Une tribune pour les luttes

Internationalistes 13 / Liberté et Equité, Organisation Indépendante de droits humains

Tunisie : les affrontements augmentent en dépit du limogeage du ministre de l’Intérieur et du couvre-feu

Un point sur les affrontements et massacres.

Article mis en ligne le jeudi 13 janvier 2011

Tunisie. Liberté pour tous les prisonniers politiques

Liberté et Equité
Organisation Indépendante de droits humains

33 rue Mokhtar Atya, Tunis
Tel/fax : 71 340 860

13 tués, les affrontements augmentent

En dépit du limogeage du ministre de l’Intérieur et du couvre-feu

Deux jours seulement après le discours du chef de l’Etat lundi 10 janvier 2011, […] les affrontements ont redoublé d’intensité dans la capitale si bien que le pouvoir a eu recours à l’imposition du couvre-feu sur le grand Tunis de huit heures du soir à cinq heures du matin. Les affrontements se sont déplacés mercredi 12 janvier […] des banlieues de Tunis au centre ville. Des syndicalistes réunis place Mohammed Ali dans la capitale ont été agressés physiquement et pour la première fois depuis 1978 les forces de police ont investi le siège central de l’UGTT.

L’ordre national des avocats a tenu une réunion dans son bureau au tribunal pour constituer une commission des organisations de droits de l’homme sur les dossiers de la corruption et des crimes graves commis à l’encontre du peuple tunisien

Dans les banlieues de la capitale, les manifestations et les affrontements ont repris entre les manifestants et les forces de police dans les cités Tadhamoun, Intilaka, Zahrouni, Soukra. Le poste de police de Mellassine a été incendié. Des unités de l’armée ont été postées sur de nombreux axes et en face des institutions.

En dépit du couvre-feu, les affrontements ont repris dans de nombreux quartiers de la capitale jusque tard dans la soirée, à Sidi Houssine Sijoumiet Intilaka à l’ouest de la capitale, la cité de l’Aouina, Soukra, et la cité Nassim à Borj Elouzir au nord de la capitale.

Suite à une tentative des forces de police de donner l’assaut à une manifestation dense à Ben Guerdane dans le gouvernement de Médenine, des affrontement violents ont eu lieu entre les manifestants et la police qui a utilisé des gaz lacrymogènes et a tiré à balles réelles, blessant au thorax Abdallah Reb’i, professeur de gymnastique qui a été conduit à l’hôpital de Médenine dans un état critique. La recette des finances a été brûlée, ainsi que le « marché libyen » et le plus grand dépôt de la douane comme celui des voitures. Des unités de l’armée ont pris place dans des axes de la ville et ont érigé des cordons devant la délégation et les banques.

A Douz, il y a eu des affrontements violents entre les manifestants et les forces de police qui ont ouvert le feu, tuant cinq citoyens dont Hatem Bettahar, professeur d’université, par un tir dans le thorax et le jeune Riyadh Ben Aoun, par un tir à la tête.

A Deggache, cinq citoyens sont tombés, dont Maher Laabidi, Lamjed Ben Rejeb, et Abdelkader suite aux violents affrontements entre manifestants et forces de police qui ont tiré à balles réelles.

A Jemna, des citoyens ont tenté de récupérer une oasis de palmiers qui était autrefois propriété de l’Etat, qui a été appropriée par le pouvoir et dont la population ne pouvait plus bénéficier.

[…]

A Sfax, des dizaines de milliers de personnes ont participé à une manifestation populaire qui a débouché sur des affrontements violents avec les forces de police à cause de l’assassinat d’un enfant de quatorze ans. Le local du Comité de Coordination du Parti au pouvoir a été incendié.

A Tala, les affrontements ont repris […] La police a tiré à balles réelles tuant le jeune Ouejdi Saïhi et blessant des dizaines de personnes […]

A Hammamet, des affrontements ont eu lieu entre citoyens en colère et forces de police qui ont fait usage de gaz lacrymogènes et de tirs à balles réelles, tuant le citoyen Zouhaïer Souissi, marié à une Anglaise, et le jeune Frej Atia, professeur de théâtre. Les locaux d’une banque, du poste de police et des voitures de police ont été incendiés.

A Nabeul, il y a eu des affrontements dans l’après midi La police a utilisé les gaz lacrymogènes et les balles réelles blessant gravement des dizaines de citoyens, notamment :

Mohammed Ben Nsib, à la jambe

Oussama Mabrouk, au thorax et au bras

Sami Dimassi, aux deux jambes

Mountassar Dakhlaoui, aux deux jambes

Bilel Mezni, au niveau du cœur,

Abdelbasset Hammami, qui est décédé à l’hôpital des suites de ses blessures

Fehri Ben Mtir, deux balles au niveau de la ceinture

Marouane Byoudh, au niveau de la cuisse

Zahi Bouhamed, cinquante ans, à la tête

Fethi Ben Ali Sebi’i, aux jambes

Les citoyens ont remarqué la présence de personnes qui n’étaient pas de la ville qui se sont livrés à des opérations de bris et de pillage, notamment un agent de police en civil nommé Abdelaziz Ben Khedher qui exhortait les gens à casser tandis qu’un autre agent prenait des photos.

A Bizerte, une manifestation populaire importante a traversé les rues de la ville […] et n’a pas rencontré d’opposition de la part des forces de police.

A Gabès, une marche est sortie du local de l’URT et a parcouru l’avenue Mohammed Ali, Elle a essuyé la répression, lacrymogènes, ce qui a obligé les manifestants à rebroussé chemin vers le local de l’UGTT où ils ont été encerclés. Des bombes lacrymogènes ont été lancées à l’intérieur du local, d’où des cas d’étouffements. Le blocus n’a été forcé que grâce à l’arrivée de jeunes de l’extérieur.

Une série de grèves générales […] ont démarré à Sfax, Gabès et Médenine qui ont été très suivies […]

Pour le bureau exécutif de l’Organisation

Le Président

Maître Mohammed Nouri

(traduction ni revue ni corrigée par les auteurs de la version en arabe, LT)

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