18 h 30 au Point de Bascule, 108 rue Breteuil, 13006
18 h 30 au Point de Bascule, 108 rue Breteuil, 13006
Intervenant : Joël Decarsin (AIJE)
En 2003, un journaliste du Canard enchaîné publie un livre au titre pour le moins téméraire : Jacques Ellul, l’homme qui avait (presque) tout prévu. Se focalisant sur une partie seulement de l’oeuvre (qui comprend une soixantaine de livres et près d’un millier d’articles), Jean-Luc Porquet recense un grand nombre de dys-fonctionnements de notre société (bouleversements écologiques, dérégulation de l’économie, manipulations du vivant…) pour démontrer que, plusieurs décennies plus tôt, Ellul les avait anticipés (non pas prédits mais prévus). Mais alors, malgré une audience bien plus conséquente à l’étranger qu’en France (en particulier aux USA et en Corée du Sud), pourquoi est-il passé à ce point inaperçu ? Et pourquoi le reste t-il aujourd’hui ?
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La capacité singulière d’Ellul à prévoir les situations est ici questionnée, en même temps que l’indifférence dont il reste l’objet. Car les deux vont de pair, tant cet homme est avant tout un pourfendeur de lieux communs. Quand les "intellectuels" se spécialisent, lui s’efforce de confronter les disciplines. Quand tout le monde se passionne de politique, il n’y voit qu’une illusion, le terreau des malentendus par excellence. Et quand tout un chacun se fait à l’idée que "l’on arrête pas le progrès", il perçoit le signe d’un aveuglement aux effets tragiques.
Faut-il attendre que d’autres faits, plus graves, aient confirmé son pronostic pour en saisir la justesse ? Le "principe de précaution" nous invite à supposer qu’un homme peut avoir parfois raison seul contre tous et, dans ce cas, à prendre au moins la peine de le lire.