Une tribune pour les luttes

A Marseille , la mairie chasse les Roms et leurs soutiens pour la nouvelle année

Lire les témoignages et regarder diaporama sonore, photos et vidéo.

Article mis en ligne le lundi 10 janvier 2011

A lire regarder et écouter absolument
http://www.med-in-marseille.info/spip.php?article1236

La caravane ne passe pas, la municipalité aboie
Publié le 10 janvier 2011
par Anne-Aurélie Morell

Vendredi matin, accompagnée de militants associatifs, une poignée de « Gens du voyage » a manifesté devant la mairie centrale de Marseille. Venue à pieds - les caravanes, interdites, sont restées à proximité du Mémorial de la déportation - la petite colonne de manifestants a rencontré un mur de CRS. Pendant ce temps, à quelques pas, Jean-Claude Gaudin présentait ses vœux au syndicat FO. Il a eu quelques mots à l’attention des « voyageurs » et des maires de communes alentours. Diaporama sonore.

Il est un peu plus de dix heures du matin vendredi. Les premiers manifestants arrivent sur le parvis de la mairie. La Ligue des droits de l’Homme, Rencontres Tsiganes, Mille Bâbords... Les «  Gens du voyage » ont pris du retard : ils doivent venir à pieds, faute d’avoir obtenu l’autorisation de manifester juchés sur leurs caravanes. « C’est un scandale. Alors que les taxis manifestent et bloquent Marseille avec leurs véhicules, que les agriculteurs manifestent à Paris avec leurs tracteurs, nous n’avons même pas pu faire venir la plus petite caravane », s’insurge Philippe Dieudonné, de la LDH.

Généralement, les «  voyageurs » représentent une communauté plutôt discrète, peu prompte à se donner en spectacle. Mais la situation actuelle les pousse désormais à agir. Où qu’ils s’installent, leur expulsion leur est signifiée dans les heures qui suivent. Cela a encore été le cas il y a quelques jours, lorsque des « voyageurs » ont été invités à partir d’un terrain à Saint-Loup. Les familles concernées vivent depuis aux abords de l’aire - légale cette fois - de Saint-Menet. «  Ceux qui sont hors-la-loi ne sont pas ceux qui sont désignés. Quand les maires et les préfets respecteront la loi Besson, créeront des emplacements, on ne sera plus dans l’illégalité. Ce sont eux les hors-la-loi », dénonce Esmeralda Romanez, présidente de Samudaripen et de l’Association pour la Mémoire de l’Internement et de la Déportation Tsigane.

En effet, depuis le vote de la loi du 5 juillet 2000 et l’adoption deux ans plus tard du Schéma départemental d’accueil des Gens du Voyage, les communes de plus de 5 000 habitants sont tenues de mettre un terrain à disposition des «  Gens du voyage ». Mauvais élèves, Marseille et les Bouches-du-Rhône présentent un réel retard de mise en œuvre. Ainsi au niveau départemental, au lieu des 1 070 à 1 470 places - auxquelles devraient s’ajouter une aire d’accueil et une de grand passage à Arles - recommandées par le document, seules six aires offrant un peu plus de 200 places sont consacrées à l’accueil des caravanes.

Ecoutez et regardez ce diaporama sonore. On y entend les interventions de Roberto, Alain Fourest, Marcel Demestre - l’un des patriarches de la famille -, Esmeralda Romanez, Philippe Dieudonné, David Demestre, Jean-Claude Gaudin, Noé Dessemberg et Gigi.

http://www.med-in-marseille.info/sp...

(...)


http://danactu-resistance.over-blog...

Extraits du témoignage

Comment raconter ? C’est un message hier de Jean Paul Kopp, trésorier des Rencontres Tsiganes et ami des Roms à Marseille. Comme toujours avec lui, les infos sont précises et directes. Une quarantaine de familles Roms ont été à nouveau expulsées à la demande de la mairie de Marseille, lundi 3 janvier au petit matin.

Un rassemblement est décidé devant la mairie de Marseille, sur le vieux port, par solidarité avec les familles Roms expulsées de ce terrain qu’elles occupaient à Saint-Menet, à quelques kilomètres de là. (...).

Les camions de CRS sont alignés dès la sortie de l’autoroute, qui ont pour mission d’empêcher les caravanes d’arriver jusqu’au port. Par arrêté préfectoral. Une autre brigade de CRS a aligné ses véhicules derrière la mairie, tout près de ce bistrot où on prend un café. Tous portent la tenue anti-émeute et patientent sur le trottoir. Il est 10h10 et nous retrouvons quelques personnes des Rencontres Tsiganes ou de la Ligue des droits de l’homme. (...) Une caravane est bloquée par les CRS à la sortie de l’autoroute, si bien que les Roms de Saint-Menet arrivent à bord de camionettes et voitures. Un pick-up aussi, chargé de gamins et d’une poule en train de couver dans sa cage. Le temps des Gitans dans le sud.

Je les écoute raconter leur colère aux caméras. Malgré leur demande d’être reçus en délégation, le maire de Marseille n’a pas daigné répondre autrement que par cette brigade de CRS hargneux, en attente d’affrontement. La haine se lit sur leurs visages, quand ils repoussent plusieurs militants de la Ligue des droits de l’homme qui ont l’âge d’être leurs pères. L’antitsiganisme. Ce mot qu’il faut apprendre désormais, depuis peu dans les dictionnaires et incarné ici dans le refus systématique du dialogue de la part d’un élu. Alors à qui peuvent-ils parler, ces pères de famille venus avec leurs enfants qui ne savent plus dans quelle école ils doivent aller.

Marcel De Mestre a 68 ans. Il est l’aîné de la tribu. Dawson, Angelo, Camille ou Lorenzo sont ses petits enfants. Face à lui se tiennent en rang une vingtaine de CRS et c’est à eux qu’il s’adresse, puisque le maire ne veut pas l’écouter. Il montre l’un d’eux du doigt : « C’est toi qui es venu frapper aux portes des caravanes à 6 heures du matin. C’est toi qui a renversé la table dans la boue. C’est toi qui as donné l’ordre de détruire les caravanes. Ce sont nos maisons. Là où dorment nos enfants avant d’aller à l’école. »
L’homme en bleu écoute, je crois qu’il se souvient de ce qu’il a pu faire pour être accusé par un homme en colère. Lorenzo est près de son grand-père, il écoute. Puis il veut me montrer un truc, il me dit de venir et ses cousins le rejoignent. Il monte sur un rebord de pierre et me fait un salto arrière en retombant droit sur ses jambes. Je prends une photo, plusieurs et lui demande qui lui apprend. « Personne » et il en est fier, ça s’entend dans sa voix. Il a raison. (...)

Source : directe FB


Vidéo Marsactu :
http://www.marsactu.fr/2011/01/07/l...


Témoignage

Vendredi 7/1 10h Mairie. Une 20aine de militants "droits de l’hommistes" se sont rassemblés pour soutenir les gens du voyage, expulsés mardi d’un terrain à St Loup. C’est encore trop pour la police (autant de cars de CRS que de manifestants !) qui fait dégager le parvis de la Mairie (photo 2540). Pendant ce temps, une 10aine de gens du voyage arrivent, à pied, du ... Mémorial de la Déportation. La manif est autorisée mais elle dérange : ils ont failli être retenus. Elle dérange d’autant plus qu’à 11h, nous découvrons qu’à 100m de là, M.Gaudin
présente ses voeux aux élus. On comprend mieux pourquoi il n’a accepté de rencontrer une délégation qu’à 15h ; en fin pas lui, mais le Dr Bourgat, qui n’a aucun pouvoir.
M. le Maire fait appliquer la loi quand il y a occupation illégale d’un terrain, mais oublie de l’appliquer lui-même en offrant une aire d’accueil aux gens du voyage ; il s’en moque, et le préfet aussi, déjà condamné 3 fois pour non respect de la loi. Les gens du voyage, pourtant étroitement contrôlés par le carnet de circulation, inquiètent toujours et n’ont pas le droit de ... s’arrêter.

Jean 6/4 Parti de gauche


Une manifestation a eu lieu ce matin samedi 8 (sans les caravanes interdites) du Mémorial de la déportation à l’Hôtel de ville.
Là étaient dévorés justement à la même heure les petits fours des voeux du Maire qui ne nous a pas trouvé dignes de participer à la réception ni n’a pas voulu honorer la demande de rendez-vous.
En revanche, la police était présente pour nous repousser.
On peut rappeler que l’Etat et la Municipalité de Marseille ont été condamnés plusieurs fois avec astreintes journalières pour non application de la loi qui prévoit des aires de stationnement pour les gens du voyage.

PS : Les Roms présents qui rappelaient les hauts faits de leur famille dans la résistance mais aussi le génocide des Rroms qui avaient touché certains membres de leur famille ne veulent pas des aires d’accueil mais de stationnement "On est Français, on peut accueillir les autres mais on n’a pas besoin d’être accueilli !"


Livret spécial de circulation imposé aux gens du voyage français
M. Marcel Demestre, Français depuis des générations et sans droits.
Saut périlleux d’un jeune gitan
2540

La Marseillaise du 8 janvier

Communiqué de Ligue des Droits de l’Homme et de l’association Rencontres Tsiganes

A Marseille , la trêve des confiseurs n’a pas duré et la chasse aux voyageurs se poursuit.

Stationnant depuis quelques semaines sur un terrain municipal à Saint Loup, une quarantaine de familles de voyageurs français ont été à nouveau expulsées à la demande de la mairie de Marseille lundi 3 janvier au petit matin. Elles ont alors tenté en vain d’accéder au seul terrain existant à Saint-Menet. Faute de place disponible en ce début d’année, elles sont contraintes de stationner devant l’entrée du terrain dans des conditions précaires sans eau et sans électricité. La mairie de Marseille, comme la Préfecture des Bouches-du-Rhône alertés d’une telle situation et se refusent à toute négociation.

On rappellera que depuis 8 ans en application de la loi du 5 juillet 2000 la mairie de Marseille est dans l’obligation d’ouvrir deux terrains d‘accueil de 50 places pour les gens du voyage. A ce jour, et malgré les multiples promesses, seule l’aire de Saint- Menet est aujourd’hui disponible. Dans l’ensemble des Bouches-du-Rhône 165 places sont disponibles alors que le schéma départemental approuvé le 1er mars 2002 en prévoyait 1300. Une telle carence a conduit le Tribunal administratif à condamner à plusieurs reprises l’Etat pour non-respect de la loi.

Une fois de plus, Le Maire de Marseille comme le préfet des Bouches-du-Rhône, au mépris de la législation, jettent à la rue des familles dont le seul tort est d’avoir fait le choix d’habiter en caravane. La loi LOPSI2 votée en première instance à l’Assemblée Nationale devrait généraliser ces procédures d’expulsion à toute forme d’habitat jugé précaire.

Avec le soutien de la Ligue des Droits de l’Homme et de l’association Rencontres Tsiganes

les voyageurs présents à Marseille manifesteront devant la mairie de Marseille vendredi 7 janvier à 10h.

Une délégation a demandé a être reçue par le Maire afin d’obtenir en urgence un lieu de stationnement, l’application de la loi et la reconnaissance de leurs droits.

Tous les citoyens marseillais soucieux du respect de la loi et de l’égalité des droits sont invités à se joindre à cette manifestation de solidarité avec les gens du voyage

Marseille le 5 janvier 2011

info portfolio

La Marseillaise du 8 janvier
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Vos commentaires

  • Le 8 janvier 2011 à 15:10, par sarahstella En réponse à : ils n’ont plus rien dans le coeur et l’esprit...

    tous les citoyens sont égaux...on connaît la suite d’après la déclaration universelle des droits de l’homme...eh bien non il y en a de secondes zones, les Gitans, les Roms par exemple auquels on ne reconnaît pas le droit à vivre décemment avec un logement, un accès à l’école, au travail ect donnez leur leurs chances comme à tous et toutes, on verra bien ce qu’ils en feront, je ne suis pas sûre qu’on soit déçu, le pire c’est qu’ils ne leur ont jamais donner aucune chance à part la misère, la marginalité, l’illégalité, les extrêmes de survie...On voit sur ses images que les tristes élus en place par leurs réponses aux gens du voyages, militants, sont idiots, méprisants, sans coeur, adjects, c’est quoi ça ? De l’anti démocratie ça c’est sûr !

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