Une tribune pour les luttes

- BASTA ! Malgré les risques, la doyenne des centrales nucléaires Fessenheim maintient son activité
- Stéphane Lhomme : Crise nucléaire : le gouvernement français victime du "syndrome MAM"

Sortons du nucléaire au plus vite !

Appel à rassemblements partout en France
MARSEILLE, RDV devant la préfecture aujourd’hui mardi 15 mars 2011 à 12 h.
AVIGNON Rassemblement demain mercredi à 18h30 devant la mairie, place de l’Horloge, à l’appel du Collectif Antinucléaire 84

Article mis en ligne le mardi 15 mars 2011


Crise nucléaire : le gouvernement français victime du "syndrome MAM"

14.03.11

Après le séisme du 11 mars et le tsunami qui s’en est suivi, plusieurs réacteurs nucléaires japonais sont dans une situation critique. Un scénario comparable ou pire que celui de Tchernobyl (Ukraine, 26 avril 1986) est désormais possible et, a minima, il s’agira du second plus grave accident nucléaire de l’Histoire.

Or au lieu de reconnaître que le nucléaire fait courir un risque insensé aux populations, le gouvernement français se mobilise... pour protéger l’industrie de l’atome. Cet aveuglement idéologique est comparable à celui qui a été de mise, en janvier, face à la révolution tunisienne. Le gouvernement semble en effet victime du "syndrome MAM" : les ministres rivalisent de déclarations absurdes ou choquantes.

Par exemple, la ministre de l’écologie, Mme Kosciusko-Morizet, a affirmé sans rire dimanche soir : "Le nucléaire est une bonne énergie." Cela dénote un incroyable mépris envers le peuple japonais, alors même que d’importants rejets radioactifs ont déjà eu lieu et que des dizaines de milliers d’habitants sont évacués.

Par ailleurs, de même que Michèle Alliot-Marie proposait "le savoir-faire français" pour mater le peuple tunisien, le premier ministre, François Fillon, vient de proposer, par communiqué, aux Japonais, "l’expertise nucléaire française". Or de quelle "expertise" l’industrie nucléaire française peut-elle se prévaloir alors qu’elle ne parvient pas à construire ses propres réacteurs, les fameux EPR ? Les chantiers de Finlande (menés par Areva) et de Flamanville (EDF) rivalisent de retards, de malfaçons et de surcoûts.

Déjà, dans les années 1980 et 1990, EDF avait échoué à faire fonctionner le surgénérateur Superphénix qui devait "incinérer les déchets radioactifs" mais qui n’a été capable que de désintégrer... 10 milliards d’euros !

Qui plus est, la "sûreté" nucléaire française a souvent été prise en défaut : deux fusions partielles de coeur ont eu lieu à Saint-Laurent (Loir-et-Cher), le 17 octobre 1969 et le 13 mars 1980. En 1999, la centrale nucléaire du Blayais (Gironde) a frôlé la catastrophe après une inondation qui ne "pouvait pas se produire", mais qui a quand même eu lieu. Pendant la canicule de 2003, EDF a dû arrêter de nombreux réacteurs, impossibles à refroidir, et a arrosé la centrale de Fessenheim pour éviter un accident. Plus récemment, le site nucléaire du Tricastin s’est rendu mondialement célèbre avec une grave fuite d’uranium, qui a conduit les vignerons locaux à changer leur appellation.

Quant à Eric Besson, ministre de l’énergie, il multiplie les apparitions télévisées pour prétendre que le drame japonais "n’est pas une catastrophe nucléaire". Pire : au lieu de faire amende honorable, lui qui promeut l’atome de longue date, s’en prend... aux antinucléaires, qui seraient coupables de "profiter de la situation". Mais les antinucléaires dénoncent les dangers de l’atome depuis cinquante ans et les dénonçaient encore quelques jours avant le drame japonais : pourquoi devraient-ils se taire au moment où les faits leur donnent, hélas, raison ?

Le ministre de l’énergie tente aussi de faire accepter le risque nucléaire sous prétexte que l’atome apporterait indépendance énergétique et électricité bon marché. Or les faits démentent ces belles affirmations. D’abord, tout comme la France achète pétrole et gaz, elle importe 100 % de "son" uranium, le combustible des réacteurs. D’ailleurs, les quatre Français enlevés, en octobre 2010 au Niger, et détenus depuis sont des employés des mines d’uranium d’Areva.

D’autre part, le prix de l’électricité monte en flèche en France et devrait bientôt atteindre des sommets. Or c’est bien le nucléaire qui en est la cause : la rénovation des réacteurs d’EDF, vieillissants, va coûter au moins 35 milliards d’euros. Et des factures encore plus importantes se profilent, pour démanteler les réacteurs et s’occuper des déchets radioactifs.

Mais cela dit, même si le nucléaire présentait réellement les vertus qui lui sont prêtées, cela ne justifierait de toute façon pas de vivre avec un tel risque : les Japonais peuvent, hélas, désormais en témoigner. Il faut donc sortir du nucléaire.

Stéphane Lhomme, président de l’Observatoire du nucléaire Article paru dans l’édition du 15.03.11

http://www.lemonde.fr/idees/article...


Accidents nucléaires au Japon : « Ça dépasse le pire cauchemar »
Par Sophie Verney-Caillat | Rue89 | 14/03/2011
« Condamner deux réacteurs, ça n’est jamais arrivé dans l’Histoire », pointe Mycle Schneider, consultant interrogé par Rue89.

http://www.rue89.com/planete89/2011...


http://groupes.sortirdunucleaire.or...

Explosions dans 2 réacteurs nucléaires au Japon, le coeur d’un 3è réacteur est totalement dénoyé, un nuage radioactif se promène sur le Japon : sortons du nucléaire au plus vite !

L’Elysée vante la sécurité de l’EPR dans une tentative désespérée de sauver la filière nucléaire française mais le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle combien il est insensé et absurde de vanter la sécurité d’un réacteur qui n’a jamais fonctionné et dont les défauts de construction sont légions. L’EPR est surtout connu pour ses retards à la livraison, des surcoûts qui se chiffrent en milliards d’euros et l’utilisation prévue d’une quantité record de combustible au plutonium qui en ferait le réacteur le plus dangereux au monde, s’il devait jamais voir le jour.

Après l’explosion d’un premier réacteur à la centrale de Fukushima Daiichi, un deuxième réacteur nucléaire, renfermant un combustible au plutonium hautement instable et toxique, a explosé au Japon aujourd’hui à 7h45 (heure locale) (1). Le coeur du réacteur nucléaire n°2 de la centrale de Fukushima Daiichi est entièrement dénoyé (2) depuis qu’il n’est plus refroidi, faisant craindre une troisième explosion d’hydrogène et une fusion totale du coeur (3). La présence d’un nuage radioactif a été confirmée par des mesures faites à 100 km de la centrale accidentée de Fukushima Daiichi, selon le Pentagone (4). L’agence de sûreté nucléaire japonaise a déclaré aujourd’hui que l’explosion du réacteur n°3 de la centrale de Fukushima Daiichi était due à l’hydrogène et que la direction des vents est "ouest sud-ouest" à la centrale accidentée, c’est-à-dire vers les terres japonaises (5). Enfin, la température et la pression de 3 autres réacteurs (n°1, 2 et 4) restent critiques, dans la centrale de Fukushima Daini (située à seulement 11 km de la centrale de Fukushima Daiichi) Une barre de contrôle censée étouffer les fissions nucléaires dans le coeur du réacteur n°1 de cette centrale a refusé de s’insérer.

(1) http://www.tepco.co.jp/en/press/corp-com/release/11031402-e.html

(2) "Water levels have fallen far enough to partly expose fuel rods at the No 2 reactor at Fukushima Daiichi, according to the Jiji news agency."
http://www.guardian.co.uk/world/2011/mar/14/japan-tsunami-nuclear-alert-live-coverage

(3) http://www.guardian.co.uk/world/2011/mar/14/japan-tsunami-nuclear-alert-live-coverage

(4) http://www.nytimes.com/2011/03/14/world/asia/japan-fukushima-nuclear-reactor.html?_r=1&hp

(5) http://www.nisa.meti.go.jp/english/files/en20110314-2.pdf


BASTA !

Émissions radioactives
Malgré les risques, la doyenne des centrales nucléaires maintient son activité

Par Sophie Chapelle
http://www.bastamag.net/article1461.html

11 mars 2011

La plus vieille centrale nucléaire française ne fermera pas. Le tribunal administratif de Strasbourg a rejeté le 9 mars la demande de fermeture de la centrale nucléaire de Fessenheim dans le Bas-Rhin. À l’initiative de cette demande, un collectif d’associations et de collectivités locales suisses, allemandes et françaises. Ces dernières avaient saisi en décembre 2008 la justice administrative, après le rejet par le ministère de l’Écologie de sa demande d’un arrêt immédiat et définitif de l’installation. Mise en service en 1977, la centrale de Fessenheim est depuis exposée à des risques sismiques et d’inondations. Elle subit également plus d’incidents que la moyenne des autres centrales, et rejette dans les rivières des émissions radioactives.

Mercredi, le tribunal a rejeté ces arguments en se référant aux avis de l’Autorité de sûreté nucléaire, chargée de contrôler les installations nucléaires en France. Il souligne qu’un certain nombre d’incidents survenus récemment n’ont «  aucune pertinence ou aucune importance du point de vue de la sûreté ». Me Corinne Lepage, avocate du collectif et députée européenne, conserve une once d’espoir, concernant « l’irrégularité de la situation de la centrale ». Le tribunal a en effet reconnu que Fessenheim n’est pas en règle avec les prescriptions de la loi sur l’eau de 1992. Il a néanmoins estimé que les requérants n’avançaient aucun élément relatif aux pollutions et aux risques qui pourraient en résulter.

Cette décision survient alors que les alertes du réseau Sortir du nucléaire se sont multipliées ces dernières semaines, après la découverte d’« anomalies de série » s’accumulant sur 34 réacteurs en service depuis plus de 25 ans. « Sur tous les réacteurs de 900 MW, en cas de fuite importante du circuit primaire, le circuit d’injection d’eau de sécurité pourrait s’avérer incapable d’empêcher la fusion du cœur », dénonce le réseau. La mise en sommeil de la centrale nucléaire de Fessenheim devra néanmoins attendre. Alors que Corinne Lepage envisage de faire appel, sous réserve de l’accord de ses clients, une semaine de mobilisations est prévue du 2 au 26 avril pour les 25 ans de la catastrophe de Tchernobyl.

Sophie Chapelle


13/03/2011

M. Besson, une fusion partielle du coeur n’est-elle pas une "catastrophe nucléaire" ?

Lors d’une conférence de presse le samedi 12 mars après-midi, le ministre de l’Industrie, Éric Besson, a tenté de minimiser la gravité de la situation nucléaire au Japon, en indiquant qu’il ne s’agit pas à ses yeux d’une "catastrophe nucléaire" mais seulement d’un "accident grave".

En totale contradiction avec la tentative navrante de désinformation de la part des autorités françaises, l’agence de sûreté nucléaire japonaise a déclaré qu’il y a une fusion partielle du coeur du réacteur nucléaire n°1 de la centrale de Fukushima Daiichi (1).

C’est donc bien une catastrophe qui est en cours, déjà au moins aussi grave que celle de Three Mile Island. On ne peut écarter l’hypothèse que la situation aboutisse à une crise aussi dramatique que Tchernobyl.

Par ailleurs, Tepco n’arrive plus à refroidir le coeur du réacteur n°3 de la centrale de Fukushima Daiishi, aucun système de refroidissement n’étant plus opérationnel. L’exploitant s’apprête à relâcher de la vapeur radioactive dans l’environnement (2). La température et la pression augmentent dangereusement dans les cœurs des réacteurs 1, 2 et 4 de la centrale de Fukushima Daini (3).

Une aggravation de la catastrophe nucléaire est à craindre avec un nouveau risque d’explosion.

Le Réseau "Sortir du nucléaire" alerte les Français : une fois de plus, les autorités françaises tentent de dissimuler, déformer et minimiser les faits, pour préserver l’image du nucléaire au détriment du droit à l’information des citoyens, comme cela avait été le cas lors de la catastrophe de Tchernobyl.

Pour le Réseau "Sortir du nucléaire", il est intolérable que les populations, au Japon comme en France, soient otages du risque nucléaire permanent. La seule position politique responsable est d’engager un plan de sortie du nucléaire.

(1) "The core of a nuclear reactor damaged by Friday’s massive earthquake has partially melted, Japan’s nuclear safety agency said Saturday, and the company that runs the plant is pouring seawater into the reactor in an attempt to cool it and prevent it from going critical."
http://today.msnbc.msn.com/id/42044156/ns/today-today_news/

(2) "The emergency cooling system is no longer functioning at the No.3 reactor at Tokyo Electric Power Co’s Fukushima Daiichi nuclear power facility" (...) "TEPCO preparing to release pressure from Fukushima Daiichi No. 3 reactor after cooling failed"
http://www.reuters.com/article/2011/03/12/us-japan-quake-nuclear-cooling-idUSTRE72B3GI20110312

(3) NHK 13.03.2011

Informations au fur et à mesure sur notre blog :
http://groupes.sortirdunucleaire.or...



Alerte nucléaire au Japon après un violent tremblement de terre

Un blog du Réseau "Sortir du nucléaire"
http://groupes.sortirdunucleaire.or...

13 mars 2011 : Communiqué de presse du 13 mars : Catastrophe de Fukushima : les premières mesures indépendantes de radioactivité sont alarmantes

Le Réseau "Sortir du nucléaire" révèle que six journalistes indépendants de l’association JVJA (Japan Visual Journalist Association), dont le directeur du magazine Days Japan, Ryuichi HIROKAWA, se sont rendus près de la mairie de Futaba, à 2 km de la centrale de Fukushima Daiichi, pour mesurer la radioactivité avec trois compteurs Geiger, ce dimanche 13 mars à 10h20. Il s’agit à notre connaissance de la première mesure faite de façon indépendante des autorités, par des journalistes japonais que nous saluons pour leur courage et les risques qu’ils ont pris pour faire leur métier.

À la mairie de Futaba, située à 2km de la centrale de Fukushima Daiichi, la radioactivité dépasse la capacité de mesure de certains des compteurs Geiger (BEIGER COUNTR DZX2, VICTOREEN 209-SI, et MYRate PRD-10) employés par les journalistes japonais.

À l’aide d’un compteur VICTOREEN 209-SI, le débit de dose a été mesuré à 10 milli-Röntgen/h (soit 0,1 mSv/h, ce qui signifie qu’un citoyen japonais reçoit la dose annuelle tolérée en France en l’espace de 10 heures). Le journaliste ayant effectué la mesure, Ryuichi Hirokawa, déclare : "Quand j’ai fait un reportage fin février 2011 à Tchernobyl, le taux de radioactivité était de 4 milli-Röntgen/h (0,04 mSv/h) à 200 m du réacteur accidenté. Dans la ville de Pripyat, à 4 km du réacteur de Tchernobyl, le niveau était de 0,4 milli-Röntgen/h." (1)

Les mesures relevées avec les 2 autres appareils varient dans une fourchette de 20 à 1000 micro-sievert par heure (0,02 à 1 mSv/h). Explication : 1 mSv représente le niveau de la limite annuelle autorisée en France pour l’exposition de la population aux rayonnements radioactifs artificiels en France. En seulement 1 heure, un citoyen japonais reçoit la dose annuelle.

De telles informations accréditent un niveau de radioactivité dramatiquement élevé dans un périmètre étendu autour de la centrale, dont les conséquences sanitaires ne pourront être que très graves.

Rappelons que la radioactivité atteignait ce matin un niveau 400 fois supérieur à la normale à la préfecture de Miyagi, distante de 80 km de la centrale de Fukushima Daiishi (2).

Les autorités japonaises sont en train de perdre tout contrôle sur la situation. Le Réseau "Sortir du nucléaire" alerte les citoyens : le gouvernement japonais cherche à minimiser autant que possible la gravité de la catastrophe nucléaire en cours et du relâchement de radioactivité dans l’environnement. Avec la réunion ministérielle de ce samedi 12 mars et la tentative de désinformation du ministre de l’industrie Éric Besson, la machine à étouffer l’information s’est déjà mise en marche, en France aussi.

La catastrophe nucléaire japonaise démontre s’il en était encore besoin la gravité du danger que le nucléaire fait courir aux populations. La seule décision politique responsable, pour le Japon comme pour la France, est de sortir du nucléaire.

Notes :

(1) http://mphoto.sblo.jp/article/43820834.html en japonais Contact au Japon de l’association JVJA ayant effectué les mesures : JVJA Mobile : 090-6101 -6113

(2) http://english.kyodonews.j

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