« Sans doute les conduites déviantes et délinquantes imprègnent-elles l’ambiance des quartiers étudiés. Mais d’autres dimensions sont à prendre en compte. » Selon Michel Kokoreff, sans nier la difficulté du quotidien, la vie des « quartiers », ces grands ensembles situés le plus souvent en périphérie des grandes villes, ne se résume pas à un déchaînement de violence, elle est aussi constituée d’un fort lien social (la « force » des quartiers).
Son analyse est le résultat, pour l’essentiel, d’une enquête réalisée dans les quartiers nord d’Asnières (Hauts-de-Seine). Et sa lecture, si elle ne cache pas la violence du quotidien, nous conduit notamment, à propos des jeunes, assez loin des « sauvageons » souvent montrés par la télévision. Son intérêt est de démontrer comment notre société alimente les tensions. Ainsi, les quartiers HLM ne sont pas « par essence des zones de non-droit », mais un enclavement physique (routes, barres d’immeuble), complété par une faible desserte de transports en commun, et un enclavement social, notamment via l’attribution des logements sociaux. « Cette clôture n’est pas une pathologie ou une déviance : elle a été voulue », écrit l’auteur.

Ouvrages :
 La force des quartiers. De la délinquance à l’engagement politique, Paris, Payot-Rivages, 2003
 La France en mutations. Quand l’incertitude fait société,Paris,Payot,2004.

Sur le net :
Interview de Michel Kokoreff :

http://www.bernard-defrance.net/recus/index.php?recus=79

 Site du groupe CLARIS (clarifier le débat public sur la securité) : http://www.groupeclaris.com/

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