Une tribune pour les luttes

Le Petit Criminel N°5

Le soleil a bon dos !

Article mis en ligne le samedi 6 septembre 2003

C’est vrai qu’il a fait chaud, c’est vrai qu’il faut prendre des précautions, mais c’est vrai aussi qu’avec cette chaleur, la pollution a atteint des sommets irrespirables. On n’en parle pas parce qu’on ne peut tout de même pas accuser les gens d’être imprudents de passer l’été sans leur masque à gaz. C’est plus commode d’accuser la chaleur. D’abord parce que ça a une allure de catastrophe naturelle contre laquelle, ma pauvre dame, nous ne pouvons pas grand chose, et puis ça permet de dire, « ils n’avaient qu’à boire et rester au frais. »

Les moyens existent de lutter contre la chaleur, contre la pollution et contre un tas de nuisances plus ou moins dangereuses pour l’être humain. Mais ces moyens n’existent que théoriquement. Car dans la pratique...
Si la société humaine s’intéresse au sort de l’être humain, il est évident qu’elle développera au maximum ces moyens. Mais si elle ne s’intéresse qu’à l’accumulation du profit, elle économisera sur tout ce qui n’est pas rentable économiquement. Pour le marché, seul maître à bord (avant Dieu lui-même), l’être humain n’est qu’un rouage (de plus en plus insignifiant) dans la grande machine à produire du profit.

Le pétrole, par exemple est beaucoup mieux placé, en tant que rouage, que l’être humain. La meilleure preuve n’est pas seulement le nombre incalculé d’Irakiens bombardés, napalmés ou ensevelis vivants dans le désert, mais aussi les quelques 300 000 soldats étazuniens morts ou malades à vie, irradiés par l’uranium appauvri de leurs propres munitions. Si l’empire sacrifie sans sourciller ses propres soldats, que voulez-vous qu’il fasse pour une personne âgée seule au monde, ou pour un Africain atteint du sida ?

Ce n’est pas par méchanceté que le marché précipite le monde, à tombeau ouvert, dans le nucléaire, le transgénique, la misère, la guerre... C’est tout simplement parce que ça rapporte un maximum de fric. Ce qui n’est pas le cas des dépenses pour la santé, l’éducation, la culture... Ne parlons pas de répartition des richesses ni de fraternité entre les peuples...

Et tant que les gouvernements, l’armée, la police, la justice, la télé, les salosophes et même les syndicats, permettent de faire avaler la pilule aux populations, il n’y a pas de raison pour que ça change. Si nous voulons que ça change, que la société humaine s’occupe enfin du bien être de l’humanité, alors nous devrons nous débarrasser du marché de droit divin et de tous ses instruments de pouvoir.

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