Une tribune pour les luttes

NUCLEAIRE

Une catastrophe de plus…
c’est une catastrophe de trop : ça suffit !

Article mis en ligne le vendredi 18 mars 2011

La catastrophe qui s’abat sur le Japon, secousses sismiques, tsunamis, et
ses conséquences est dramatique. Une nouvelle centrale nucléaire, au Japon
cette fois-ci, menace. Pour autant les risques de l’énergie générée par le
nucléaire et la gestion de ses déchets ne sont pas nouveaux. Les problèmes
liés à l’enfouissement, au démantèlement des anciennes centrales et la
prise en compte des salariéEs qui ont été exposés aux radiations ne sont
toujours pas résolus … et ne le seront pas aujourd’hui, parce que le
nucléaire, même si on veut en sortir, ne s’éteindra dangereusement pas de
suite. Autant donc s’y prendre rapidement, stopper ce choix de production
énergétique, éviter ses dangers et des soucis pour les générations
futures.


LOGIQUE DE PROFIT LOGIQUE DE MORT

La CNT exige la sortie du nucléaire. Nous exprimons cette détermination en
fonction des dangers sociaux et politiques que représente la filière
nucléaire.

Danger social

L’industrie nucléaire dysfonctionne partout en France. Ce n’est pas
toujours dit, mais il y a des incidents et des accidents toutes les
semaines (que ce soit sur les centrales, les centres de retraitement ou
les installations militaires). Le risque d’accident majeur est possible.
Ce risque n’est pas écarté par les progrès de l’industrie nucléaire. Il
augmente au contraire avec la complexité croissante de techniques mises en
œuvre et avec la course à la productivité. Ce risque augmente aussi avec
le vieillissement des installations nucléaires déjà existantes, sachant
qu’EDF envisage d’aller toujours plus loin dans le maintien de ces
installations (durée de vie prévue au départ de 20 à 25 ans et rallongée à
40 ans pour des raisons uniquement d’ordre capitaliste, de profits) et
continue la construction de l’EPR, centrale dite parfaite et idéale à
risque zéro (un EPR supplémentaire est prévu à la construction à Penly
(76)) !

Le problème des déchets radioactifs n’est toujours pas résolu, plus de 25
ans après le lancement du programme nucléaire civil en France.
L’accumulation de ces déchets et le renvoi de leur gestion aux générations
futures sont proprement irresponsable. A ce propos, signalons qu’une
partie de nos déchets est expédiée dans d’autres pays comme la Russie : ce
sont les travailleurs russes, entre autres, qui trinquent !
Les risques pour la santé liés à la pollution radioactive sont toujours
présents et touchent notamment l’ensemble des travailleurs et des
populations en contact avec l’industrie nucléaire, comme l’ont montré les
divers incidents liés aux transports des déchets ou aux différents types
de sites nucléaires : centrales, unités de stockage et de retraitement
mais aussi mines d’uranium.
A propos de ces dernières, rappelons que si l’extraction de l’uranium
nécessaire au fonctionnement des centrales ne se fait plus en France (ce
qui discrédite l’argument « d’indépendance énergétique » !), il se fait dans
les pays pauvres. Ainsi, ce sont 200 000 personnes à travers le monde qui
meurent chaque année par contamination.
En ce qui concerne les salariés de la filière nucléaire en France,
précisons que ce sont les intérimaires d’EDF qui sont particulièrement
touchés. Les normes de sécurité et sanitaires, quand bien même
seraient-elles suffisantes, ne sont pas systématiquement respectées, ce
qui implique des travailleurs parfois irradiés, en tout cas jetables après
5 ou 6 ans de travail !

Danger politique

Projet d’essence étatique et technocratique, le nucléaire a été imposé sur
la base du secret d’Etat et du mensonge délibéré, sans débat réel au
niveau des populations concernées (et, en fait, de l’ensemble de
l’humanité... au regard des conséquences planétaires de tout accident
majeur).

Dans une société où la production vise moins les réels besoins des
individus que la constitution de plus-value pour les riches, le mythe
d’une énergie abondante et peu chère (mythe véhiculé par les nucléocrates)
a occulté les questions essentielles sur les conséquences sociales et
environnementales de l’emploi de cette énergie, faisant passer les besoins
de l’industrie capitaliste avant toute autre considération.
La décision de favoriser l’énergie nucléaire correspond ainsi à un mode de
gestion autoritaire de la société (par le biais de l’Etat et de ses
comparses capitalistes) à l’opposé d’un mode autogestionnaire de
fonctionnement (tel que le défend la CNT). Imposer le nucléaire nous
dépossède de nos moyens de décision un peu plus, confiant la « chose » à des
« experts ». Nous, « simples » consommateurs et / ou travailleurs, n’avons pas
notre mot à dire.

Il correspond aussi à un modèle économique où le développement à outrance
de la production ne répond pas aux besoins et à la finalité de bien-être
des individus, mais bien à la soif de profits d’une minorité de riches.

Enfin, et ce n’est pas le moindre des dangers, le maintien de la filière
nucléaire favorise sa prolifération à des fins militaires.

La sortie du nucléaire est possible aujourd’hui. Elle repose sur le
recours, en phase transitoire, aux techniques de production énergétique
les moins néfastes pour l’environnement et les individus (centrales au gaz
et cogénération prioritaires). Elle doit favoriser le développement des
énergies renouvelables et de toutes les possibilités d’économie d’énergie.

La sortie du nucléaire n’implique pas la mise au chômage des personnels.
La retraite anticipée avec plein salaire et primes pour les personnels les
plus exposés aux risques cancérigènes (cancers du poumon, du larynx, des
os) ainsi que le maintien sur les sites (moyennant un suivi sanitaire
permanent) de ceux et celles qui le désirent pour assurer à long terme les
démantèlements, les réhabilitations et les rénovations dans les meilleures
conditions.

Pour le développement des énergies alternatives autonomes et/ou d’un
service public sans nucléaire, parce que le nucléaire sera toujours
anti-démocratique, totalitaire et hiéarchique, la CNT appelle toutes et
tous à manifester sa désapprobation et à réfléchir à d’autres modes de
consommation énergétique.

encart :

Au delà de la question de l’utilité sociale d’une telle technologie, il en
va de même pour le développement des OGM, des nanotechnologies, des
pesticides, technologies qui engraissent les prophètes de la croissance
effrénée du capitalisme, au détriment des usagers et travailleurs que nous
sommes tous et toutes.

Au-delà du nucléaire, rappelons les risques sanitaires quotidiennement
rencontrés par les salariés et les usagers d’autres secteurs industriels,
comme les secteurs du bâtiment et de l’industrie chimique, tel que
l’amiante, la laine de verre, les peintures, colles, teintures, poussières
et bien d’autres substances encore, qu’elles soient officiellement
reconnues dangereuses ou non. Plus généralement, tout ce qui peut
constituer un risque sanitaire pour l’être humain est à condamner.
Si le capitalisme veut plus de profit en jouant avec nos vies, refusons de
nous y associer. Agissons pour détruire cette logique de profit qui reste
une logique de mort.

Mais la sortie du nucléaire ne pourra se faire sans une prise de
conscience collective : il est nécessaire de réduire nos dépenses
énergétiques.

Seule la prise en main de ces industries par les travailleurs,
travailleuses et usagers permettra une sortie contrôlée et maîtrisée du
nucléaire.

Confédération Nationale du Travail

http://www.cnt-f.org/sam/

La CNT ?

Parce que nos droits sont de plus en plus limités, que nos conventions
collectives sont bafouées, mal reconnues ou inadaptées à nos activités...
Parce que la précarité se développe dans tous les secteurs, favorisant le
chantage à l’emploi et les pressions morales...
Parce que nos qualifications et expériences sont sous-évaluées et
méprisées...
Parce que le fruit de notre travail nous est volé par notre hiérarchie et
les actionnaires qui nous dirigent... Parce que nos métiers et nos
activités d’utilité sociale ne sont plus reconnus comme tels et sont
devenus une valeur marchande...
Parce que notre santé est menacée chaque jour et qu’elle a peu de poids
dans la balance du profit... Parce que nos métiers sont à risque et que
les protections sanitaires individuelles et collectives sont rognées de
plus en plus...
Parce que comme nous tu en a marres de te faire duper et voler le fruit de
ton travail ...
SYNDIQUES-TOI ! REJOINS LE SYNDICAT !
Puisque personne ne travaille à ta place, que personne ne décide à ta
place ! C’est nous qui travaillons c’est nous qui décidons !

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