Une tribune pour les luttes

Budget SNCF 2011 : une purge pour un service public bien malade !

Article mis en ligne le mercredi 22 décembre 2010

http://www.sudrail.fr/index.php?page=actualite&id_article=775&date=2010-12

La direction SNCF vient de communiquer aux organisations syndicales son projet de budget 2011 qui doit être présenté au CCE le 21 décembre 2010 et au CA le lendemain.

Ce budget 2011 est, sans surprise, dans la continuité de la politique de dissolution de la SNCF menée par G. Pépy, avec l’aval du gouvernement, depuis plusieurs années.

La logique financière à court terme prévaut avec l’annonce d’une nouvelle forte baisse de l’emploi (suppression de 1870 en effectif réel). Pour mémoire : près de 4000 emplois ont disparu en 2010. Pourtant tous les signaux sont au rouge. La désintégration du service public, menée avec constance depuis 1997, a atteint un seuil critique en termes de maîtrise du système ferroviaire, de sécurité et de qualité du service. Malgré la résistance menée par une majorité de cheminots ces dernières années, l’éclatement a fait et continu de faire des ravages. La SNCF va bien mal. Le dogme de la concurrence libre et non faussée, sont le fil directeur d’une politique qui enterrent le service public ferroviaire sous la bureaucratie libérale (les frais de transaction entre la SNCF, RFF, l’EPSF, l’ARAF s’envolent ; SUD Rail les estiment entre 150 et 200 millions d’euros par an...).

La nouvelle baisse massive de l’emploi cheminots va réduire les moyens affectés à la production, fragilisant un peu plus la sécurité et la qualité du service. Les exigences de RFF en terme financier amène à une poursuite folle de l’augmentation des péages (+ 600 millions d’euros par an sur 4 exercices) et à la mise en oeuvre d’une incroyable usine à gaz pour programmer la circulation des trains.

Avec une telle logique le train va encore s’affaiblir dans le pays :

* Le Fret ferroviaire a chuté de - 50 % par rapport au début des années 2000.

* Les conseils régionaux, étranglés par l’Etat, ne veulent plus payer les augmentations de péages imposés par RFF et ils sont nombreux à envisager de réduire l’offre de service public TER qu’ils financent.

* Le modèle économique du TGV est en train de mourir compte tenu du poids des péages qui représente 35 % du prix des billets aujourd’hui et 40 % demain. La branche TGV n’a plus aucune capacité d’autofinancement pour renouveler son parc vieillissant et des réductions de parcours TGV sur de nombreuses relations sont à l’étude.

Le refus des gouvernements successifs, depuis 1997, de prendre effectivement la dette du ferroviaire liée à l’infrastructure (comme cela a été pourtant fait dans de nombreux pays européens) amène une explosion de la dette, contribuant ainsi à l’engraissement des banques (les intérêts financiers versés au banque en 2011 par la SNCF et RFF s’élèveront à environ 1,5 milliards d’euros). SUD-Rail rappelle que pour sauver les banques privées, l’état a dépensé en 2008 et 2009. 210 milliards d’euros sous forme de garantie et sous forme de recapitalisation (source commission européenne) ; preuve que selon les priorités politiques, on sait trouver de l’argent !

Le budget 2011 de la SNCF, tout comme la politique des transports de ce gouvernement, méritent l’indignation de tous les défenseurs du service public écologique des transports dont le pays a besoin. Pour tous ceux là, l’heure doit être à la révolte !

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