Une tribune pour les luttes

Communiqué commun

Appel contre la départementalisation par la France de l’île Comorienne de Mayotte.
+ Nous ne fêterons pas la départementalisation !
+ "Mayotte, le chouchou de la France"
+ Climat de terreur à Mayotte - Des enfants livrés à eux-mêmes

Rassemblement le 2 Avril 2011, de 14H à 19H, place Joachim du Bellay 75001 PARIS

Article mis en ligne le samedi 2 avril 2011

31 Mars 2011

http://www.humanite.fr/31_03_2011-c...

Mayotte
Climat de terreur pour les immigrés

par Marie Barbier

Dans une île où le tiers des habitants n’a pas de papiers, le chiffre des expulsions atteint des niveaux délirants. Une politique ultrasécuritaire aux conséquences dramatiques.

Un « contexte de terreur » : c’est ainsi que Jean-François Corty, responsable des missions France de Médecins du monde, décrit la situation à Mayotte, où il s’est rendu la semaine dernière. «  Le nombre des expulsions est dramatiquement élevé : 25 000 l’an passé pour 200 000 habitants. Si on transposait ces chiffres à la métropole, cela représenterait sept millions de personnes expulsées !  »
Autant dire que les arrestations et placements en rétention fonctionnent à plein régime et le passage au statut de département de l’île n’y changera rien : le droit des étrangers sera dérogatoire et restera le plus restrictif de France. La grande majorité de ces sans-papiers viennent de l’archipel des Comores et plus précisément de l’île voisine d’Anjouan. Un bras de mer de soixante-dix kilomètres sépare les deux îles, franchi à bord de barques précaires, appelées kwassa-kwassa . Ces embarcations chavirent régulièrement, faisant de cette partie de l’océan Indien l’un des plus grands cimetières marins.
Traqués, les sans-papiers, qui représentent un tiers de la population de l’île, se terrent dans des bidonvilles dignes du tiers-monde, où ils vivent sans eau courante ni électricité, dans l’angoisse permanente d’être arrêtés par les agents de la police aux frontières. Le climat de terreur instauré par cette politique ultrasécuritaire a aussi des conséquences sur la santé des étrangers. « Les gens, terrorisés, ne vont pas dans les centres de santé, explique Jean- François Corty. Ils diffèrent leurs soins. C’est assez dramatique de constater que des enfants ne sont pas soignés, surtout dans une île où il y a des pathologies potentiellement létales, comme la rougeole ou le choléra. »
(...)


http://www.educationsansfrontieres.org/article35426.html


Des enfants livrés à eux-mêmes

Ils sont 6.000 mineurs isolés à Mayotte selon une estimation locale, 2 à 3.000 selon le préfet. Dans un "banga", baraque en tôle, du village de Majicavo-Koropa, ils sont en tout cas 8 frères et soeurs dont les parents en situation irrégulière ont été expulsés vers les Comores.
"J’étais chez une amie quand mes soeurs sont arrivées en pleurant", se souvient Roukia, 16 ans. Leur mère venait d’être arrêtée, c’était il y a deux mois. Et puis, il y a "quelque temps", ce fut le tour de leur père, le seul à gagner de l’argent, en vendant des vêtements.
Depuis, la grand-mère maternelle qui loge dans le banga mitoyen "demande de l’aide aux voisins" pour nourrir les enfants, âgés de 9 mois à 18 ans, tous nés à Mayotte sauf l’aîné.
Mais dans le bidonville du "Plateau", aux ruelles boueuses ravinées par les pluies, la solidarité a ses limites, quand elle doit durer.
Roukia et son aîné Kamal partent le matin le ventre vide, la collation distribuée à 11HOO au collège et au lycée fait souvent office d’unique repas.
Le jeune homme a eu son père la veille au téléphone. "Il m’a dit qu’ils voulaient revenir", lâche-t-il. "S’ils reviennent en kwassa (barque utilisée par les passeurs entre Anjouan et Mayotte, ndlr), ça nous fait peur, des gens meurent souvent" lors de naufrages, s’angoisse Roukia, sa petite soeur calée sur la hanche.
"Les parents préfèrent que leurs enfants restent là où ils peuvent aller à l’école et être soignés, et ils pensent revenir rapidement", explique Michel Rhin (Réseau Education Sans Frontières).
Les associations d’aide aux migrants s’inquiètent des conséquences du durcissement de la lutte contre l’immigration clandestine qu’elles qualifient de "politique des rafles".
Et le passage au statut de département, jeudi, ne changera pas cette donne : le droit des étrangers sera dérogatoire, et restera le plus restrictif de France.
En 2010, quelque 26.400 personnes ont été reconduites dont 6.000 mineurs, soit un dixième de la population estimée de l’île, en hausse de 32% par rapport à 2009.
(...)


La poursuite implacable, de la fuite en avant du processus de départementalisation de l’île comorienne de MAYOTTE par la FRANCE, apporte inexorablement aux Comoriens des 4 îles, son lot de peur, de malheur et d’injustice...

Joignez-vous donc à nous, pour dénoncer ce jour :

- la politique française d’ingérence, de déstabilisation, de chantage et de la loi du plus fort, infligée à un petit état (par la taille), comme les Comores...

- les violations quotidiennes à MAYOTTE, des droits de l’Homme (les actes de délation, les chasses à l’Homme nocturnes contre tout ce qui peut ressembler de près ou de loin à un Comorien des autres îles...),

- les atteintes graves aux libertés démocratiques (au lieu d’encourager un rapprochement entre Comoriens de MAYOTTE et ceux des autres îles, la FRANCE n’a de cesse d’attiser à MAYOTTE, une Campagne de haine, d’ostracisme, en perpétuant impunément sur place, les rafles, les détentions abusives, les incendies criminels etc. au motif d’ héberger « le clandestin comorien »...),

- les crimes contre l’Humanité (en faisant entrave à la libre circulation d’une certaine catégorie de Comoriens, en terre comorienne de MAYOTTE, et ce, en violation de la Convention de ROME et des résolutions internationales...),

- la dizaine de milliers de « morts Balladur » ( allusion faite aux morts en mer, cherchant à braver le mortifère « Visa Balladur »), gisant sans sépultures dans les abysses du Canal de MOZAMBIQUE. Le tout, dans un silence assourdissant aussi bien des Autorités, que de certains médias nationaux français...

Nous appelons les Comoriens et les amis des COMORES à venir manifester le 2 Avril 2011, de 14H à 19H, place Joachim du BELLAY 75001 PARIS (RER CHATELET-LES-HALLES)

Ont signé ce 12 Mars 2010,


- CAAC (Collectif des Associations des Amis des Comores)

caac.comores chez gmail.com>


- DIASCOM (Coordination des Associations de la Diaspora Comorienne)

diascom.diascom chez gmail.com>


- GAC (Guilde des Artistes Comoriens)

guilde_des_artistes_comoriens_gac chez hotmail.com>

- GRITAC (Groupe de Réflexion pour l’Intégrité Territoriale de l’Archipel des Comores)

- SOS Démocratie Comores
sosdemocratiecomores chez wanadoo.fr>

- Watwaniya
watwaniya chez gmail.com>


Mayotte. NOUS NE FETERONS PAS LA DEPARTEMENTALISATION !

CE QUE NOUS PENSONS DE LA PRESENCE FRANÇAISE A MAYOTTE

* Après le 31 mars 2011, les Comores seront toujours constituées de 4 îles et les Maorais resteront comoriens par l’Histoire, par la langue, par la culture, par la religion et par les us et coutumes quoi que certains veuillent en penser.

* En terme de droit international, la communauté internationale ne s’est pas reniée sur la question de l’île comorienne de Mayotte et continue à réaffirmer fortement son attachement à l’unité et à l’intégrité territoriale des Comores (résolution de l’Union Africaine à Addis-Abeba en janvier 2011, discours des ambassadeurs de Chine, de Libye et du représentant de l’U.A. à Moroni le 26/03/2011).

* Si la France avait mis autant d’empressement à exécuter les résolutions de l’Onu relatives à Mayotte qu’elle vient de le faire pour la Libye, Mayotte ne serait jamais restée française.

* Il demeure inacceptable de considérer qu’une population puisse être placée sous tutelle au prétexte d’un développement au final artificiel et d’une incapacité supposée à s’administrer et à maîtriser son destin.

* Il est intolérable de penser que la présence française puisse déstabiliser tout un pays mais aussi toute une région créant des déséquilibres économiques profonds, entraînant des milliers de morts en mer et planifiant le déplacement d’une population.

CE QUE LES MAHORAIS PENSENT DU DEPARTEMENT SANS JAMAIS OSER LE DIRE

* Les Maorais savent déjà qu’ils viennent de perdre le droit cadial et qu’il n’y aura pas d’arrangement possible concernant leur identité religieuse au point que leurs pratiques traditionnelles seront remises en cause : appels à la prière, tenue vestimentaire, facilités de congé pour le pèlerinage à la Mecque…

* Les Maorais savent déjà que leurs systèmes de solidarité traditionnels vont être mis en pièces par les nouvelles charges qu’ils vont devoir subir, au point dans le meilleur des cas de faire d’une grande partie d’entre eux des assistés qui auront perdu leur place dans la société.

* Les Maorais savent déjà que le département, par le jeu des taxes foncières, signifiera la perte de leurs terres au point qu’ils seront obligés de construire leur vie ailleurs tandis que les promoteurs s’installeront impunément.

* Les Maorais savent déjà que les marchés et les emplois vont leur échapper du fait de leur fragilité face au système de recrutement de fonctionnaires titulaires de l’Etat et à la loi de la concurrence dans le privé qui sera forcément ouverte à toute la France au point que Mayotte ne deviendra rien d’autre qu’un satellite de la Réunion.

* Les Maorais savent déjà qu’ils n’existeront qu’en tant que force de consommation et réservoir électoral au point qu’ils seront conduits chaque jour à davantage se renier pour supporter ce nouvel ordre français.

POUR TOUTES CES RAISONS CHACUN SAIT BIEN QUE

LE 31 MARS EST UN ARRET DE MORT

QUE L’ABSENCE DE DEMOCRATIE A MAYOTTE OBLIGE A MASQUER !

POUR TOUTES CES RAISONS NOUS NE FETERONS PAS LE DEPARTEMENT

ET NOUS PORTERONS LE DEUIL DE NOTRE INDEPENDANCE MANQUEE !

Mamoudzou, le 28/03/2011,

Front Démocratique section de Mayotte fdmayotte chez wanadoo.fr

GRDC (Groupe de Réflexion sur le Devenir des Comores) grdc chez wanadoo.fr


Le Carnet de colette Braeckman
http://blog.lesoir.be/colette-braec...

Mayotte, le chouchou de la France

A raison d’un milliard d’euros par an, la France veut faire de Mayotte, la petite île de l’Océan Indien qui fait partie de l’archipel des Comores, une « vitrine » de la métropole. Une vitrine artificielle, sur laquelle s’écrasent chaque année des milliers de «  boat people » venus des rivages africains (Mozambique, Madagascar). Les Comoriens, eux, sont refoulés comme des clandestins, alors qu’à leurs yeux, Mayotte fait historiquement partie des quatre îles qui composent leur pays. Le 1er avril prochain, la distance se creusera encore, puisque la France compte transformer Mayotte en département d’outre mer et lui faire bénéficier par l’Union européenne du statut de région ultrapériphérique.

Cette décision de créer ainsi le 101eme département français indigne M. Fahmi Saïd Ibrahim, ministre des relations extérieures des Comores, qui rappelle que plusieurs résolutions des Nations unies ont réaffirmé l’unité territoriale de l’archipel, composé de Mayotte, Anjouan, Moheli et la Grande Comore. Il récuse les résultats du referendum tenu en 2009, où les Mahorais, (habitants de Mayotte) avec 95,2% avaient choisi la France : “entre un revenu de 300 dollars par habitant aux Comores, et de 9000 à Mayotte, grâce à la générosité intéressée de Paris, le choix est vite fait… ».
C’est pour cela que le ministre est venu à Bruxelles plaider pour que la France respecte les résolutions de l’ONU et accepte, sur Mayotte, un règlement pacifique, qui mènerait, au minimum, à une souveraineté partagée…Le petit fils du sultan des Comores insiste sur l’unicité culturelle et religieuse de l’archipel : « si mon grand père, à l’époque, avait choisi de rallier la France, ce n’est pas pour que cette dernière, par la suite, divise notre pays… » Depuis Mayotte certes, l’armée française garde un « droit d’écoute » sur l’Océan Indien, mais le ministre se veut conciliant : « qui dit que les bases françaises seraient menacées si notre pays était réunifié » ?

Pour lui, en créant une telle disparité de revenus entre les habitants de Mayotte et leurs frères et cousins des Comores, la France déstabilise l’archipel et crée des tensions inutiles. Elle provoque aussi des morts : “c’est un véritable cimetière marin qui sépare Mayotte des Comores, chaque année, des petits bateaux, appelés les “kwassas kwassas”, font naufrage et les associations estiment que plus de 10.000 personnes ont déjà péri noyées.

L’expulsion des ressortissants des Comores, persona non grata à Mayotte (ils représentent 80% des expulsés de toute la république française, chez nous ont fait du chiffre…) indigne le ministre qui rappelle que pour ses compatriotes,Mayotte, c’est leur pays, ils ne peuvent y être traités en étrangers…Et de dénoncer quelques inconséquences : “des migrants venus d”‘Afrique noire, catholiques et francophones, sont mieux accueillis à Mayotte que des Comoriens qui considèrent qu’ils y sont chez eux…” Même s’il souligne qu’à Paris, “la question de Mayotte et des Comores a toujours été gérée par la ‘Françafrique”" le ministre se gardera cependant de rappeler que c’est à Mayotte que furent accueillis bon nombre de réfugiés hutus rwandais au lendemain du génocide et que c’est à Mayotte aussi que fut arrêté l’un des grands “génocidaires”, Pascal Simbikwanga, initialement détenu pour avoir mis sur pied un trafic de faux papiers…

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