Une tribune pour les luttes

Solidarité avec les migrants tunisiens à Marseille

La solidarité s’organise comme elle peut malgré les rafles des flics.
Les Tunisiens migrants ont courageusement participé au défilé du 1er mai.
De nombreuses reconduites à la frontière sans passage devant le JLD.

Article mis en ligne le vendredi 6 mai 2011

Ils sont jeunes, ils ont mis leur vie en péril pour traverser la Méditerranée, ils sont affamés, fatigués. Et surtout ils se sentent humiliés. Mais ils sont déterminés à conquérir leur droit à circuler librement. Cent cinquante d’entre eux ont participé au défilé du 1er mai à Marseille.

Ils ont besoin de tout : nourriture, habits, denrées d’hygiène, médicaments. Mais ils ont surtout besoin de soutien pour poursuivre leur lutte.


5 mai 2011

Aujourd’hui, 5 personnes devaient passer au JLD, dont 3 tunisiens qui ont été expulsés à la frontière tôt ce matin.
Les 2 autres personnes (un turc arrêté
sur son lieu de travail et un Tunisien en France depuis 4 mois) ont été maintenus en rétention.

Demain, 16 personnes dont 14 de nationalités tunisiennes doivent être présentées devant le juge. Apparemment, ces 14 personnes seront de la même manière renvoyées à la frontière tôt demain matin, évidement sans passer devant le JLD.

Cette façon de faire commence clairement à se systématiser et cela permet de faire l’impasse sur tous les vices de procédure énoncés par les avocats et qui permettent la remise en liberté des Tunisiens. Cela permet également de continuer les rafles en toute impunité.



4 mai 2011

3/05 : 2 Tunisiens présentés sur 20 ont été libérés, les 18 autres ont été ramenés à la frontière italienne tôt le matin.

4/05 :idem, cette fois-ci pas d’audience, 8 Tunisiens ont subi le même sort.


3 mai 2011

Les arrestations

Sur les 143 arrivants de Lampedusa, placés depuis le 16 avril au Centre de rétention administrative du Canet,
105 ont été remis en liberté après que le juge des libertés et de la détention (JLD) a déclaré la procédure irrégulière, mais ils peuvent être arrêtés de nouveau à tout moment.
22 ont été retenus au camp de rétention de Marseille pour renvoi en Italie.

14 personnes au moins ont été expulsées sans passer devant le JLD. La préfecture peut avant de demander un placement en rétention reconduire les sans papier qui n’ont pas tous les papiers et l’argent nécessaire dans le premier pays par lequel ils sont rentrés dans l’espace Shengen. Cette reconduction ne peut se faire que sur l’accord du pays de retour.

16 Tunisiens passent au JLD ce matin.


1er mai

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23 Tunisiens libérés au JLD d’aujourd’hui, mais tous ceux qui ont été arrêtés ces derniers jours ne semblent pas y avoir été présentés.

1er mai 2011

Bonjour,

23 Tunisiens ont été présentés ce jour à l’audience TGI JLD. Si le proc ne fait pas appel, ils seront libres cet après-midi. Un moyen invoqué par les avocats a été considéré par la juge comme suffisant pour annuler la procédure. En effet, les contrôles policiers à la gare doivent rester « ponctuels et aléatoires » , et ne pas durer plus de 6h. Les procédures ont été annulées, car les contrôles ont commencé à 8h jusqu’à 19h ou 20h selon les jours, pendant trois jours et oui !!! les 27, 28, 29 avril, avec une brisure d’une demi-heure en milieu de journée pour certains jours, d’autres jours le contrôle a duré 12 h sans discontinuer. La préfecture elle-même a considéré que beaucoup de contrôles n’étaient pas légaux. Les Tunisiens sont libres sept jours, puis doivent retourner en Italie.

Ces jeunes étaient tous munis de titres de séjour et de documents de voyage. Pour les avocats il y a détournement du code de procédure pénale, l’article 78-2, alinéas 1 et 8.

Il y aurait eu une cinquantaine de Tunisiens arrêtés, or ce jour seuls 23 ont été présentés. Nous avons appris que déjà un certain nombre de Tunisiens arrêtés à la porte d’Aix et arrivés au centre de rétention n’ont pas été présentés au JLD, des derniers jours, cela semble le cas aussi pour ces Tunisiens arrêtés à la gare St-Charles. Deux traitements différents pour ces Tunisiens.

Pour l’audience de demain, je sais pas si des Tunisiens seront présentés.

A.


30 avril 2011

L’audience du JLD , où étaient présentés 13 Tunisiens, a confirmé l’arbitraire et le non-respect de ces arrestations à la porte d’Aix le mercredi 27, à 22h00.
Tous les retenus ont été libérés par un juge déterminé à ne pas laisser passer ces irrégularités, un moment rare dans ce monde de brutes !
Notons quelques-unes d’entr’ elles : - absence de réquisition du procureur dans certains dossiers, - absence d’interprète, le formulaire de notification de droits en arabe littéraire ne pouvant le remplacer, - horaires de début et fin de GAV mal notifiés, - violation art. 53 code proc pénale concernant la vérification d’identité, avec flagrance non justifiée, pas de demande de passeport et de conditions d’hébergement, etc. autant de procédures entachées de nullité avec donc la libération des retenus.

Demain 1ier mai, audience/

A.


29 avril 2011

Porte d’Aix : les associations présentes ont décidé de se rassembler demain matin, à 9h30, devant le consulat de Tunisie.

Aujourd’hui, un fourgon de police est resté stationné à la place d’Aix, les CRS ont refusé qu’une petite banderole soit plantée ds le gazon !

En fin d’après-midi, les personnes sont parties par petits groupes.


28 avril 2011

Après que les migrants tunisiens aient été interpellés, une manifestation qui bloquait la circulation autour de la Porte d’Aix pour empêcher le départ du convoi policier a été dispersée par des policiers avec leurs chiens.

— -

Mercredi 27 avril en début d’après-midi, Porte d’Aix, sollicité par des associations tunisiennes, Patrick MENUCCI (Maire des 1°/7°) a tenu une conférence de presse, demandant au Préfet de réquisitionner le gymnase Velten la nuit pour l’hébergement de migrants tunisiens, qui depuis quelques jours se regroupent Porte d’Aix, alors que d’autre part, grâce à
la mobilisation de l’ensemble des associations présentes sur le terrain, et tout particulièrement les militants tunisiens, la solidarité s’organise, tentant de répondre aux besoins élémentaires de nourriture et de peser sur les décisions des politiques et des responsables institutionnels par rapport à la situation dramatique sur un plan humanitaire de dizaines de migrants tunisiens arrivés à Marseille, via l’Italie.

Une réunion de crise en Préfecture s’est traduite par l’intervention vers 19 h 30 du samu social pour l’hébergement de 25 personnes à l’UHU de la Madrague.
Alors que nous organisions les solutions d’hébergement, les CRS et la PAF ont débarqué vers 22 h, organisant une véritable rafle. Les migrants sont parqués au pied de la porte d’Aix et peu à peu pour un nombre difficile à évaluer embarqué dans les fourgons.
Officiellement réquisitionnés pour un "simple contrôle d’identité" (dixit un responsable de l’opération policière) ; cette rafle prend une tout autre dimension politique, elle est l’expression de cette chasse incessante faite aux migrants. L’un des policiers nous a déclaré que les "papiers" délivrés par l’Italie et dont étaient porteurs ces migrants tunisiens, n’étaient plus valables sur le territoire français depuis trois jours !!!!


http://www.laprovence.com/article/r...

A Marseille, des Tunisiens comme des marins perdus Delphine Tanguy

Publié le jeudi 28 avril 2011

Après Lampedusa et Nice, ils ont échoué à la Porte d’Aix. Rencontre

Sa mère lui avait dit" la France, c’est beau, il y aura quelque chose pour toi, une bonne vie". Et à 30 ans, Ahmed y croyait, aux lendemains qui chantent au "pays de Jeanne d’Arc et du Général DeGaulle". Mais ce matin, après une énième mauvaise nuit sous un pont du quartier Saint-Charles, à Marseille, il sent que "l’espoir s’en va". Là-bas, au pays, "jamais" Ahmed n’avait été contraint de dormir dehors, "comme un clochard".

Ils sont des dizaines -plus de 100, estiment les associations qui les soutiennent- à partager son infortune à la Porte d’Aix. Célibataires, jeunes, ces Tunisiens ont "tous participé aux événements", rapporte Houidi Monji, de l’association Dignité pour les Tunisiens, née à Marseille en pleine révolution. Ils fuient le chômage, un pays désorganisé. "Ils arrivent sans argent, sans adresse, totalement perdus. L’Europe est un mirage : ici aussi, il y a de la misère."

Livrés à eux-mêmes, les migrants n’ont été repérés par des associations comme la Ligue des Droits de l’Homme que ces derniers jours. "C’est une honte pour la France de ne pas accueillir ces gens dans la dignité", s’offusque Philippe Dieudonné. Une solidarité de voisinage s’est installée : un cafetier qui laisse utiliser ses toilettes, un hammam qui permet de se laver, un snack qui offre à manger… "Vive l’Algérie !" crient les Tunisiens pour remercier leurs bienfaiteurs. Une fois, William, un journaliste anglais, a offert à manger à tout le monde.

La communauté tunisienne locale n’est pas en reste et cherche des solutions d’urgence : "L’hébergement, c’est la priorité", tonne Me Hajer Amri, avocate et présidente de l’association Dignité pour les Tunisiens, ulcérée par l’attitude des autorités françaises. "Un garçon a reçu un PV de 4€ parce qu’il marchait sur la pelouse ! Qu’est-ce que ça veut dire ? Ce ne sont pas des criminels !" Ahmed est "choqué" par ce qu’il voit depuis son arrivée en France. "En Italie, on a été bien traités, raconte-t-il. Mais à Nice, un policier a déchiré mon permis de séjour."

En Tunisie, Ahmed était au chômage ; pour vivre, il aidait sa mère à vendre des bijoux. Il y a deux mois, il a payé 1000€, "quatre Smic tunisiens", un passeur qui l’a conduit, avec 113 autres compagnons d’infortune et après "23h de mer" jusqu’à l’île italienne de Lampedusa. Ensuite, du stop, la traversée de la frontière par la montagne "à pied, de nuit". Et puis la France. Il dit être arrivé à Marseille en train, le mois dernier.

(...)


Nouvelle série d’interpellations de migrants dans le nord de Paris

http://www.lemonde.fr/societe/artic...


Ce soir 27 avril, il y a eu une descente
de policiers à la porte d’Aix, avec des chiens d’attaque pour déloger les réfugiés tunisiens. Plusieurs personnes ont été interpellées.

Une intimidation de plus au palmarès des flics et de l’Etat français, un acte de violence et une attaque de plus contre la dignité des Tunisiens vulnérables qui subissent de plus en plus d’injustice et de maltraitance .


L’appel au rassemblement est valable tous les jours à 18h même lieu jusqu’à ce qu’une solution soit trouvée

Marseille le 26 avril 2011

COMMUNIQUE ;

Le train de la dignité n’est pas passé, bloqué aux frontières par la xénophobie d’Etat et des manœuvres pour flatter les électeurs du FN et de l’UMP contrairement aux accords internationaux.

Honte au pays soit disant des Droits de l’Homme qui refuse d’accueillir des citoyens qui viennent de se battre pour la liberté, la dignité, l’égalité et à qui le gouvernement actuel refuse la fraternité.

Pendant que nos présidents discutent l’art et la manière de gérer les "flux" et de protéger les frontières de l’Europe, 200 personnes se retrouvent autour de la porte d’Aix....sans eau, sans alimentation, sans toit et dans une stratégie d’évitement par rapport à la police.

Certains présentent des problèmes de santé. Au-delà des questions politiques et de notre expression pour la solidarité et la libre circulation, nous devons dans l’immédiat répondre à des questions de types "humanitaires".

Une association d’étudiants tunisiens est en capacité de pourvoir aux problèmes alimentaires mais a besoin de forces militantes pour canaliser le groupe. Du côté hébergement, il semblerait que les structures aient reçu consigne de ne pas accueillir dans la mesure où ces migrants sont considérés comme clandestins.

Concrètement :

- Recherche de solutions d’abris de fortune (tente...).

- Recherche de solutions pour répondre aux questions d’hygiènes (WC, douches..).

- Certaines personnes parlent d’un retour en Tunisie, d’autres de rester à Marseille, D’autres
encore de partir pour d’autres pays d’Europe.

Nous appelons tous les citoyennes et citoyens à un rassemblement à 18h00 porte d’Aix pour manifester notre solidarité avec ces migrants qui ont des papiers provisoires : 29 d’entre eux ont été relâchés par le Juge des Libertés et de la Détention la semaine dernière, 18 dimanche et 5 aujourd’hui mais le contraire devant les tribunaux de Nice.

LIGUE DES DROITS DE L’HOMME ET DU CITOYEN

Fédération des Bouches du Rhône
34, cours Julien 13006 Marseille
ldh.federation13 chez wanadoo.fr 06 80 95 22 39

25 avril 2011

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