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La vague hispanique a atteint la Grèce

"Nous sommes réveillés (...) il est temps qu’ils partent."

Article mis en ligne le lundi 30 mai 2011

Grèce : jeudi soir 26 mai :nouvelle manifestation de milliers d’Indignés contre l’austérité

Plusieurs milliers de Grecs protégés par des parapluies de violentes pluies orageusesse sont rassemblés jeudi pour la deuxième soirée consécutive à Athènes et Salonique (nord), à l’appel d’un collectif les Indignés protestant, sur le modèle espagnol, contre l’austérité imposée au pays.

A Salonique aussi, la deuxième ville du pays, les Indignés affluaient par milliers autour de la Tour blanche, monument symbole, où une banderole A vendre avait été posée, pour protester contre les privatisations.

La veille, les autorités avaient fourni pour Athènes le chiffre de 8.000 personnes, porté à 15.000 ou 20.000 par médias et observateurs, et pour Salonique de quelque 4.000.

Comme la veille, les Indignés d’Athènes se sont regroupés sans bannières partisanes, autour d’une grande banderole indiquant, en espagnol, nous sommes réveillés (...) il est temps qu’ils partent.

Entre deux discussions sur la suite à donner à leur mobilisation, ils reprenaient sporadiquement des slogans traitant les responsables politiques de voleurs, ou appelant au retrait du mémorandum, le plan d’austérité dicté au pays surendetté par l’Union européenne et le Fonds monétaire international.


OCL

La vague hispanique a atteint la Grèce

jeudi 26 mai 2011

Ce mercredi soir, des dizaines de milliers de Grecs sont descendus dans les rues des principales villes du pays de manière pratiquement spontanée, à l’appel d’aucune organisation, simplement par le bouche à oreille moderne des « réseaux sociaux » de l’Internet. Les références au mouvement de contestation espagnol étaient évidentes.

A Athènes, une foule immense s’est rassemblée à partir de 17 h sur la Place Syntagma (Place de la Constitution, devant le Parlement). Jusqu’à 21 h, la foule n’a cessée de grossir. Une agence de presse grecque parle de 30 000 manifestants, des camarades sur place d’au moins 60 000. Des rassemblements ont également eu lieu à Thessalonique (8000), Patras (3000), Héraklion (1500), à Rhodes….

Les slogans les plus entendus étaient, à l’adresse des politiciens : «  Voleurs ! » et « Qu’ils s’en aillent tous ! ». Il y avait des pancartes dont une « contre la cleptocratie ». La petite histoire dit que l’appel à ce rassemblement est né d’une banderole aperçue sur une photo de la Puerta del Sol occupée demandant que les Grecs se réveillent. C’est pourquoi, une grande banderole parfaitement visible disait en castillan et sur les couleur du drapeau espagnol (monarchiste) : «  Nous sommes réveillés ! Quelle heure est-il ? C’est l’heure qu’ils s’en aillent ! »

Les manifestants d’Athènes exigeaient que les députés sortent du Parlement ou, au moins, se montrent à la fenêtre et osent leur faire face.

A Athènes comme à Héraklion, les manifestants ont organisé une assemblée avec micro et sonorisation où il a été décidé de rester indéfiniment sur les places centrales, de les occuper nuit et jour. Des groupes de travail ont été créés. D’après une correspondance, il y aurait des groupes « nettoyage, cuisine, organisation d’événements, et aussi un groupe de contact avec l’Espagne ».

En fin de soirée devant le Parlement, des milliers de personnes restaient et nombreux étaient ceux et celles qui semblaient vouloir y passer la nuit. Les tentes, l’installation pratique du camp, tout cela sera pour quand il fait jour, pour demain jeudi.

Les raisons de ces rassemblements quasi spontanés sont les mesures imminentes que le gouvernement s’apprête à prendre en urgence pour obtenir un nouveau versement (le cinquième, de 12 milliards d’euros) du prêt de 110 milliards imposé par la « Troïka » (BCE, UE, FMI), faute de quoi, dans quelques semaines, en juin prochain, l’Etat grec devra se déclarer en faillite (en cessation de paiement). Ce plan vise dans un délai très court (avant 2015), à récupérer 50 milliards d’euros, par des mesures d’austérité encore plus draconiennes que toutes celles déjà prises depuis plus d’un an et par une vague de privatisations de grande ampleur : la compagnie publique de téléphone, les ports, aéroports, casinos, sociétés de paris et loteries, banques, terrains… Une mission du FMI s’est installée dans le pays jusqu’au 6 juin pour diriger les opérations.

C’est la première fois qu’une mobilisation de masse se déroule dans ce pays indépendamment des syndicats et des partis.

Ce qui est intéressant de constater c’est que la vague de contestation de connaît aujourd’hui l’État espagnol est arrivée en Grèce, comme elle peut arriver ailleurs, mais que là, elle a été reprise comme une source d’inspiration évidente et s’est rapidement articulée avec la réalité de situation du pays et son urgence, avec l’exaspération et la révolte de toute une population qui ne se résigne pas et qui voit là l’occasion de reprendre l’initiative.

En sera-t-il de même ailleurs en Europe ? On verra.

Chaque jour, les coordonnées de la situation se modifient et tout pronostic est bien sûr impossible

Une chose est sûre, le «  réveil » grec de ce mercredi 25 mai ne peut que renforcer la détermination des participants au mouvement actuel dans l’État espagnol et l’envie d’en faire autant partout ailleurs.

A suivre…

Le 25 mai 2011

Liens Divers
Indymedia Athènes pour des photos
Europapress (sorte d’agence de presse), les manifestants sont 15 000 à Athènes
Une vidéo du rassemblement à Syntagma (place de la Constitution)

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