Une tribune pour les luttes

Justice et dignité pour les chibani-a-s qui ont perdu leur vie à construire et reconstruire la France ...

Le collectif justice et dignité pour les chibani-a-s et l’association TV-bruits assignés au TGI par le Directeur de la CARSAT

Report au mardi 21 juin à 9 h., TGI de Toulouse, 4ème chambre, 2 allée Jules Guesde

Article mis en ligne le lundi 20 juin 2011

Communiqué commun

LE DIRECTEUR DE LA CARSAT ASSIGNE LE
COLLECTIF JUSTICE ET DIGNITE POUR LES
CHIBANIS et TV BRUITS AU TRIBUNAL

Depuis plusieurs mois maintenant, la CARSAT (Caisse d’Assurance Retraite et de Santé au Travail) la MSA
(Mutualité Sociale Agricole) la CAF, et la CPAM effectuent des contrôles massifs, en particulier dans les foyers
ADOMA (ex-SONACOTRA) un peu partout en France. Des centaines de contrôles ont ainsi eu lieu en France en
direction des habitants des foyers de travailleurs migrants. Pour l’administration, il s’agit de vérifier combien de
temps par an les personnes passent sur le territoire français. Si les Chibanis (Vieux immigrés) ont eu le malheur de
passer un peu trop de temps auprès de leur famille restée au pays, le couperet tombe et c’est la quasi-totalité de la
retraite, les aides au logement, voire la couverture sociale qui sont supprimées. Pire, à partir de ces contrôles, la
CARSAT et la MSA ont opéré des redressements allant de 1000€ jusqu’à 22 000€ pour certaines personnes. Ces
contrôles ont été jugés illégaux par la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations (HALDE)1

Depuis plusieurs mois, les Chibanis et des militants associatifs se battent dans le cadre du collectif «  Justice
et Dignité pour les Chibani-a-s »
pour que cesse ce harcèlement, et pour que les dettes et les poursuites contre les
Chibanis soient annulées. Malgré les interventions du collectif, les courriers et les manifestations, l’administration
affiche le plus grand mépris et laisse les Chibanis dans le dénuement le plus total.
Pire la seule réponse que fait le directeur de la CARSAT aux associations et aux Chibanis qui composent le
collectif, c’est d’intenter un procès au motif futile d’une atteinte à son droit à l’image, parce qu’il apparaît
brièvement sur les sites Chibanis.org et tvbruits.org, lors de l’occupation symbolique de la CARSAT, le 15 mars 2010 à
Toulouse.2

Ainsi, alors que les Chibanis victimes des contrôles opérés par la CARSAT survivent dans leur misère et
souffrent de l’injustice ressentie par ce harcèlement, le directeur de la CARSAT, lui, se préoccupe de son
image. Qu’il assume son intransigeance... De plus M. le Directeur n’apparaît que quelques secondes dans la vidéo,
dans l’exercice de ses fonctions et aucune atteinte n’est faite à sa vie privée. Nous voyons là une manœuvre
d’intimidation envers le collectif.

NOUS DEMANDONS LA DEMISSION DU DIRECTEUR DE LA CARSAT QUI NE SEMBLE PLUS EN CAPACITE
D’ASSUMER SES FONCTIONS ET SURTOUT QUI A COMMIS UN FAUTE GRAVE EN S’ATTAQUANT UNE FOIS DE PLUS
AUX CHIBANIS DE CETTE PIETRE MANIERE.

NOUS REVENDIQUONS LE DROIT A L’INFORMATION, LA LIBERTE D’EXPRESSION ET DENONCONS LES TENTATIVES DE
CENSURE DU DIRECTEUR DE LA CARSAT

NOUS DEMANDONS L’ARRET DE CONTROLES, LA RECONNAISANCE DE LA BONNE FOI ET L’ANNULATION DES DETTES
DES CHIBANIS.

NOUS APPELONS A UN RASSEMBLEMENT DEVANT LE TRIBUNAL DE GRANDE INTANCE DE TOULOUSE (2 allées jules Guesde)
LE MARDI 7 JUIN A 9H00
POUR SOUTENIR LES CHIBANIS,

LE COLLECTIF ET TV BRUITS.
Membres du Collectif : ASSOCIATION DE DEFENSE DE DROITS DES IMMIGRE-ES RETRAIT-ES, ALLIANCES ET CULTURES, ATMF,
AYEM ZAMEN, LA CASE DE SANTE, CALIMA, CCPS, CIRRVI, LA CIMADE, COLLECTIF CHIBANIS PACA, COFRIMI, EL GHORBA, ESMA,
GENERATIONS SPONTANEES, KARAVAN, TACTIKOLLECTIF.....

1 http://www.halde.fr/IMG/pdf/CP_cont...

2

Des photos de la confrontation entre les vieux migrants et le directeur ont été publiées ainsi que la vidéo "Quand la CRAM n’assure plus" sur
le site de Tv Bruits :
http://www.tvbruits.org/spip.php?article1423


La lettre d’infos de Tv Bruits

- Juin 2011 -

Tv Bruits est une télévision alternative et associative sur internet tvbruits.org

Le directeur de la caisse de retraite porte plainte contre le collectif "Justice et dignité pour les chibanis" et Tv Bruits

Tv Bruits et le collectif pour les Chibanis revendiquent le droit d’informer et la liberté d’expression.

Depuis plusieurs mois maintenant, la CARSAT (Caisse d’Assurance Retraite et de Santé au Travail) la MSA (Mutualité Sociale Agricole) la CAF, et la CPAM effectuent des contrôles massifs, en particulier dans les foyers ADOMA (ex-SONACOTRA) un peu partout en France. Des centaines de contrôles ont ainsi eu lieu en France en direction des habitants des foyers de travailleurs migrants. Pour l’administration, il s’agit de vérifier combien de temps par an les personnes passent sur le territoire français. Si les Chibanis (Vieux immigrés) ont eu le malheur de passer un peu trop de temps auprès de leurs familles restées au pays, le couperet tombe et c’est la quasi-totalité de la retraite, les aides au logement, voire la couverture sociale qui sont supprimées. Pire, à partir de ces contrôles, la CARSAT et la MSA ont opéré des redressements allant de 1000€ jusqu’à 22 000€ pour certaines personnes. Ces contrôles ont été jugés illégaux par la Haute Autorité de Lutte contre les Discriminations (HALDE)

Malgré les interventions du collectif, les courriers et les manifestations, l’administration fait la sourde oreille.

Pire la seule réponse que fait le directeur de la CARSAT, aux associations et aux Chibanis qui composent le collectif, c’est d’intenter un procès au motif futile d’une atteinte à son droit à l’image, parce qu’il apparaît brièvement sur les sites Chibanis.org et tvbruits.org, lors de l’occupation symbolique de la CARSAT, le 15 mars 2010 à Toulouse.

Des photos de la confrontation entre les vieux migrants et le directeur ont été publiées ainsi que la vidéo "Quand la CRAM n’assure plus" sur le site de Tv Bruits : http://www.tvbruits.org/spip.php?article1423

Alors que des vieux migrants aux retraites misérables, victimes du harcèlement des caisses de retraites, se retrouvent dans une situation sociale, psychologique précaire et préoccupante, ce qui préoccupe M. Le Directeur, c’est son image. Qu’il assume son intransigeance...

De plus M.Le Directeur n’apparaît que quelques secondes dans la vidéo, dans l’exercice de ses fonctions et aucune atteinte n’est faite à sa vie privée. Nous voyons là une manoeuvre d’intimidation envers le collectif.

Nous demandons toujours l’annulation des dettes, et aujourd’hui nous demandons la démission, de M. de Block qui n’a définitivement plus aucune aptitude à être l’interlocuteur, d’honnêtes retraités.

Tv Bruits et le collectif pour les Chibanis revendiquent le droit d’informer et la liberté d’expression.

Nous sommes convoqués au tribunal de grande instance (2 allées jules Guesde - Palais de justice, Toulouse) le mardi 7 juin à 9h et nous vous appelons à venir apporter votre soutien au collectif.

le collectif pour les chibanis et Tv Bruits

http://www.chibanis.org/

http://tvbruits.org

Tv Bruits se réunit tous les mercredis soir

à partir de 18h30 à Mixart Myrys : 12, rue Ferdinand Lassalle, à Toulouse

Notre mail : contact chez tvbruits.org

Tv Bruits c/o Mix’Art Myrys
12 rue Ferdinand Lassalle
31200 Toulouse

Solidairement.

L’équipe de Tv Bruits


Bonsoir

Le directeur de la CARSAT nous assigne au TGI pour avoir montré sa gueule sur notre site et dans le film de TV Bruit

Le conclusion de toute cette mobilisation depuis 2 ans, c’est que la grande victime, c’est De Block et voila la réponse de l’administration aux souffrances et injustices faites aux vieux migrants

En tant que responsable de Elghorba je suis assigné avec mes amis Toulousains mais ni les intimidations ni les menaces nous nous empêcherons de mener et de continuer les luttes pour LA JUSTICE ET LA DIGNITE POUR LES CHIBANI-A-S

Nous comptons sur votre solidarité et soutien

AZAHOUM BOUALAM

2011-05-25 Assignation au TGI(2)

http://www.chibanis.org/


Mustafa El Hamdani est conseiller municipal à Strasbourg.


Qui sont les chibanis et quelles difficultés rencontrent-ils ?

Mustapha El Hamdani : « Arrivés massivement en France dans les années 1950-1970 pour participer à la reconstruction du pays, ces chibanis sont des immigrés qui ont vieilli. Le débat sur l’intégration et leurs descendants a largement pris le dessus sur le sort des immigrés âgés. Les institutions ne s’y sont intéressés que suite aux sollicitations de ces gens, plutôt réservés, qui rencontrent des difficultés pour vivre au quotidien. »

Pourquoi la reconnaissance de leurs droits pose-t-elle problème ?

« Pour ces centaines de milliers de travailleurs, il s’agit d’un parcours du combattant qui, avec la loi sur la retraite, vont voir s’aggraver une situation déjà cruellement injuste. Nombre d’entre eux ayant eu des vies professionnelles chaotiques car entrés tard sur le marché du travail français, bien moins rémunérés pour des emplois souvent non « déclarés », n’ont pas toujours pu reconstituer leur carrière. »

Ont-ils abandonné le rêve de retourner au « pays » ?

« A yant occupé les emplois les plus pénibles, ils ont connu de façon précoce des problèmes de santé liés aux conditions du travail et de séjour. D’autres ont été victimes d’accidents du travail ou de pathologies cancérigènes non reconnues du fait que leurs patrons n’ont pas versé les cotisations d’assurance. Et du fait d’une méconnaissance de leurs droits, ils sont perdus face à une législation tatillonne. Jetés parfois dans la rue dans la plus grande des précarités, ils n’atteindront jamais cet âge rêvé qui aurait dû être pour eux celui du retour au pays ou d’un repos bien mérité ».

- Que deviennent-ils ?

« Ces travailleurs immigrés sont usés, d’autant plus que c’est eux les premiers qui ont été touchés par le chômage de longue durée du fait de la suppression massive des emplois industriels dans les années quatre-vingt. Un grand nombre d’entre eux, pour lesquels le taux plein reste une chimère, solliciteront le minimum vieillesse, l’ASPA. Une sorte de RMI pour vieux travailleurs ayant cotisé insuffisamment. »

Pourquoi dites-vous qu’ils sont « assignés à résidence » ?

« Non seulement, ils ne peuvent bénéficier de la retraite qu’à l’âge de 65 ans ; mais de plus pour y prétendre, ils se voient imposer une véritable « assignation à résidence ». En effet parmi les conditions d’obtention, il y a l’obligation de résider plus de six mois de l’année en France. Et donc de pouvoir y payer un loyer. Comment faire lorsque, placés en porte à faux entre le pays d’origine et la France , entre le désir de revoir sa famille au pays et celui de conserver ses habitudes dans le pays d’accueil, on est aussi confronté à l’impératif de ne pas perdre ses droits, notamment aux soins médicaux ?

Disons-le, la réforme du régime des retraites aboutit à ne laisser aucun répit à des hommes et des femmes usés prématurément, subissant l’épreuve de l’exil alors qu’ils n’aspirent qu’à vivre dans la quiétude après avoir donné les meilleures années de leur vie à un pays, à une société qui bien souvent en retour pas ou peu de reconnaissance. »

Propos recueillis par Ph.D.

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