18 h à Science-Po Aix, Amphi Cassin, Institut d’Études Politiques, 25 rue Gaston de Saporta, 13625
18 h à Science-Po Aix, Amphi Cassin, Institut d’Études Politiques, 25 rue Gaston de Saporta, 13625
Intervenants :
Marion Viguier, Militante d’Amnesty International, membre de l’équipe « Personnes déracinées »
Sophie Daviaud, Maître de conférences à Sciences Po Aix
Chaque année des dizaines de milliers de personnes traversent sans autorisation le Mexique pour atteindre la frontière avec les États-Unis. Pendant leur traversée, ces personnes ne sont pas à l’abri des exactions que leur font subir des bandes criminelles. Les autorités ne les protègent pas et parfois participent à ces abus.
Les migrants irréguliers, originaires d’Amérique centrale, traversent le Mexique chaque année pour se rendre aux États-Unis où ils espèrent avoir une nouvelle vie et échapper à la misère et à l’insécurité qui règnent dans leur pays. Ceux qui atteignent la frontière américaine ont survécu à un des voyages le plus dangereux au monde ; voyage pendant lequel, ils risquent d`être victimes de passages à tabac, d’enlèvements, de viols, et même de meurtres.
Des victimes invisibles
Les victimes portent rarement plainte car elles craignent d’être expulsées. Dès lors, les auteurs de ces abus jouissent d’une impunité quasi-systématique. De plus, l´inaction permanente des autorités pour prévenir et punir ces graves violations des droits humains aggrave cette insécurité.
Les discriminations et violations subies par ces milliers de victimes privées d`accès à la justice sont ainsi invisibles aux yeux de la société et ignorés par les autorités qui devraient les empêcher ou les punir. Sans protection légale, les migrants sans titre de séjour au Mexique sont condamnés à vivre marginalisés et ce cercle silencieux les rend encore plus vulnérables à l´exploitation et aux violations.
Trop peu d’initiatives pour faire changer les choses
L´Institut National de Migrations (INM) n´a qu´une fonction administrative et s´occupe notamment de l’expulsion du territoire des migrants en situation irrégulière. L´INM ne fait que très peu pour s’assurer que les migrants soient informés de leurs droits et que leurs plaintes soient enregistrées sans pour autant risquer d´encourir une expulsion immédiate.
Au mois de septembre, le Sénat mexicain a reconnu le besoin d’améliorer l’accès à la justice pour les migrants en situation irrégulière : il a approuvé une réforme de la loi qui imposait aux autorités de demander aux ressortissants étrangers sollicitant leur aide qu’ils produisent un titre de séjour mexicain.
La réforme, qui vient d’être publiée par le président Calderón, interdit de refuser ou de restreindre le traitement des plaintes pour atteintes aux droits humains ou l’administration de la justice et ce quel que soit le statut du migrant en question au regard du droit au séjour au Mexique.
Saluant cet important premier pas pour le respect des migrants, Amnesty International regrette néanmoins qu’il ait fallu attendre que 72 migrants soient tués à Tamaulipas au mois d´août pour que le gouvernement fédéral se saisisse de ce problème.
Renseignements : 04 42 17 01 60