Une tribune pour les luttes

RESF INFO

Un bébé au CRA de Lyon !

Le bébé n’est plus au CRA... il est à la rue !

Article mis en ligne le vendredi 8 juillet 2011

t après-midi, la famille Mahmuti est sortie du CRA, relâchée sur décision du Préfet.
Il croit sans doute qu’on va l’applaudir pour ce geste après les nombreux messages de protestation qu’il a reçus.
Mais la décision ne manque pas de perversité. Quand la famille est revenue à Hauteville et s’est présentée au foyer où elle vivait, les responsables de ce foyer géré par l’association Alfa 3a leur ont dit que pour eux ils n’existaient plus. Et s’ils veulent récupérer leurs affaires, ce sera demain à 9 heures précises, rien d’autre.
Vont-ils coucher dans les champs ? Sous un pont ? Le préfet qui nous recevait à 18 heures nous a dit qu’il n’avait "pas de réponse", que cela ne le concerne plus.

Car pour lui la famille est en situation irrégulière, et même "en fuite" puisque la fille de 9 ans a disparu. Ce qui lui donne la possibilité de prolonger le délai de 12 mois pour effectuer la réadmission. Il s’appuie pour cela sur "l’article 19-4 du règlement (CE) n° 343/2003 du Conseil du 18 février 2003" Le seul "droit" dont dispose la famille est de déposer sa demande d’asile en Hongrie. Il y a un vol au départ de Lyon tous les mardis et jeudis, paraît-il. Il espère qu’ils vont se lasser de leur situation précaire.

Pour justifier la mise à la rue, le refus d’hébergement, deux arguments : il n’y a pas de place et ça coûte cher.
Selon lui, le dispositif d’accueil des demandeurs d’asile et d’hébergement d’urgence est "thrombosé" par 80 familles de Kosovars déboutés qui ont "dévoyé" la demande d’asile et se sont fait entretenir "aux frais de la République". Il y a trop de demandeurs d’asile, dit-il, "ça dépasse nos capacités d’accueil" etc. etc.

Pour lui, " tout a été décidé dans le respect des règles" , ils ont estimé que "la procédure Dublin s’appliquait", après avoir pris l’avis du ministère tout de même.

Tous les arguments que nous avons déployés pendant une heure sont restés vains. Pourquoi alors nous a-t-il proposé une entrevue ?
C’est la deuxième fois qu’il nous fait le coup ; il y a six mois, c’était la veille de l’expulsion de la famille Spanca.
Pour ma part, je n’irai plus perdre mon temps dans son bureau.

Michel C. RESF 01


Un bébé au CRA de Lyon !

Vous pouvez dire à M. le Préfet de l’Ain tout le bien que vous pensez de sa décision

Après le petit Ledjon Spanca, retenu puis expulsé avec ses parents le 20 janvier 2011 par le préfet de l’Ain, c’est au tour d’une fillette d’un an de goûter au Centre de Rétention Administrative, autrement dit la prison pour étrangers qui jouxte l’aéroport de Lyon Saint Exupéry. Après le Petit Prince, la petite princesse…

Hier jeudi, un juge de la liberté et de la détention avait décidé que la famille Mahmuti pouvait bien attendre son expulsion (pardon, sa « réadmission ») chez elle, mais la préfecture de l’Ain a fait appel, jugeant sans doute que la place des bébés est derrière les barbelés.

Cette famille de quatre enfants originaire du Kosovo était venue en France en Novembre 2010 demander l’asile. Elle était installée à Hauteville, dans un foyer.

Mais la maman, en route, avait été contrôlée et fichée en Hongrie. La France a donc refusé d’examiner leur demande d’asile en vertu des fameux accords dits Dublin II qui permettent à un état européen de refiler le demandeur d’asile gênant au premier pays européen où il a mis les pieds. La Hongrie est donc chargée de refuser l’asile et d’expulser cette famille (ça ne fait aucun doute). La France s’en lave les mains, elle procède juste à une «  réadmission », qui a l’avantage de ne laisser aucun recours, les étrangers «  réadmis » n’ayant que le droit de se taire.

Le fils aîné, 16 ans, souffre d’une malformation osseuse qui a été mal soignée au Kosovo et qui nécessite une intervention chirurgicale. C’est peut-être pour cette raison qu’il n’était pas scolarisé. À Hauteville, un médecin, par ailleurs président de la communauté de communes, était en train de mettre en place cette intervention.

Le mercredi 22/06, à huit heures du matin, la PAF est venue arrêter la famille. Des amis ont immédiatement alerté ce médecin et d’autres personnes, qui ont palabré et obtenu qu’on les laisse tranquilles.
Le mardi suivant, 28 juin, deuxième assaut, cette fois avant 7 heures du matin. D’après des témoins, les agents de la PAF ont plaqué les parents au sol, les ont menottés et insultés. Deux enfants seulement étaient présents. Il manquait les deux fillettes scolarisées (qui commencent à bien parler français). Les policiers n’en ont retrouvé qu’une. L’autre n’a pas pu être emmenée au CRA. C’est peut-être pour cette raison que l’expulsion n’a pas été exécutée et que la préfecture maintient la famille incomplète au CRA, pour faire pression jusqu’à ce que la fillette réapparaisse…

RESF 01

Vous pouvez dire à M. le Préfet de l’Ain tout le bien que vous pensez de sa décision
philippe.galli chez ain.gouv.fr


RESF info

Deux situations de familles Kosovares, toutes deux dramatiques. Les Mahmuti, en rétention à Lyon avec trois enfants dont un bébé de dix mois. La quatrième enfant (9 ans) a échappé aux policiers et est en fuite. La seconde famille, les Vrenezi, a été expulsée il y a 14 mois avec leur fils, Ardi, 15 ans, polyhandicapé sévère condamné à mourir prématurément et dans des conditions indignes par le préfet de Moselle, le ministre de l’Intérieur et le président de la République.

NOUS EXIGEONS LE RETOUR D’ARDI VRENEZI

C’est le titre d’un appel signé par environ 200 personnalités pour le retour en France de Ardi, polyhandicapé de 15 ans expulsé avec sa famille vers le Kosovo, un pays qui ne dispose d’aucune des infrastructures dont il a besoin. Depuis lors son état s’est dramatiquement aggravé. Il va mourir prématurément, sans les soins adaptés qui permettraient de freiner l’issue et de l’accompagner décemment.

Manon Loizeau, Prix Albert Londres, auteur de nombreux films sur les droits de l’Homme en Russie, en Tchétchénie, en Afghanistan, en Iran, a tourné un documentaire sur la politique d’immigration en France et ses quotas d’expulsions intitulé L’Immigration aux frontières du droit. Elle y présente trois portraits de sans-papiers et décrit les actions de solidarité autour d’eux. Parmi eux un épisode particulièrement bouleversant sur l’expulsion d’Ardi Vrenezi et les conditions auxquelles les autorités françaises l’ont réduit. Le film est passé sur Canal + le 1er juin à 20h50[1]. Nous aurons des DVD pour projections militantes.

Il faut obtenir le retour d’Ardi et de sa famille, le temps est compté. Il faut donc le maximum de signatures de l’appel (voir ci-dessous). Une conférence de presse a été organisée le 8 mai[2]. D’autres initiatives seront prises dans les prochains jours. Le temps presse.

La décision est en réalité entre les mains du cabinet de Sarkozy. C’est à ce niveau qu’il faut intervenir pour faire savoir ce qu’on pense de cette histoire honteuse. Avec fermeté mais sans injure ni diffamation.

Elysée fax : 01 47 42 24 65

http://www.elysee.fr/ecrire/index.html  

Maxime Tandonnet (conseiller immigration) maxime.tandonnet chez elysee.fr

 

 

 

Vidéos :

http://www.dailymotion.com/video/xfaiyk_ardi-expulsion-handicap-kosovo-19-o_news

http://www.dailymotion.com/video/xdorut_immigration-sandrine-belier-soutien_news

 

APPEL :

NOUS EXIGEONS LE RETOUR D’ARDI VRENEZI

Le 4 mai 2010, Ardi VRENEZI, 15 ans, polyhandicapé, était expulsé avec sa famille vers le Kosovo.

Ses parents étaient venus avec lui en France en juillet 2008 pour qu’il soit soigné, n’ayant pas eu de diagnostic pour sa maladie dans leur pays, et aucun traitement efficace de sa pathologie. Ils avaient vendu leur maison pour payer le voyage. Hospitalisé dès son arrivée en France dans un état préoccupant, l’évolution de la maladie avait été freinée : « un miracle » disaient ses parents.

Mais le préfet de Moselle a un quota d’expulsion à atteindre.

Le 3 mai 2010, les parents, le frère et la sœur d’Ardi sont interpellés. Ardi est arrêté le soir même au sein de l’institut d’éducation motrice où il était soigné, par une escouade de policiers. Le directeur de l’institut n’a pas été prévenu, les infirmières non plus. La plupart des enfants dorment. Ardi est arraché de son lit, transféré sur un brancard, placé dans une ambulance et mis en centre de rétention pour la nuit. Le lendemain matin il est mis dans un avion avec sa famille à destination de Pristina.

Depuis lors, faute de médicaments et de soins adaptés, son état s’est considérablement dégradé. Il ne se lève plus, ne sourit plus, ne parle plus. Il a des difficultés de déglutition qui s’aggravent et nécessiteraient une aide alimentaire, impossible au Kosovo. Il maigrit, il a faim. Il reçoit les médicaments indispensables de France, ceux-ci n’étant pas accessibles ou étant même inexistants au Kosovo. Interpellé sur cette situation inacceptable, l’Etat Français persiste dans sa dramatique erreur d’appréciation, et accrédite par tous les moyens la thèse qu’il y aurait au Kosovo une prise en charge adaptée à la situation de polyhandicap. Ceci est faux.

La pathologie dont Ardi est atteint ne laisse certes pas espérer de survie à long terme. Ardi va mourir, mais sans les soins adaptés, il mourra plus vite, et dans des conditions inacceptables de faim et de douleurs.

Ces faits déshonorent ceux qui les ordonnent, ne peuvent que bouleverser ceux qui les exécutent et font honte à ceux qui les laissent se commettre. Il faut réagir

Nous exigeons le retour immédiat et sans délai de Ardi et de sa famille en France pour qu’il bénéficie des soins que son état impose.

Signatures à http://www.educationsansfrontieres.org/article36673.html


Pour faire savoir ce que vous pensez aux responsables de telles situations, coordonnées ci-dessous. Inutile de les injurier ni de les diffamer. Les faits disent ce qu’ils sont.

Monsieur le préfet de l’Ain philippe.galli chez ain.gouv.fr  et prefecture chez ain.gouv.fr  

 

Ministère de l’Intérieur

claude.gueant chez interieur.gouv.fr

Directeur de cabinet : stephane.bouillon@interieur.gouv.fr

Dircab-adjoint : georges-francois.leclerc@interieur.gouv.fr

Les membres du cabinet chargés de l’immigration :

pierre.regnault-de-la-mothe@interieur.gouv.fr

henri.zeller chez interieur.gouv.fr

christophe.reynaud@interieur.gouv.fr

 

Secrétariat général à l’Immigration :

Fax : 01 77 72 61 30 et 01 77 72 62 00 Standard 01 77 72 61 00

Secrétariat général secretariat-general@immigration-integration.gouv.fr  

Secrétaire général : stephane.fratacci@immigration-integration.gouv.fr  01 77 72 61 65

Directeur de cabinet : gautier.beranger@immigration-integration.gouv .fr 01 77 72 62 66

Chef de cabinet : charlotte.orgebin@immigration-integration.gouv.fr  01 77 72 62 40

 

Matignon : http://www.gouvernement.fr/premier-ministre/ecrire

Elysée fax : 01 47 42 24 65

http://www.elysee.fr/ecrire/index.html  

Maxime Tandonnet (conseiller immigration) maxime.tandonnet chez elysee.fr

Vos commentaires

  • Le 2 juillet 2011 à 14:19 En réponse à : Un bébé au CRA de Lyon !

    la honte de la france enferme un bebe sans qu il ne sache encore parler pour pouvoir se defendre contre ces autorites racistes

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