*Amnesty International Marseille, ACAT Marseille, Fédération de la ligue des Droits de l’Homme 13
Alors que le 6 octobre 2010, nous commémorions la mémoire d’Anna Politovskaïa, journaliste au quotidien Novaia Gazeta assassinée quatre ans auparavant devant son domicile, la liste des journalistes agressés en Russie ne cesse de s’allonger.
Le 5 novembre, un journaliste très connu du quotidien Kommersant, Oleg Kachine, a été agressé près de son domicile. Il est actuellement hospitalisé et plongé dans un coma artificiel en raison de la gravité de ses blessures.
Le 8 novembre, c’est un journaliste qui travaille pour un quotidien local de la banlieue de Moscou, Anatoli Adamtchouk, qui a été agressé. Il souffre d’une commotion cérébrale.
Ces deux journalistes avaient comme point commun d’avoir couvert et écrit sur des manifestations organisées par des mouvements de défense de l’environnement contre le projet d’autoroute devant relier Moscou à Saint Pétersbourg et passant par la forêt de Khimki et de Tsagovsky. Un militant de ces mouvements avait déjà été attaqué dans la semaine à coups de battes de baseball à Khimki même. Et en 2008, Mikhaïl Beketov, rédacteur en chef du journal Khimkinskaïa Pravda, qui avait dénoncé des irrégularités dans le projet d’autoroute, avait aussi été agressé ; il a gardé de graves séquelles de cette agression.
Oleg Kachine a par ailleurs écrit de nombreux articles sur la vie politique et sociale de son pays, et en particulier sur des mouvements d’opposition mais aussi pro-Kremlin.
Les enquêtes diligentées par les autorités russes ont rarement débouchées sur l’inculpation des véritables auteurs des actes et ont souvent pour objectifs de donner l’impression que règne l’état de droit.
La Russie figure actuellement au 140e rang du classement mondial de la liberté de la presse établit par l’association Reporters Sans Frontières.
Le Collectif appelle le gouvernement russe à faire toute la lumière sur les agressions dont ont été victimes Oleg Kachine et Anatoli Adamtchouk et à traduire leurs auteurs devant les tribunaux.