Une tribune pour les luttes

mardi 30 novembre 2010

NÎMES

14 h

Centre Social Culturel et Sportif de Valdegour, 30000

Journée de débats, d’échanges et de spectacle

Discriminations et stigmatisations

ALCI - Centre de ressources éducatives

14h30-16h30 : “Chocolat” Spectacle - Théâtre performance
- Mise en scène : Jean-Yves Pénafiel
- Gérard Noiriel : le conférencier
- Marcel Mankita : Chocolat
- Sacha Gattino : musicien
- Olivier Naslin : régisseur

La pièce reconstruit la vie de Rafael Padilla, né esclave à Cuba et émigré en France. Il y devient célèbre grâce au numéro qu’il présente au cirque Médrano, sous le nom de Chocolat, avec Footit. Footit et Chocolat forment un duo - inspiré d’un modèle américain - qui va s’imposer : depuis lors, tout spectacle de clown repose sur la relation du clown blanc et de l’Auguste.
La réussite de Chocolat est une réussite paradoxale, puisqu’il ne pouvait réussir qu’en se conformant à l’image dégradée, ridiculisée de lui-même que lui renvoyaient les stéréotypes raciaux de l’époque. Ces stéréotypes raciaux, que le spectacle restitue au gré des images allègrement diffusées à l’époque, des citations de savants et d’intellectuels, enferment Padilla dans une image - celle de Chocolat - qui le ridiculise, l’infériorise et dont il n’arrive pas à se défaire.
Le spectacle nous plonge ainsi dans l’histoire culturelle et sociale de ce tournant du siècle, afin de questionner ces images omniprésentes dans l’imaginaire de la République (cf. la célèbre affiche Banania). Ce documentaire théâtralisé restitue la puissance de ces stéréotypes qui ont pesé, et continuent à peser, sur les populations anciennement colonisées. Il s’intéresse à la façon dont les images dégradantes des populations ainsi stigmatisées se diffusent au gré du développement de la presse et de la publicité, à la manière dont elles se combinent avec les productions savantes et les politiques de l’époque.
Mais ce spectacle invite à réfléchir à la façon dont les individus peuvent faire face à des images dégradées que peuvent leur renvoyer la société. Tout le problème réside pour les individus stigmatisés à se construire malgré l’existence de puissants moyens de stigmatisation.

Entrée gratuite dans la limite des places disponibles -
Inscription obligatoire auprès de l’Alci (voir plus bas)

17h30-19h30 : “Discriminations et stigmatisations” Conférences - débats
Avec : Gérard Noiriel (historien), Eric Soriano et Benoît Larbiou (politistes)

Une partie des discriminations repose sur une vision négative des individus en raison de leur appartenance supposée à certains groupes sociaux, religieux, culturels, ethniques... Cette vision dépréciative constitue un stigmate qui fonctionne de la façon suivante :
Un ensemble d’éléments négatifs est accolé à un lieu de résidence, à une origine supposée, à une couleur de peau, à une religion, à un travail...
Ces éléments négatifs rejaillissent sur les individus en fonction de leur lieu d’habitation, de leur origine supposée, de leur couleur de peau..., de telle sorte qu’ils se retrouvent tous stigmatisés, quels que soient leur histoire, leurs comportements, leurs pensées, leurs cultures...
Le groupe stigmatisé est distingué de la société, et, par contrecoup les individus qui lui sont rattachés sont eux-mêmes distingués, ce qui justifierait des traitements séparés, discriminants.
Ces stigmates, qui sont accolés aux individus appartenant à des groupes distingués du reste de la société, pèsent lourdement sur eux, sur l’identité qu’ils peuvent revendiquer par rapport aux autres membres de la société, sur leurs relations et leur place dans la société. Ces individus n’ont bien souvent comme seule possibilité que de retourner le stigmate – en en faisant quelque chose de valorisant – ou de l’endosser en se comportant comme la société entend qu’il se comporte, ou encore de tenter de gommer dans son attitude tout ce qui renverrait à son origine, son lieu de résidence (accent, couleur de peau...). La question est d’autant plus sensible que l’on a à faire aux « banlieues » puisque les individus qui y vivent doivent se construire malgré des stigmatisations opérées en fonction de leur milieu social, de leur pouvoir économique, de leur origine supposée, de leur religion, de leur lieu d’habitation, de telle sorte que le seul fait d’habiter ces quartiers finit par définir ce que l’on est.
C’est l’ensemble de ces questions que les chercheurs invités souhaitent questionner et mettre en débat.

En savoir plus :
www.millebabords.org/spip.php?artic...

Renseignements et Inscriptions : ALCI – Centre de Ressources Éducatives
- Tél : 04.67.45.49.37, Fax : 04.67.40.53.44,
- Email : contact chez alci-educ.org Site : www.alci-educ.org

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