t-il.

Pour leur défense, les grands groupes évoquent leur développement dans les pays émergents, où ils réalisent "l’écrasante majorité de leurs recettes et de leurs profits". Pour autant, "il n’y a aucun lien entre investissements à l’étranger et destructions d’emplois en France", observe un professeur d’économie à l’université Paris-Dauphine, El Mouhoub Mouhoub, cité par le quotidien. Selon cet économiste, ces sociétés "investissent massivement en Asie et en Amérique du Sud parce que la croissance y est très forte. Dans le même temps, (elles) détruisent des emplois en Europe parce que l’activité est beaucoup plus faible". Une stratégie qui vise à satisfaire leurs actionnaires.

Autre problème : la fiscalité et la distribution des aides publiques. Grâce à plusieurs niches fiscales, les groupes du CAC 40 arrivent ainsi "à payer 2,3 fois moins d’impôt sur les bénéfices que les PME".

Si l’on en croit l’enquête de Libération, c’est donc toute une politique industrielle en faveur des grands groupes qui est en cause. Pour El Mouhoub Mouhoub, l’Etat devrait notamment concentrer ses aides vers les PME, "trop petites en France alors qu’elles sont beaucoup plus grandes et plus performantes à l’exportation en Allemagne".

(Source : France 2)

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