Une tribune pour les luttes

Réforme de la retraite

Port : le mouvement de grève est reconduit pour quatre jours

à partir du vendredi 28 janvier et jusqu’au lundi 31.
Les marins de la SNCM également en grève le 31 janvier 2011.

Article mis en ligne le lundi 31 janvier 2011

31 janvier 2011

Quatre navires assurant la desserte de la Corse dans le cadre de la continuité territoriale - le Pascal Paoli, le Monte d’Oro, le Jean Nicoli et le Paglia Orba -, sont bloqués depuis hier soir dimanche dans le cadre d’un mouvement de grève déclenché par la CGT.

Les marins entendent protester contre une modification de l’exploitation maritime, liée à la volonté du port de Nice de réduire les nuisances sonores pour les riverains. Du coup, plusieurs escales sont supprimées. Une mesure qui touche tant la SNCM que son concurrent Corsica Ferries.

La grève devrait prendre fin ce soir à minuit, mais un autre préavis, lui aussi pour 24 heures, a été déposé par les marins CGT. Les passagers concernés sont transférés sur la CMN, qui assure des rotations normales.


Action fédérale du 24 au 30 Janvier 2011

Depuis maintenant 3 semaines, la colère légitime des portuaires français s’est mise en marche.

L’intransigeance et le mépris du gouvernement nous font réagir vivement.
Hier, l’ensemble des Secrétaires Généraux des Ports se sont réunis au siège de la Fédération Nationale des Ports et Docks.

INDIGNATION, COLERE et TRAHISON sont les mots qui sont le plus souvent venus lors de leurs interventions.

COMBAT COMMUN ET LEGITIME, SOLIDARITE ont aussi été au cœur des débats et la présence hier, du Secrétaire Général de l’IDC en est la preuve. Dans son intervention de fin de réunion, il a déclaré avoir bloqué des marchandises françaises dans les ports espagnols. Cette solidarité se renforce aussi par le soutien des Ports du Nord.

Malgré tout, le gouvernement campe sur ses positions et aucun contact, aucune réunion n’a eu lieu depuis le début des mouvements d’actions le 3 janvier 2011.

Les Directions de Ports, courroies de transmission du Ministre des Transports, ne veulent pas désavouer le changement de position du gouvernement. Il faudra qu’elles s’en expliquent auprès des travailleurs portuaires. Elles ont pourtant été le témoin de toutes les négociations fédérales.

C’est pour cela que les actions dans nos ports doivent se poursuivre. C’est le sentiment de l’ensemble des syndicats présents hier. Le Bureau fédéral qui négocie au nom de l’ensemble des travailleurs portuaires a reçu le mandat de poursuivre l’élaboration du dossier PENIBILITE.

Les engagements validés lors de la réunion du 27 octobre 2010 doivent être tenus !!!

Nous voulons rapidement retourner à la table des négociations, conscients des effets négatifs qui sont occasionnés par nos actions.

D’autres formes d’actions sont en train d’être imaginées comme une montée des Portuaires à PARIS.

Vous serez bien sûr tenus au courant de l’évolution de ce lourd conflit et des modalités, tant locales que nationales.

Le combat des Dockers et des Personnels des Ports doit continuer, malgré le contexte politique difficile.

TOUS UNIS AUTOUR DE VOTRE FEDERATION ET DE VOTRE SYNDICAT !!!

Docker CGT Marseille 26 janvier 2011


Plus belle les luttes.

Au terme d’une réunion qui s’est tenue, hier, à Paris, au siège de la Fédération des ports et docks CGT, les secrétaires généraux représentant les dockers et les agents portuaires de la filière manutention, ont décidé de reconduire un mouvement de grève sur quatre jours, à compter de vendredi 28 janvier et jusqu’au lundi 31.

Objectif : obtenir du gouvernement qu’il reconnaisse la pénibilité des métiers portuaires et permette aux salariés de la filière de bénéficier d’un départ à la retraite anticipé de 4 ans. "Nous avons exprimé toute la frustration que nous ressentons sur le terrain, face à l’attitude du gouvernement. Nous avons donné mandat à la fédération pour qu’elle poursuive son action sur la base de ce qui a été négocié avec les entreprises et les ports français", commentait hier après-midi Stephan Stamatiou, le secrétaire général des dockers des bassins de Fos-sur-Mer. Un propos, qui traduit bien la détermination du syndicat qui, pour la troisième fois, s’apprête donc à paralyser l’activité des ports français.

Selon les modalités du mouvement, les dockers cesseront le travail le vendredi et le dimanche ; les agents portuaires en feront autant le samedi et le lundi. Si le travail a repris hier, à Marseille et sur les autres ports, l’activité reste très perturbée. La logistique est en effet désorganisée et les retards s’accumulent. De son côté, Thierry Mariani, secrétaire d’État en charge des Transports, demande aux partenaires sociaux de rouvrir des négociations en s’appuyant sur le cadre défini par la réforme des retraites.

Nous vous proposons d’entendre Daniel Manca, secrétaire général des dockers de Marseille que nous avions rencontré il y a quelques jours.

http://www.plusbelleslesluttes.org/?Port-le-mouvement-est-reconduit


La situation s’avère d’autant moins compréhensible que patronat et syndicats semblaient avoir trouvé un terrain d’entente

Des deux côtés, sur un ton différent, on met en cause l’attitude du gouvernement qui a décidé de ne pas accepter l’accord entre partenaires sociaux sur la prise en compte de la pénibilité des professions portuaires, estimant qu’il était incompatible avec la réforme des retraites.


« C’est du "foutage de gueule", une véritable provocation »
, tempête Serge Coutouris, responsable de la CGT des dockers du golfe de Fos. « Après sa victoire sur les retraites, le gouvernement essaie d’accrocher une autre médaille » et cherche à pousser son avantage. « Alors qu’il a réussi à faire plier des millions de salariés, il ne va pas s’emmerder avec les 5.000 salariés du secteur portuaire ».

Côté patronal, l’incompréhension est également de mise. « Cela fait quand même des mois et des mois qu’on avait des discussions sur ce sujet (la pénibilité), on ne peut pas nous faire croire qu’au plus haut niveau de l’Etat, on n’était pas au courant », souligne Marc Reverchon, président de l’Union maritime et fluviale (UMF) qui fédère les entreprises du secteur.


Dans la peau des salariés du port de Marseille Fos

http://www.laprovence.com/article/e...

(...)

L’énorme portique, malgré ses 700 tonnes, vibre et grince. Dans la cabine qui surplombe le quai du terminal de Mourepiane 35 mètres plus haut, Julien scrute le sol à travers la vitre qui lui sert de plancher et positionne le spreader au-dessus du conteneur. Une boîte de 40 tonnes qu’il vise et accroche dans un claquement. Deux pressions sur les leviers de part et d’autre de son fauteuil et la masse s’élève, tandis que la cabine avance jusqu’à surplomber le bateau hollandais dont les cales sont ouvertes. Une voix grésille et lance : "Estaque".

À Marseille, cela veut dire "à droite". Quelques à-coups et le conteneur descend à la verticale vers l’emplacement indiqué par "l’homme de panneau". Un docker à bord, chargé de guider. Le pendant "de l’homme de sécurité" qui quelques instants auparavant, au sol, a attesté par radio que sous le spreader qui réduit la vue de Julien, la boîte avait bien été accrochée. Les câbles se déroulent, le conteneur qui a plongé dans le ventre du navire prend place entre des glissières.

Un travail de précision, de concentration et d’habileté, qui comme chaque manoeuvre d’accrochage et d’acheminement, sera répété 30 ou 40 fois durant une heure et demie en posture courbée. Parfois deux. Viendra la pause de 90 minutes, puis la reprise. En moyenne, une vacation se partage entre trois heures passées au travail et trois au repos, mais pas d’affilée. Chaque jour compte trois vacations susceptibles d’être effectuées par roulement à partir de 6h30 et jusqu’à 2h du matin, sept jours sur sept.

"C’est un beau métier, nous l’aimons. Cela fait 15 ans que je l’exerce et j’en accepte les contraintes. Se lever tôt, se coucher tard, n’avoir qu’un week-end sur six... Il faut que les familles puissent supporter ce rythme aux horaires décalés", explique Tony, portiqueur et grutier lui aussi. "Quand on est dans la cabine et qu’il y a du vent, que le soleil est de face, que la mer est mauvaise ou que le bateau prend de la gîte, il faut réagir, être sur le qui-vive.

"Le plus dur, c’est le vent qui balance les conteneurs. Il faut maîtriser. La nuit, c’est dur. C’est un peu comme un jeu d’adresse : les boîtes ne doivent rien heurter, il faut les encastrer sans rien casser et surtout, sans blesser personne. C’est la règle nº1. Tout cela génère du stress en raison de la concentration qu’exige ce métier".

(...)

Jean-Luc CROZEL

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