Une tribune pour les luttes

L’indignation n’est pas un crime

Relaxe pour Amandine : elle n’a fait que dénoncer le tabassage policier du 21 juin dernier à Poitiers !

Rassemblement le 27 janvier à 14 heures, au palais de justice de Poitiers
Le même jour à Paris, soutien à Alain : à 13h30 Palais de Justice de Paris Métro Cité ou Châtelet

Article mis en ligne le mercredi 26 janvier 2011

Le 27 janvier à 14 heures, Amandine passera devant le tribunal de Poitiers. _ Quel horrible méfait a-t-elle commis ? Ayant été témoin, le 21 juin, du tabassage des six inculpés de la Fête de la musique, et par la même occasion de celui des passants qui ne partaient pas assez vite, elle a dénoncé les brutalités policières en faisant dès le lendemain des affichettes sur lesquelles était écrit : «  FETE DE LA MUSIQUE, tabassage gratuit de la police envers des passants place de la Liberté sous la direction de Papineau. Est-ce normal ?  » Elle est ensuite allée les coller.

En d’autres temps, un tel geste de résistance citoyenne aurait rapporté une médaille à son auteur ou du moins des félicitations. Eh bien non ! Non seulement Amandine a immédiatement été interpellée et placée en garde à vue, mais elle est aujourd’hui poursuivie pour diffamation envers M. Papineau, qui estime qu’elle lui a « allégué ou imputé un fait portant atteinte à son honneur ou à sa considération ».

L’affaire n’est pas anodine. Non seulement Amandine a empêché qu’un tabassage policier soit occulté, mais elle a contrecarré le scénario policier qui, rappelons-le, était à l’origine de charger un maximum des militants par des accusations de « violences en réunion envers des dépositaires de l’autorité publique ». Cela devait sûrement permettre de les envoyer un certain temps en prison. Et, bien sûr, d’obtenir d’eux des dommages et intérêts conséquents qui, en touchant au porte-monnaie, non seulement feraient un exemple et empêcheraient la récidive, mais permettraient aux policiers d’arrondir leurs fins de mois. La loi Le Pors oblige en effet l’Etat à verser à ses fonctionnaires les dommages et intérêts qu’ils ont obtenus lors des procès et que les condamnés ne peuvent payer. Les policiers qui, en se portant partie civile, obtiennent souvent des sommes de plusieurs centaines d’euros sont ainsi sûrs de les toucher, même si les condamnés se trouvent sans la moindre ressource. Un « détail » non négligeable, et qui explique en partie l’augmentation spectaculaire du délit d’« outrage », par exemple, dans les statistiques de ces dernières années.

Comme d’habitude dans ce genre d’affaire, dès le lendemain de la dernière Fête de la musique, le juge d’instruction, sans preuves et sans enquête, a suivi les déclarations des policiers et donné des informations tendancieuses à la presse – laquelle a titré sans rien vérifier : « Rixe avec la police », « L’arrestation d’une jeune femme qui avait menacé le patron de la police a dégénéré, lundi [lors de la Fête de la musique], dans la nuit. Pris à partie, cinq policiers ont été blessés ». Mais dans le même temps, et prenant de court les accusateurs, une petite voix discordante s’est fait entendre et a introduit le doute par rapport à la version policière. Amandine a d’ailleurs ensuite témoigné au procès des six inculpés, et répété son accusation de tabassage policier.

C’est aussi l’avis du Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux : il ne peut considérer ce qui s’est passé le 21 juin que comme un véritable traquenard tendu par des policiers dans un esprit revanchard. Depuis sa création, il dénonce l’acharnement dont fait l’objet cette partie de la jeunesse qui est entrée en résistance, acharnement qui a pour but de décourager quiconque de s’engager. Mais, avec ce procès des six de la Fête de la musique, n’y a-t-il pas aussi une occasion pour M. Papineau de redorer leur blason et de se refaire un peu ? N’ayant pas été suivi par le tribunal, qui n’a retenu ni la « violence en réunion » ni la «  violence » à son égard, et qui ne lui a octroyé aucune indemnisation, il a fait appel à l’encontre de ces six jeunes – dont le procès aura lieu le 18 février prochain ; et, comme si cela ne lui suffisait pas, il a porté plainte contre Amandine. Il n’y a pas de petits profits.

Le Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux exige la relaxe d’Amandine et des militants inculpés après la Fête de la musique, ainsi que l’arrêt immédiat des rackets judiciario-policiers.

Venez nombreux soutenir Amandine :

- Au rassemblement organisé mercredi 26 janvier à 18 heures
devant les Cordeliers (côté place du Marché)

- Le jour de son procès, le 27 janvier à 14 heures, au palais de justice.

Comité Poitevin Contre la Répression des Mouvements Sociaux.

antirep86 chez free.fr


Soutien à Alain : l’indignation n’est pas un crime !

jeudi 27 janvier 2011 à 13h30 Palais de Justice de Paris Île de la 4 boulevard du Palais Métro Cité ou Châtelet

Suite aux condamnations iniques des « inculpés du 10 octobre », Alain Evillard a crié sa colère le 17 octobre 2009 devant le monument de la Résistance du Parc de Blossac à Poitiers lors de la manifestation de soutien aux condamnés du 10 octobre . Il a crié : « Le procureur est un salaud, un Papon » . Propos visant M. Pierre Sennès, Procureur de la République près le Tribunal de Grande Instance de Poitiers, fonctionnaire public.

Il est poursuivi pour délit d’injures publiques envers un fonctionnaire public et est convoqué devant le Tribunal de Grande Instance de …Paris !!! le jeudi 27 janvier à 13H30.

- Alain n’a fait qu’exercer son droit, voire son devoir de résistance à l’oppression et à l’arbitraire
- Le Comité Poitevin contre la Répression des Mouvements Sociaux exige l’abandon des poursuites envers Alain
- Crions nous aussi notre colère et notre solidarité. Résistons ensemble !
- Nous appelons à soutenir Alain Evillard en versant un don solidaire

Adresser un chèque à l’ordre de « Acratie ». Adresse : Acratie (CAR), 86310 LA BUSSIERE. Mettre au dos du chèque : "Alain".

Comité poitevin contre la répression des mouvements sociaux - Alternatifs Vienne - Europe Ecologie - Les Verts-Vienne - Nouveau Parti Anticapitaliste - Organisation communiste libertaire - Collectif contre les expulsions et pour le droit de vivre en France - La Cimade - Section de Poitiers du Parti Communiste Français - Le groupe Pavillon Noir de la FA - SUD Education 86 - Solidaires - Attac-Poitiers/

http://www.antirep86.fr/

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