Une tribune pour les luttes

Appel des 10000

La France doit apporter une réponse digne et responsable à la question tunisienne.


Article mis en ligne le dimanche 22 mai 2011

A signer à l’adresse suivante : www.france-terre-asile.org/contact/la-petition

Depuis janvier 2011, plus de 20 000 Tunisiens sont arrivés sur les côtes italiennes et quelques milliers, qui se sont vus délivrer par Rome une autorisation provisoire de séjour à titre humanitaire, se sont dirigés vers la France. Certains errent aujourd’hui dans les rues et les squares des grandes villes, Marseille, Nantes et surtout Paris. Ils bénéficient du soutien d’urgence que leur apportent les associations, certaines municipalités et d’une importante entraide communautaire et citoyenne. Cela ne suffit évidemment pas.

Face à cette situation chaque jour plus dramatique, le gouvernement français, guidé par des considérations de politiques internes, a déployé une série de réponses totalement inadaptées : multiplication d’interventions policières, placement en garde à vue, en centre de rétention, blocage de la frontière franco-italienne et réadmission de Tunisiens vers l’Italie. La France manque à sa réputation de patrie des droits de l’Homme et déroge aux principes qu’elle a toujours défendus. Nous sommes en droit d’attendre de notre pays une autre réponse, digne et responsable, qui porte nos valeurs.

Les personnalités et organisations signataires refusent l’instrumentalisation idéologique et politique de cette situation et en appellent au gouvernement français pour qu’il adopte des solutions à la hauteur des enjeux.

Nous demandons pour cela que le gouvernement :

- Cesse les interventions policières sur les lieux de rassemblement des Tunisiens : ces interventions sont discriminatoires, agressives et inutiles.

- Propose un dispositif d’accueil temporaire.

- Mette en place un dispositif spécifique d’aide au retour volontaire pour les Tunisiens qui souhaitent retourner dans leur pays : cette mesure permettrait d’organiser des retours de manière digne et humaine à un coût qui ne serait pas plus élevé que le coût de la politique actuelle.

- Considère la situation des Tunisiens qui pourraient entrer dans des dispositifs d’accès au séjour ou de formation professionnelle, notamment dans le cadre des accords migratoires franco-tunisiens.

- Contribue, y compris dans le cadre européen, à une aide significative au développement économique et social de la nouvelle démocratie tunisienne.

- Encourage la solidarité européenne en matière d’accueil des migrants.

Prendre ces mesures simples et humaines c’est bien peu quand on sait que la Tunisie a accueilli 300 000 déplacés de la crise libyenne en faisant preuve d’un élan de solidarité exceptionnel. En entendant notre appel, la France s’honorerait de renouer avec des principes qui ont inspiré les différents mouvements de ce printemps arabe tant salué et de la révolution du Jasmin en particulier.

Avec le soutien des organisations et associations suivantes :

Aurore, Association pour la démocratie à Nice, Association Revivre, l’Association service social familial migrants (ASSFAM), l’Association des Tunisiens de France (ATDF), Centre d’action sociale protestant (CAPS), Collectif les Morts de la rue, Collectif Urgence Darfour, Comité d’aide aux réfugiés, Confédération française démocratique du travail (CFDT), Confédération générale du travail (CGT), Conseil représentatif des associations noires (CRAN), Emmaüs, Europe Ecologie – Les Verts (EELV), Fédération de l’entraide protestante (FEP), Fédération nationale des associations d’accueil et de réinsertion sociale (FNARS), Fédération syndicale unitaire (FSU), Fondation Abbé Pierre, Fondation de l’Armée du Salut, Forum réfugiés, Grand Orient de France, Ligue internationale contre le racisme et l’antisémitisme (LICRA), Parti communiste français (PCF), Parti de gauche (PG), Parti radical de gauche (PRG), Parti socialiste (PS), SOS Racisme, Union nationale des étudiants de France (UNEF), Union nationale lycéenne (UNL).

Retour en haut de la page

Vos commentaires

  • Le 14 mai 2011 à 12:16 En réponse à : La gauche cavieurdeuse est aussi une arnaque à l’humanitre

    Cette pétition a été lancée le 5 mai, le lendemain de l’évacuation par la police des Tunisiens de Lampedusa de l’avenue Simon Bolivar à Paris, évacuation réalisée à la à la demande expresse de la ville de Paris (voir "Droit de réponse de Tunisiens expulsés du 51 avenue Bolivar au président de la Ville de Paris". Delanoë était indiqué comme le premier signataire alors qu’il venait de faire arrêter plus d’une centaine de Tunisiens....

    Ne nous laissons pas abuser par ce nuage de fumée communicationnel (il faut "cesser les menées policières contre les Tunisiens") destiné à masquer la pratique réelle, c’est-à-dire l’appel à la police, revendiqué dans un communiqué (voir La question tunisienne)

    Quand à "France terre d’asile" elle défend essentiellement, pou les Tunisiens, le droit au retour (pas d’immigrés économiques par chez nous)...

  • Le 27 mai 2011 à 21:45, par Christiane En réponse à : Arrestation Tunisiens et soutiens

    21/05/2011

    Cinq cents migrants tunisiens qui s’étaient rassemblés aujourd’hui à Paris ont été dispersés par la police dans la confusion et des interpellations ont été effectuées parmi leurs soutiens. La préfecture de police a précisé à l’AFP que "15 Tunisiens et 51 anarcho-autonomes ont été interpellés pour vérification d’identité".

    Quelques journalistes, dont celui de l’AFP, et des photographes ont également été interpellés avant d’être relâchés sur présentation de leur carte de presse. Interrogée, la préfecture de police a précisé qu’il y avait sur place "certains éléments que la police voulait contrôler".

    A l’appel du collectif des Tunisiens de Lampedusa, le cortège des migrants parti du XIXe arrondissement (nord de Paris) qui souhaitait se rendre vers Belleville (XIe arrondissement) a été bloqué par un imposant dispositif des forces de l’ordre.

    Les manifestants se sont alors dispersés et repliés vers le square de la Villette où ils campent depuis plusieurs semaines afin d’échapper aux interpellations, scandant "Liberté" et "Des papiers pour tous".

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Rubrique "Les pétitions"

0 | 5 | 10 | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | ... | 710