Plateforme économique, pôle d’attractivité, désenclavement, développement durable... on a déjà entendu ça quelque part…

A Nantes un aéroport et une autoroute, comme à Kimski en
Russie, à Lille un Centre de rétention administrative, ITER à Cadarache,
ici à Marseille un tunnel, une tour pour la CMA-CGM...

Partout VINCI and Co interviennent masqués sous les entreprises qu’ils
rachètent ou avec lesquelles ils s’allient, ici GTM, à Nantes Entreprise
de travaux public de l’Ouest, à Lille SOGEA-Caroni, N-trans en Russie...

Partout des personnes refusent le dictat de ce conglomérat implanté dans
toutes les régions du monde et dont le chiffre d’affaire de l’année
dernière est de 31,9 Milliard d’euros ... Partout les États protègent ses
actions, répriment dans la violence et la répression policière et
judiciaire ceux qui résistent, qui refusent de subir la plus-value faite
sur leurs dos et sur le nettoyage de leur ville, qui se réapproprie des
espaces, du temps et des envies.

Le 14 décembre certaines de ces personnes en lutte à Nantes viendront
discuter de la situation qu’ils vivent, des combats qu’ils mènent et
réfléchir à comment on peut agir ensemble...

en savoir plus :
www.millebabords.org/spip.php?artic...

Ça fait quarante ans qu’on entend parler, par quelques mégalos maniaques, de l’aéroport du Grand Ouest et de son barreau routier projeté sur la ZAD (zone à détruire), un espace de 1650 hectares, à Notre-Dame-des-Landes et Vigneux de Bretagne (vingt kilomètres au nord de Nantes).

Depuis le Camp Action Climat et les forages de 2009, la lutte s’est concrétisé par une opposition aux travaux et une vague d’installations sur des terrains et des maisons laissées vides. Une quinzaine de lieux sont maintenant squattés : maisons, terrains avec des cabanes et caravanes, forêts avec des constructions en l’air, jardins... L’enjeu est de ne pas laisser vider la zone petit à petit, d’être ici une force qui ne se laissera pas expulser tranquillement, qui ne laissera pas faire place nette. Et puis être nombreux sur ces terres, c’est faire ensemble notre quotidien, tisser des liens, être là ensemble à comploter contre ce monde, à imaginer la suite, à la faire.

Pour ce qui est du projet d’aéroport, leur délire ne s’arrête pas là. Leur volonté est de bâtir une métropole de cinquante kilomètres sur cent, s’étalant de l’est de Nantes à l’ouest de Saint-Nazaire, et de créer par là une plate-forme économique Grand Ouest, et un méga-pôle d’attractivité. Comme dans beaucoup d’endroits, l’argument du désenclavement est mis en avant avec son bouquet de labels : HQE (Haute Qualité Environnementale), BCE (Basse Consommation d’Énergie), bâtiments à énergie positive, développement durable, béton et bitume à foison pour découper une région en espaces morcelés. Chaque espace aura sa fonction : ici un quartier résidentiel, là une zone commerciale, plus loin une zone d’activité ou industrielle, derrière une réserve naturelle à protéger, et dans un coin une forêt urbaine avec ses mares reconstituées ou seront relogés des tritons crêtés déportés.

Aujourd’hui, en ce qui concerne l’aéroport et les dessertes routières, les financements ont été trouvés et le concessionnaire choisi : c’est Vinci le grand gagnant. Vinci qui participe à la LGV Bordeaux-Tours (qui s’agrandira jusqu’à Madrid), construit le générateur à fusion nucléaire ITER à Cadarache, construit tant de bâtiments qui dénaturent nos villes, gère une grande partie des autoroutes de France, etc. par ces multiples projets morbides, le géant Vinci s’attire la colère la colère des populations à travers le monde.

Des habitantes et des habitants de la ZAD (zone à défendre)