Une tribune pour les luttes

dimanche 7 novembre 2004

00 h

10 h 30 Rendez-Vous aux Mobiles (métro Réformés) à Marseille

2 appels pour une manif

VIVRE ENSEMBLE

LIBRES, ÉGAUX ET SOLIDAIRES

Appel à l’initiative des organisations suivantes : CFDT, CFTC, CGT, UNSA
(membres de la Confédération Européenne des Syndicats), FSU, G10 SOLIDAIRES,
LDH, Ligue de l’enseignement, SOS Racisme Indépendant et le MRAP,

avec le soutien du Collectif Région Fraternité et Laïcité.

Cet appel est soutenu dans la région PACA par :

La Fédération régionale Léo Lagrange, ADN Nice, les Alternatifs 06 et 83, AEMA, Aix-Solidarité, la CIMADE, Ensemble Citoyens Martigues, Ensemble contre l’homophobie, Mouvement de la Paix, Ras l’Front, Réseau Actions Jeunes-Léo, SGUEN-RC l’UNEF, le CECEDD, LCR, MJS, PS, PCF 13, Verts 13...

NON AU RACISME, A L’ANTISEMITISME,

A TOUTES LES DISCRIMINATIONS

La haine de l’Autre envahit la vie de notre pays. Les actes antisémites
connaissent une recrudescence alarmante et d’autres actes racistes se
multiplient de manière tout aussi inquiétante. Ici ce sont des lieux de
culte ou de mémoire qui sont profanés, là ce sont des individus qui sont
insultés ou agressés. Au quotidien, les discriminations au logement, à
l’emploi ou au travail s’abattent sur toute une partie de la population.

Ces haines ont toutes leur particularité : elles s’inscrivent dans
l’histoire et s’enracinent dans le monde d’aujourd’hui. Reconnaître les
singularités de chacune n’enlève rien à ce que toutes les manifestations de
racisme, d’antisémitisme ou de discrimination partagent les mêmes ressorts
et provoquent les mêmes drames. Leur banalisation est un poison qui entraîne
la banalisation de toutes les exclusions.

Il est urgent de dire notre rejet absolu de cette haine de l’Autre, attisée par l’extrême droite et les intégrismes de toute nature, qui, petit à petit,
ronge les valeurs de la République et de la démocratie et divise les habitants de ce pays.

Nous refusons les enfermements communautaires. Chaque discrimination, chaque manifestation de racisme, d’antisémitisme, de sexisme, ou en raison des
orientations sexuelles est l’affaire de tous, quelles que soient notre origine ou nos opinions philosophiques ou religieuses.

Parce que rien, absolument rien, ne peut justifier de porter atteinte à la dignité d’hommes, de femmes et d’enfants, chaque victime doit être assurée
qu’elle sera écoutée et défendue.

C’est l’engagement que nous prenons et c’est ensemble que nous avons décidé de relever ce défi. La France que nous voulons c’est une République laïque,
qui accueille, dans la réalité, dans l’égalité des droits et le respect de la règle commune, la diversité de ceux et celles qui y vivent.

C’est pourquoi, comme à Paris, Bordeaux, Lille, Lyon, Nantes, Strasbourg, Ajaccio et Toulouse

Nous appelons à mobiliser le

Dimanche 7 novembre 2004 à 10h30 à Marseille

Rendez-Vous aux Mobiles (métro Réformés)



Contre le racisme et l’antisémitisme :

DU CONCRET !

Discriminations à l’embauche, agressions physiques, attentats contre des lieux communautaires ou de culte...

Le climat raciste et antisémite qui progresse ujourd’hui en France est intolérable. Contre cette situation, les discours humanistes et les bons sentiments sont insuffisants.

On ne peut se contenter de croire que « la République » et « les valeurs républicaines » sont un bouclier contre toutes les formes de racisme.

Discriminations légales

Impossible d’oublier que la République française, c’est la fermeture des frontières, véritable machine à fabriquer des sans-papierEs, et c’est l’inégalité des droits sociaux, civiques et professionnels entre FrançaisEs et étrangerEs. Les lois discriminatoires de Pasqua, Debré, et Chevènement ont été autant d’attaques faites aux étrangèrEs. La politique de l’actuel gouvernement, mise en place par Sarkozy, et poursuivie
silencieusement par Villepin, est à cet égard particulièrement violente. Elle combine une plus grande fermeture des frontières, une restriction de l’accès au titre de séjour, une précarisation des étrangerEs, et une augmentation planifiée des expulsions.

Elle s’est traduite entre autres par :
- la remise en cause du droit d’asile au mépris de la convention de Genève ;
- la précarisation des titres de séjour, notamment par la forte restriction de l’accès à une carte de résident de dix ans, de surcroît conditionnée au critère aberrant d’« intégration républicaine ».
- l’exclusion sociale des étrangerEs : le RMI qui n’est plus accessible qu’après cinq ans de résidence en France, ou l’Aide médicale d’État (AME) quasiment réduite à néant (les sans-papierEs ayant déjà été exclu de la Couverture Santé Universelle par le gouvernement Jospin) ;
- la criminalisation des individus et associations venant en aide au sans-papierEs ;
- l’augmentation de 12 à 32 jours de la durée maximum de
rétention administrative en vue d’une expulsion ;
- la possibilité donnée aux préfectures de retirer les titres de séjour sans le moindre contrôle judiciaire et d’expulser des étrangerEs en situation régulière soupçonnéEs d’avoir commis certains délits tels que le racolage, ou le travail sans autorisation administrative ;
- l’augmentation des expulsions dont Nicolas Sarkozy a promis qu’elles monteraient à 30 000 par an, et la reprise des expulsions groupées par charter.

Ces mesures ont été systématiquement justifiées par une rhétorique xénophobe faisant de touTEs les étrangerEs, des fraudeuSEs ou des délinquantEs potentielLEs.

Cette politique alimente ainsi directement les violences
racistes, à commencer par les violences policières qui ont considérablement augmenté, et entraîné plusieurs morts lors d’expulsions.

Il s’agit là d’une politique démagogique misant sur la montée du racisme que le gouvernement n’est pas pressé de combattre.

Exclusion culturelle

La stigmatisation de l’islam, qui consiste à désigner tous les Maghrébins comme des islamistes et des terroristes en puissance a pour seule conséquence d’exciter le racisme anti-arabe.

Le peu de reconnaissance par l’État des crimes du colonialisme et de l’esclavage, est une insulte permanente aux populations issues de l’immigration et des Dom-Tom.

De même, il a fallu attendre plus de cinquante ans pour que l’Etat français reconnaisse sa responsabilité directe dans la déportation des Juifs ; les jugements des hauts responsables de l’Etat vichyste ont été plus que tardifs (notamment celui de Maurice Papon). Quand, enfin, l’Université a laissé pendant 20 ans s’incruster et progresser en son sein des enseignants négationnistes, on ne peut croire à la volonté du gouvernement de s’attaquer au terreau antisémite qui sévit toujours dans ce pays.

L’intégration qu’on nous propose balaie les spécificités culturelles des habitantEs de ce pays en les présentant comme dangereuses. Loin d’apaiser les tensions entre les communautés diverses, « l’idéal républicain d’intégration » tend à gommer de la sphère publique toutes les pratiques culturelles ou religieuses non chrétiennes. Pour autant, cette vision restrictive de la laïcité ne remet pas cause la suprématie culturelle du christianisme : statuts d’exception en Alsace-Moselle et dans les Dom-Tom où les Églises sont toujours étroitement associées à l’État, la plupart des jours fériés correspondent à des fêtes catholiques, etc.

Les lois discriminatoires contre les immigréEs et la
dépréciation permanente des cultures non occidentales légitiment les attitudes racistes et antisémites. Les pompeux engagements du gouvernement contre le racisme et l’antisémitisme sont bien dérisoires face à cette réalité.

Exploitation des pays du Sud

L’Union européenne, de par le rôle qu’elle joue à l’OMC, au FMI et à la Banque mondiale, est un des moteurs de la mondialisation capitaliste. Elle participe directement à l’exploitation du Tiers-monde. D’un côté, l’Afrique continue à se débattre dans la misère, tant en raison de règles commerciales scandaleuses que du maintien des dettes publiques vis-à-vis des banques occidentales. De l’autre côté, les pays occidentaux continuent à
concentrer les richesses mondiales et utilisent les flux
migratoires selon leurs seuls besoins économiques.

Ce n’est pourtant pas en fantasmant sur une illusoire fermeture hermétique des frontières - et encore moins en sous-traitant des camps pour les réfugiéEs et les demandeuSEs d’asile directement en Afrique du Nord ou en Europe orientale - que l’Union européenne pourra continuer à nier cette réalité.

- La liberté de circulation et d’installation est une condition indispensable pour cesser de créer des sans-papierEs, de la misère, de l’exclusion. C’est un objectif déterminant pour toutes les revendications antiracistes conséquentes :

  • l’égalité des droits entre touTEs les résidentEs de ce pays ;
  • la régularisation de touTEs les sans-papierEs ;
  • l’abolition totale de la « double peine »,
  • le droit de vote pour les immigréEs ;
  • une Europe ouverte et respectueuse du droit d’asile ;

- La lutte contre la dépréciation des cultures non occidentales et non chrétiennes passe par une politique volontaire éducative contre l’ethnocentrisme et pour la pleine reconnaissance de la responsabilité de l’état français dans les crimes antisémites, coloniaux et racistes passés. Elle nécessite aussi un refus clair des nationalismes et des intégrismes.

Ces exigences sont les pré-requis à une lutte efficace contre le racisme et l’antisémitisme.

manifestons le 7 novembre

contre tous les racisme

partout en France

Appel soutenu par : Act Up, Alternative Libertaire, Coordination des Groupes Anarchistes, Droits Devant !, FASTI, les Panthères Roses, SUD Aérien, SUD Rail

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Agenda de la semaine

vendredi 26 avril 2024

samedi 27 avril 2024

dimanche 28 avril 2024

lundi 29 avril 2024

mardi 30 avril 2024

mercredi 1er mai 2024

jeudi 2 mai 2024

samedi 4 mai 2024

vendredi 10 mai 2024

vendredi 24 mai 2024