"Notre manière de penser n’est pas un sujet de controverse intellectuelle mais une question de vie ou de mort. Si ceux qui tiennent les renes de la société (politiciens, chefs d’entreprise et magnats de la presse) se montrent capables de contrôler nos idées, ils sont a peu près assures de conserver leur pouvoir. Nul besoin de soldats dans les rues. Nous nous contrôlerons nous-memes. On est moins tente de protester quand on pense vivre dans une société "pluraliste". Nous avons bien deux grands partis, mais les autres ne sont pas encourages et encore moins finances. Nous avons bien une "presse libre", mais elle est dominée par l’argent. Nous vivons dans une société ou le catalogue des idées disponibles se trouve limite quand certaines autres dominent le débat. La prédominance de cette idéologie n’est pas le fait d’un groupe de conspirateurs diaboliques qui aurait réussi à imposer à la société un point de vue particulier. Il s’agit d’un processus de sélection non naturelle au cours duquel certaines idées orthodoxes sont promues, financées et mises en avant par le biais des plus puissantes machines culturelles du pays. Nous devons réexaminer ces croyances et réaliser qu’elles ne sont pas le produit de nos voeux les plus chers, qu’elles ne naissent pas d’une réflexion indépendante et qu’elles ne correspondent pas a l’expérience que nous avons du monde réel. Nous serons alors en mesure de questionner et de contester l’idéologie dominante. C’est ce que je me propose de faire dans ce livre.
Historien américain, professeur émérite à la Boston University, Howard Zinn développe et actualise dans ce livre les thèmes qui sont au coeur du récit constituant son oeuvre majeure, "Une histoire populaire des Etats-Unis, de 1492 a nos jours" (Agone 2002, prix des "Amis du Monde diplomatique" 2003).
Collection "Contre-feux"
Format 12X21- 476 pages
22 euros
ISBN 2-7489-0029-4
[Traduit avec le concours du CNL]
En librairie le 15 octobre 2004