Une tribune pour les luttes

Communiqué de presse RAIDH (Réseau d’Alerte et d’Intervention pour les Droits de l’Homme)

Premier mort par Taser en France ?

+ Communiqué unitaire : Moratoire immédiat sur l’utilisation du pistolet Taser

Article mis en ligne le mardi 30 novembre 2010

samedi 4 décembre 2010


Moratoire immédiat sur l’utilisation du pistolet Taser. Communiqué unitaire

Le pistolet à décharge électrique Taser mis en service en France depuis 2005 voit son utilisation généralisée au sein des forces de l’ordre. Les contrats juteux de cette société sont ainsi financés par l’argent public.

De nombreux rapports, dont ceux d’Amnesty International, ont fait état du lien étroit qui existait entre l’utilisation de ce pistolet par la police et le décès de plusieurs dizaines de personnes aux Etats-Unis et au Canada. Le Comité de Prévention de Torture de l’ONU écrit explicitement que le «  Taser peut tuer ».

Depuis le 3O novembre, nous savons qu’un premier décès a eu lieu suite à une interpellation à Colombes d’un malien de 38 ans par des policiers lui ayant administré une double décharge électrique du pistolet Taser.

Une décharge électrique de 50 000 volts envoyée à quelques mètres peut tuer, a tué et peut tuer encore.

Nous réclamons un moratoire immédiat sur l’utilisation du pistolet Taser au Ministre de l’Intérieur.

Olivier Besancenot, Noël Mamère, Dominique Voynet, Fredéric Sarkis, Conseiller municipal, Claire Gagnière, conseillère municipale, Catherine Bernard, maire adjointe, Dominique Frager, maire adjoint, Patrick Chaimovitch, maire adjoint (élu(e)s EELV de Colombes), Jérôme Galan (NPA Colombes), Annie Lemonnier (« Les Motivés », Colombes).

Contact pour signature : moratoiretaser chez yahoo.fr


www.raidh.org

Paris, le 30 novembre 2010,

Selon une dépêche de l’AFP, un homme de 38 ans en situation irrégulière est décédé dans la nuit du lundi 29 au mardi 30 novembre à Colombes (Hauts-de-Seine) après avoir reçu deux décharges du pistolet à impulsions électriques Taser pendant son interpellation par la police.
RAIDH, qui mène campagne en faveur d’une régulation des conditions d’usage et de dotation de cette arme qui adresse une décharge de 50 000 volts, ne peut que regretter la surdité des pouvoirs publics face à nos multiples alertes quant aux dangers du Taser X26 dont sont équipés plus de 4000 policiers et gendarmes en France.

Dans l’attente des résultats de l’autopsie pratiquée sur la victime, RAIDH demande que toute la lumière soit faite quant aux modalités d’utilisation de l’arme envers la personne décédée et des réponses immédiates s’agissant des questions suivantes :
- Pourquoi l’arme a-t-elle été utilisée à deux reprises ?
- Les policiers étaient-ils en situation de légitime défense au moment de l’usage du Taser ?
- La vidéo censée se déclencher en cas de tir à distance a-t-elle été visionnée et sera-t-elle rendue publique ?

RAIDH saisit cette occasion malheureuse mais inéluctable pour rappeler la nécessité d’initier un moratoire immédiat de cette arme de torture susceptible de donner la mort conformément aux recommandations du Comité contre la torture des Nations Unies.

Rappel : le Conseil d’Etat interdisait récemment la dotation du Taser X26 aux policiers municipaux, une interdiction récemment levée par le décret et l’arrêté initiés par les services du Ministère de l’Intérieur en dépit des réserves de la plus haute juridiction administrative française.
RAIDH a, depuis, de nouveau saisi le Conseil d’Etat s’agissant de la dotation des policiers municipaux et la Cour européenne des droits de l’Homme s’agissant de la dotation des policiers nationaux.

En savoir plus : Faits et chiffres sur le Taser
http://www.raidh.org/Polemique-autour-du-Taser-Faits-et.html


Le Comité de l’ONU contre la torture, un organisme chargé de surveiller l’application de la Convention contre la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants, est arrivé à la conclusion, vendredi 23 novembre 2007, que l’utilisation du pistolet à impulsion électrique Taser constitue "une forme de torture" et "peut même provoquer la mort".

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