Une tribune pour les luttes


Message aux japonais d’un survivant de Chernobyl : "Sauvez vous le plus vite possible !"

"Les liquidateur japonais ont tous accepté le fait qu’ils vont mourir "

Article mis en ligne le samedi 2 avril 2011

« Ils sont arrivés à la conclusion qu’il est inévitable que certains d’entre eux meurent d’ici quelques semaines, ou quelques mois. Ils savent que c’est impossible qu’ils n’aient pas été exposés à des doses létales de radiation. » C’est ainsi que la mère d’un des liquidateurs de la Fukushima 50, cette équipe d’ouvriers qui tente d’empêcher la fonte des quatre réacteurs endommagés lors du tremblement de terre et du tsunami du 11 mars, rapporte les propos de son fils.

La mère du liquidateur s’est exprimée sous anonymat : d’après elle, on aurait demandé aux liquidateurs de ne pas communiquer avec les médias et avec leurs familles, afin de ne pas déclencher la panique. Elle n’a pas pu indiquer si les liquidateurs souffrent déjà de malaises en raison des radiations auxquelles ils sont exposés.


Avec les liens et les illustrations :
http://au-bout-de-la-route.blogspot...
Via http://www.bbec.lautre.net/www/spip_truks-en-vrak/spip.php?article1072

Marc Lafontan | au-bout-de-la-route.blogspot.com

dimanche 27 mars 2011

Traduction perso d’un article d’Aol .. si vous voulez savoir à quoi ressemble le futur de la centrale du Japon et en tirer quelques conclusions au niveau humain, économique, et écologique...beaucoup de similitudes avec l’Histoire des 150 liquidateurs japonais ....

Natalia Manzurova, une des rares survivantes de l’équipe de nettoyage qui était à Chernobyl, était une ingénieur de 35 ans travaillant à Ozersk, Russia ( voir mon article sur Kychtym) en Avril 1986 quand elle a reçu l’ordre , avec 13 autres scientifiques, de se rendre d’urgence vers la centrale au nord de l’Ukraine.

C’était juste quatre jours après que ce désastre nucléaire ait envoyé d’énormes montants de radiations dans l’atmosphère et forcé l’évacuation de 10 000 personnes. Manzurova et ses collègues étaient parmi les 800 000 "nettoyeurs" ou "liquidateurs" en charge de nettoyer, enlever et enterrer la contamination de ce qui reste appelé "la zone morte". Elle y est restée 4 ans 1/2, aidant à nettoyer la ville abandonnée de Pripyat qui est à moins de 3 km de Chernobyl. Les ouvriers y restaient avant d’être évacués. Manzurova,qui a maintenant 59 ans, a le "collier de Chernobyl", une cicatrice sur la gorge , résultant de l’ablation de la thyroïde, et une collection de problémes de santé. Mais au moins, au contraire de tous les membres de son équipe et de la majorité des "liquidateurs", elle est encore vivante.

Quelle a été votre première réaction quand vous avez entendu parler de Fukushima ?

Manzurova : déjà vu. je connais les problémes qu’ils vont maintenant avoir.

Mais les experts nous disent Fukushima n’est pas aussi pire que Chernobyl.

Chaque incident nucléaire est différent et les vrais impacts ne peuvent pas être mesurés avant des années. Le gouvernement ne dit pas toujours la vérité, beaucoup ne retourneront pas dans leurs maisons, et leur vie sera désormais coupée entre avant et après Fukishima. Le gouvernement leur dira probablement qu’il n’y a pas tant de radiations que ça, et ne voudra pas les dédommager pour leurs pertes ..ce qui est perdu là est incalculable..

Quel serait votre message pour le Japon ?

Allez vous en le plus vite possible, n’attendez pas, sauvez vous et ne comptez pas sur le gouvernement. Ils ne vous diront pas la vérité parce que le lobby nucléaire est trop puissant.

Quand vous avez été appelé pour aller à Chernobyl, connaissiez vous la situation sur place ?

je n’en avais aucune idée, jusqu’à bien plus tard en fait ... tout était couvert sous le sceau du secret ..si on me demandait aujourd’hui de nettoyer sur un tel accident, je refuserai ... les sacrifices que font les travailleurs de Fukishima sont bien trop grands, parce que l’industrie nucléaire a justement été construite de telle manière que les patrons de ces lobbys n’ont pas à être tenus responsables aux gens qui nettoient ces désastres , c’est un vrai suicide d’esclaves nucléaires.


En quoi consistait votre travail de liquidateurs ?

Nous devions mesurer les radiations, ramasser des échantillons de végétaux pour voir à quelle point la radiation était haute, puis passer le bulldozer partout, faire des trous et tout enterrer -maisons, animaux, tout .. il restait quelques animaux sauvages, il a fallu les tuer pour les enterrer aussi.

Restaient ils des animaux domestiques ?

Les gens n’ont eu que quelques heures pour s’en aller, et ils n’étaient pas autorisés à prendre leur chien ou leur chat ... les radiations restent dans la fourrure des animaux et ne peut pas être nettoyée, il a donc fallu les abandonner ... tous les animaux sont d’ailleurs devenus rapidement momifiés ...

En quoi votre santé a t elle été affecté à travailler dans la zone morte ?

Ça a commencé comme de la fièvre, je faisais de la température et je frissonnais .... je voulais dormir tout le temps et manger beaucoup, mon organisme n’avait plus d’énergie ... Nous portions des compteurs pour les radiations que nous remettions à nos patrons, mais nous ne savions jamais les résultats.


Mais vous réalisiez le danger ?

A un moment donné oui, on connaissait le danger ... un de mes collègues a marché dans une des piscines et ses pieds ont brûlé dans ses bottes .. mais nous pensions que c’était notre devoir de rester. Je me sentais comme un pompier, avec une maison qui brûle ... tu ne peux pas partir juste parce que c’est dangereux ...

Quand avez vous découvert votre tumeur à la thyroïde ?

Durant une inspection médicale de routine, ça faisait plusieurs années que je travaillais là... Ils m’ont enlevé la moitié, la tumeur est revenue, ils m’ont enlevé l’autre moitié ... je prends des hormones maintenant, entre autres ....

Pourquoi êtes vous retourné travailler là bas après les opérations sur vos tumeurs ?

Le gouvernement venait de passer une nouvelle loi disant que les "liquidateurs" devaient avoir travaillé au minimum 4ans1/2 sur place pour avoir le droit à une retraite .. une journée de moins et vous n’aviez aucune retraite ... ils n’arrêtaient pas de changer d’ailleurs les lois à propos des compensations parce que nous étions de plus en plus nombreux , et cela paraissait mal pour l’industrie .. nous n’avons d’ailleurs quasiment plus aucune retraite ni compensation actuellement.

Comment va votre santé depuis que vous avez fini ce travail à Chernobyl ?

Pour moi ça a fini quand j’avais 43 ans ... je n’arrêtais pas de faire des crises d’épilepsie, la pression sanguine explosait, j’étais rendu incapable de travailler plus de 6 mois d’affilée ... les docteurs ne savaient plus quoi faire avec moi, ils voulaient même me mettre en asile psychiatrique avant de finalement admettre que c’étaient les conséquences de mon travail et me mettre à la retraite.


http://au-bout-de-la-route.blogspot.com/2011/04/liquidateurs-kamikazes.html


Liquidateurs kamikazes
Vidéo

Publié par Marc Lafontan |

1er avril

Ce que le journaliste explique dans la vidéo c’est que :
1/ Un flash bleu a été vu, ce qui signifierait qu’un réacteur est entré en fusion
et
2/ les gars qui travaillent sur place ( les "liquidateurs") savent qu’ils vont mourir et ont "accepté" leurs conditions..mais que Tepco ne leur a même pas fourni de dosimètres, ils ne savent même pas à quel taux de radioactivité ils travaillent ( en attendant de collapser) ... génial .. très conforme à ce que racontait Natalia Manzurova à Chernobyl, où les liquidateurs n’avaient eux aussi, aucune idée du taux de radiations auxquels ils étaient exposés ...

http://www.youtube.com/watch?v=RjulAfp1mfM&feature=player_embedded


http://juralibertaire.over-blog.com...

Mardi 29 mars 2011

Fukushima : Le Sacrifice

Les travailleurs de Fukushima aux limites de la résistance humaine

Poussés aux limites de la résistance humaine, les employés de la centrale nucléaire accidentée de Fukushima reçoivent des doses énormes de radioactivité et ne quittent leur combinaison de protection que pour s’écrouler sur un matelas de plomb.

Depuis que la centrale de Fukushima Daiichi (Fukushima 1) a subi le tremblement de terre de magnitude 9 et un tsunami allant jusqu’à 14 mètres de haut, des techniciens, des « super pompiers » et des soldats se tuent à la tâche dans un environnement radioactif.

Ils tirent des câbles pour rétablir l’électricité, dégagent les débris encombrant les sites, aspergent les réacteurs privés de systèmes de refroidissement et tentent de relancer le fonctionnement d’équipements.

Portant une combinaison, des gants doublés et un masque de protection, et équipés de lampes de poche pour s’éclairer dans des lieux souvent plongés dans la pénombre, les équipes se succèdent 24 heures sur 24 avant de goûter un court repos.

Les travailleurs du risque dorment dans un bâtiment situé dans l’enceinte même de la centrale, prévu pour résister en partie aux radiations, qui atteignent toutefois un taux supérieur à la normale dans cet espace confiné.

Ils dorment dans des conditions précaires, avec en guise de matelas une natte en plomb censée faire barrage aux rayonnements et réduire le danger.

« Les employés dorment en groupe dans des salles de réunion, les couloirs ou près des salles de bain. Tout le monde dort à même le sol », explique Kazuma Yokota, un surveillant de la centrale.

« Nous mangeons deux fois par jour. Au petit-déjeuner, des biscuits énergétiques, au dîner du riz instantané et des aliments en conserve », explique-t-il à une équipe de télévision nippone, des poches sous les yeux.

Dans les premiers jours de la crise, chaque intervenant ne recevait qu’un litre et demi d’eau en bouteille, a-t-il regretté, précisant que certains s’étaient plaints de ne pouvoir changer leurs sous-vêtements pendant deux semaines.

« Nous voulons éviter autant que possible de rester trop longtemps (sur le site de la centrale), car nous sommes exposés en permanence aux radiations », souligne M. Yokota.

Les difficultés rencontrées par les 500 personnes, employés de la compagnie d’électricité gérant le site, Tokyo Electric Power (Tepco), ou des sous-traitants pour stabiliser la situation risquent toutefois de prolonger la durée des travaux.

Le porte-parole du gouvernement a reconnu pour sa part que la rotation des travailleurs n’était « pas suffisante ».

« Il est difficile de trouver des remplaçants ayant des compétences pointues », capables d’aider à la relance cruciale du système de refroidissement des réacteurs, a souligné un responsable de l’entreprise Hitachi, qui a envoyé 170 personnes à Fukushima Daiichi.

Deux ouvriers ont été irradiés la semaine dernière, après avoir marché, équipés de simples bottines, dans de l’eau ayant fui dans une salle des machines.

« Les conditions de travail étant de plus en plus dangereuses, je ne pense pas pouvoir trouver d’autres salariés qui accepteraient d’y aller », a confié un sous-traitant au journal Asahi.

La limite légale de radiations autorisées pour le personnel du nucléaire en temps de crise a été relevée à 250 millisieverts par an depuis l’accident de Fukushima, contre 100 auparavant.

Une exposition annuelle à plus de 100 millisieverts augmente les risques ultérieurs de cancer, d’autant que la radioactivité « absorbée » est quasiment acquise pour toute la vie et se cumule avec les expositions futures.

En conséquence, les employés se voient demander de ne pas rester trop longtemps en action et de multiplier les temps de pause, afin d’éviter que leur taux de radioactivité personnel ne monte à 250 millisieverts, ce qui leur interdirait de continuer le travail.

Leur presse (Agence Faut Payer), 29 mars 2011.

Retour en haut de la page

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Thèmes liés à l'article

Analyse/réflexions c'est aussi ...

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 2110