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Communiqué commun

Les centres de soins pour personnes victimes de torture exhortent les sénateurs à ne pas adopter le projet de loi Besson.

+ ACAT - Premier rapport annuel intégralement consacré à la torture - Décembre 2010 : Un monde tortionnaire

Article mis en ligne le dimanche 19 décembre 2010

- ACAT - Premier rapport annuel intégralement consacré à la torture - Décembre 2010 : Un monde tortionnaire (387 pages)

http://www.acatfrance.fr/medias/act...

Un pays sur deux dans le monde utilise la torture

Le constat est, en effet, accablant : plus de la moitié des Etats membres de l’ONU recourent à la torture, selon l’ACAT...

- En Afrique, "les régimes dictatoriaux ou à tendance dictatoriale, tels que la Mauritanie, le Soudan, le Zimbabwe, l’Ethiopie, l’Erythrée, la Guinée équatoriale et la République démocratique du Congo (RDC), érigent la torture en véritable système d’enquête et de répression au service de l’appareil sécuritaire", selon l’ACAT.
L’association relève aussi le danger de certaines législations antiterroristes qui couvrent la recrudescence de l’usage de la torture : "le cas de la Tunisie est à cet égard emblématique".

- En Amérique Latine, "le recours à des méthodes violentes et notamment à la torture demeure très répandu au sein des forces de l’ordre", "héritage de décennies de dictatures militaires".

- En Chine, comme en Iran, la torture a souvent pour objectif d’obtenir des aveux en vue d’un procès, selon l’ONG.

L’ACAT montre aussi du doigt certaines démocraties occidentales, dont l’Espagne pour le régime de détention +incommunicado+ (quand un prisonnier n’est pas autorisé à communiquer avec des personnes extérieures à son lieu de détention), qui entraîne un risque de mauvais traitements et la France pour sa "politique pénale privilégiant l’adoption de lois répressives" et la surpopulation carcérale.


http://www.primolevi.org/images/pdf...

COMMUNIQUÉ DE PRESSE DU 17/12/2010

Aujourd’hui, il est nécessaire de le faire savoir : il existe en France des centres de soins spécialisés pour les personnes ayant subi la torture et la violence politique dans leur pays d’origine.

Ces personnes qui parviennent jusqu’à nous ont subi des tortures physiques et psychologiques, ont fui leur maison, ont perdu des proches, ont quitté leur travail et leurs amis, ont traversé des continents pour sauver leur vie. Elles nous sollicitent afin qu’on apaise leurs souffrances : un début possible pour une vie nouvelle.

Mais, au cours des dernières années, en guise d’accueil, ces personnes venues en France pour y chercher refuge sont menacées d’expulsion, avant même d’être en mesure d’exprimer les raisons qui les ont poussées à rejoindre notre pays. Sans accès au travail, sans accès à un hébergement, elles ont souvent à peine de quoi survivre. Comment faire pour qu’un patient se rende à des rendez-vous réguliers ou suive un traitement médicamenteux quand on sait qu’il va dormir dehors et craint d’être arrêté en venant au centre de soins ?


Nous, équipes de ces centres
, qui recevons chaque année des hommes, des femmes, des enfants originaires de pays tels que la République démocratique du Congo, la Tchétchénie, l’Afghanistan, sommes atterrées à l’idée que le Sénat puisse adopter le projet de loi relatif à l’immigration, l’intégration et la nationalité, déjà approuvé par l’Assemblée nationale.

Ce projet de loi va rendre encore plus complexe le parcours de nos patients pour justifier devant l’administration française de leur présence parmi nous et encore plus injuste un système qui leur laisse déjà peu de chances de soigner les séquelles physiques et psychologiques d’un passé particulièrement violent.

Nous, cliniciens et personnels associatifs, qui exerçons en France en avons assez !

Nous exhortons les sénateurs à ne pas trahir la France des droits de l’homme et donc à rejeter ce projet de loi qui en est indigne.

Aleph - Sud-Ouest
Association Primo Levi* (Paris)
Awel (La Rochelle)
Er (Grenoble)
Mana* (Bordeaux)
Osiris* (Marseille)
Parole sans frontière (Strasbourg)

Avec le soutien d’Appartenances (Lausanne) et d’Ulysse (Bruxelles), membres de RESEDA.

* Membres de RESEDA - Réseau francophone de soins et d’accompagnement pour les exilés victimes de torture et de violence politique

communication chez primolevi.org

Association Primo Levi // 107, avenue Parmentier - 75011 Paris
www.primolevi.org

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