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À Marseille les évacuations de Rroms de leurs lieux de vie se multiplient

Pas moins de 15 en moins de deux mois
Toujours effectuées sans proposition d’hébergement, même temporaire.

Le président de Rencontres tsiganes à Marseille Alain Fourest s’inquiète de l’attaque dont les Roms sont la cible.

Article mis en ligne le mardi 26 juillet 2011


La marseillaise


« C’est le grappillage de tous nos droits »

25-07-2011

Interview par Piedad Belmonte.

http://www.lamarseillaise.fr/societ...

Le président de Rencontres tsiganes à Marseille Alain Fourest s’inquiète de l’attaque dont les Roms sont la cible.

Depuis la Libération, la France n’avait jamais connu de politique aussi sécuritaire, avec la banalisation du discours raciste, les attaques contre l’immigration légale, l’idée de préférence nationale pour les métiers en tension, la chasse aux Roms et aux migrants tunisiens, un gouvernement et des ministres reprenant à leur compte l’idéologie nauséabonde du FN pour mieux occulter sa politique antisociale, s’achemine-t-on vers le pire ?

On assiste à une évolution inquiétante depuis une dizaine d’années avec l’arrivée de la droite au pouvoir et de Mr Sarkozy au ministère de l’Intérieur qui a quasiment annulé les effets des lois de 1990 et 2000 qui reconnaissaient aux familles des gens du voyage un certain nombre de droits, notamment celui du logement. Ensuite, une série de textes (2003-2007) ont ciblé et criminalisé l’attitude des gens du voyage en les mettant dans la liste des personnes qui dérangeaient au même titre que les jeunes au pied des escaliers ou les prostituées.
Sur le terrain, la situation s’est aggravée. Un certain nombre d’élus s’en sont progressivement pris à tous ceux qui n’avaient pas exactement les mêmes modes de vie. Comme les gitans catalans de Mazargues que la mairie avait décidé d’expulser ou encore l’amalgame pratiqué à l’encontre des gitans sédentarisés qui habitent certains de nos quartiers.
A tel point que des hauts fonctionnaires ont tenu des propos effroyables traitant les familles roms, originaires de Roumanie, de voleuses, de danger public, de communautés barbares. Et le comble a été le discours de Grenoble du président de la République ciblant les Français d’origine étrangère pour mettre en cause leur naturalisation. Mais aussi les gens du voyage et les Roms en exigeant de supprimer soi-disant 600 campements illégaux en France.

(...)


À Marseille les évacuations de Rroms de leurs lieux de vie se multiplient

Pas moins de 15 en moins de deux mois

Toujours effectuées sans proposition d’hébergement, même temporaire.

On estime que 80% des familles ont été touchées sur l’agglomération marseillaise sur une population d’environ 1500 personnes.

Le collectif associatif a pu assurer quelques nuitées d’hôtel pour une cinquantaine de personnes parmi les plus vulnérables dont une grande majorité d’enfants. Mais c’est une solution toute provisoire qui ne pourra guère dépasser une semaine.

On a recensé environ 300 personnes aujourd’hui vivant dans les rues dans un état sanitaire épouvantable, souffrant de pathologies diverses dues à la dégradation de leurs conditions de vie et à la rupture du suivi médical. Traquées par la police, elles ne peuvent trouver refuge nulle part sinon sur les trottoirs ou des pelouses publiques avec interdiction de dresser des tentes, leurs anciens lieux de vie n’étant plus accessibles et leurs habitats ayant été détruits systématiquement.

Quelques unes ont pu regagner la Roumanie par leurs propres moyens, d’autres se sont installés pas petits groupes dans des communes limitrophes, et on a perdu la traces de certaines familles (en pleine campagne de vaccination).

Pour tous les intervenants sur le terrain, la situation est jugée pire que durant l’été 2010.

La surdité et l’immobilisme institutionnel actuel face à cette situation est fautive. Les familles expulsées et pourchassées ainsi que les associations appellent à un partage rationnel des responsabilités de tous.

Jean-Paul Kopp, Rencontres Tsiganes, Marseille

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