Une tribune pour les luttes

Le gouvernement a cédé !

Plus de 14 mois après leur expulsion, Ardi Vrenezi, ses parents son frère et sa soeur sont revenus en France !

Article mis en ligne le vendredi 29 juillet 2011


ARDI VRENEZI, SES PARENTS, SON FRERE ET SA SŒUR
SONT REVENUS EN FRANCE HIER JEUDI 28 JUILLET

L’avion sanitaire affrété par le ministère de l’Intérieur sur instruction de l’Elysée s’est posé à 20h22 sur la piste de la base aérienne 128 à Metz.
Cet atterrissage est d’abord le désaveu cinglant de toute la chaîne administrative et policière, chef de l’Etat compris, qui s’est entêtée 15 mois durant à prétendre justifiée une mesure illégitime et révoltante. Il y a trois semaines encore M. Sarkozy faisait écrire par son chef de cabinet au président de l’APF que le renvoi d’Ardi au Kosovo était légitime parce qu’il pouvait y être soigné.

Mais, le retour d’Ardi est aussi la démonstration éclatante qu’il se trouve encore dans ce pays des femmes, des hommes, capables de se dresser et de dire non. Et de faire ce qu’il faut pour que cessent les infamies commises en leur nom. Il était impossible au président de la République d’assumer publiquement sa décision personnelle de laisser un adolescent de 15 ans mourir prématurément et sans accompagnement parce qu’il est étranger et enfant de sans papiers. Il a choisi de céder, pendant la période creuse des vacances et, si possible, a minima et en catimini.

Le 21 juillet, deux envoyés de l’ambassade de France au Kosovo remettaient discrètement des visas aux parents Vrenezi et à leur fils malade. Mimoza (18 ans) et Eduardi (13 ans) n’en avaient pas. Suite au communiqué APF-RESF s’en étonnant, le ministère de l’Intérieur assurait, hypocritement qu’il n’avait jamais été question d’empêcher les enfants Vrenezi de revenir avec leurs parents… Puis, toujours sous la pression, il finissait par accepter d’organiser le retour de la famille, puis le retour par avion sanitaire et enfin, d’organiser aussi le transport jusqu’à Pristina. C’est de haute lutte, au nom du sens élémentaire de l’humanité, que les conditions décentes du retour d’Ardi Vrenezi ont été arrachées, une à une.

Preuve en est, l’effarante conspiration du silence que les services de l’état ont tenté d’édifier autour de ce retour et de ses conditions. A aucun moment, aucun service, préfecture, ministère, Elysée n’a transmis la moindre information à ceux qui se préparaient à accueillir les Vrenezi. Le matin même du rapatriement, le 28 juillet, personne ne savait à quelle heure ils partiraient, par quel moyen, sur quel aérodrome ils se poseraient, comment ils seraient hébergés, ni même simplement, si Ardi serait hospitalisé.
Le ministère, la préfecture, l’ambassade refusaient de répondre à toute question. C’est par des recoupements, par des SMS de la famille aussi, qu’on finit par connaître l’heure approximative de l’arrivée et la destination réelle : une base militaire, dont les portes furent fermées à la vue des soutiens et de la presse.
Appelée sur son téléphone à l’arrivée de l’appareil, Mimoza passa le combiné à une «  dame » qui l’accompagnait en disant « la dame ne veut pas téléphone  ». La personne en question coupa 15 fois les tentatives de communication. Qui était-elle ? De quel droit ?

Ardi fut conduit à l’hôpital après être sorti de la base aérienne par une porte dérobée. A l’entrée de l’établissement, des vigiles pour en interdire l’accès aux amis et aux soutiens. Quand la mère d’Ardi sortit, accueillie avec l’émotion qu’on devine, elle imposa, avec l’appui du Dr Kieffer, que les personnes qui le connaissaient puissent visiter son fils. A la porte de la chambre, des vigiles encore et des soignants appliquant « des consignes strictes » de limitation des visites et d’interdiction de la presse reçues… de qui ? Pourquoi ?

Asllan Vrenezi et ses deux autres enfants avaient été conduits dans un foyer. Visites interdites. C’est sur le trottoir, en pleine nuit, que leurs amis, leurs connaissances et leurs soutiens les ont retrouvés et embrassés.
Pourquoi ce mur hermétique ? Le gouvernement veut-il cacher ce dont il est capable ? La question est posée. Elle ne manquera pas de l’être à nouveau dans les jours qui viennent. A propos de la famille Vrenezi et des mesures qu’il va falloir prendre pour assurer sa vie en France, mais aussi des innombrables situations odieuses auxquelles conduit la politique de M. Sarkozy. Et que, quoi qu’il en pense, de plus en plus de gens découvrent et rejettent avec dégout.

Vidéo :
http://www.educationsansfrontieres.org/article37351.html


Le samedi 23 juillet 2011

Ardi Vrenezi et toute sa famille autorisés à revenir en France

Le rapatriement par un vol sanitaire s’impose .

Suite au communiqué APF-RESF du 21 juillet 2011 annonçant la délivrance de visas à Ardi Vrenezi et à ses parents, les services de M. Guéant déclaraient à l’AFP «  Le ministère de l’Intérieur a réfuté vendredi l’affirmation du RESF et de l’APF selon laquelle la sœur et le frère de l’adolescent, âgés respectivement de 18 et 14 ans, n’avaient pas obtenu de visas. "Il n’a jamais été question que le frère et la soeur d’Adri Vrezeni ne puissent pas obtenir de visas", a affirmé vendredi matin le ministère. »

Pourtant, joints au téléphone le 22 juillet vers 14h, Asllan Vrenezi, le père d’Ardi et sa sœur, Mimoza n’avaient toujours pas de visas pour Mimoza et Eduardi. Ce n’est que vers 15h que l’ambassade de France à Pristina leur a annoncé que des visas seraient délivrés à toute la famille.

Il faut maintenant aller jusqu’au bout : l’état de santé d’Ardi Vrenezi –l’état auquel l’absence de prise en charge voulue par les ministres et le président de la République l’a réduit, pour dire les choses clairement— rend indispensable son rapatriement par un vol sanitaire avec une assistance médicale. Pour expulser Ardi et sa famille, l’Etat français avait mobilisé des dizaines de fonctionnaires, une noria de véhicules, un équipage et un avion spécial.

Nous demandons que le rapatriement d’Ardi et de sa famille se fasse dans les conditions qu’impose son état de santé. Ardi sera d’ailleurs immédiatement hospitalisé pour un bilan après 14 mois de privation de prise en charge adaptée.


Le jeudi 21 juillet 2011

Communiqué de presse

Ardi Vrenezi et ses parents autorisés à revenir en France

Son frère et sa sœur doivent l’être aussi !

La nouvelle vient de nous arriver par un mail de Mimoza, la sœur d’Ardi : ses parents et Ardi lui-même vont bénéficier d’un visa les autorisant à revenir en France. L’ambassade de France à Pristina confirme.

L’Association des paralysés de France (APF) et le Réseau Education sans frontière (RESF) se réjouissent de cette belle nouvelle. C’est un soulagement pour tous ceux qui se battent pour empêcher que cet adolescent polyhandicapé sévère subisse une mort prématurée et dans des conditions inacceptables faute de la prise en charge qui lui était donnée en France.

C’est d’abord la victoire de la famille d’Ardi qui a su tenir, ne pas lâcher, continuer d’espérer. C’est aussi celle de ceux qui, les premiers, se sont dressés contre cette situation scandaleuse : les soignants, les infirmières, les médecins, l’APF, RESF, le comité de soutien local à Ardi. _ Et puis c’est la victoire de tous ceux qui, chacun à leur place ont tenu à manifester leur refus que de tels faits se produisent. Les associations, les militants, les milliers de signataires des appels au retour d’Ardi, les personnalités qui ont mis leur notoriété au service d’une belle cause, les élus qui, par dizaines, sont intervenus, Manon Loizeau dont le documentaire (L’Immigration aux frontières du droit) a relancé la mobilisation, le Conseil régional d’Ile de France qui a affiché la photo d’Ardi sur ses grilles, le Conseil de Paris qui a adopté un vœu demandant son retour. Impossible de tous les citer mais un grand merci à chaque personne qui a été touchée par cette histoire.

Tout n’est pourtant pas acquis : si les parents d’Ardi ont bien un visa, sa sœur Mimoza, âgée de 18 ans et quelques mois, et son jeune frère Eduardi, 14 ans, eux, n’en ont pas. Envisage-t-on sérieusement, à l’Elysée, de les laisser au Kosovo sans leurs parents et sans ressource ? Il tombe sous le sens qu’ils doivent accompagner leurs parents.

Leur retour doit d’autre part, s’effectuer par avion spécial, car Ardi est lourdement handicapé et difficilement transportable.

Une délégation de l’APF et du RESF vient de solliciter le Ministère des Affaires Etrangères afin d’être reçu dès demain vendredi 22 juillet pour régler ces derniers points.

Documents propres à apporter des précisons :

- L’Appel exigeant le retour d’Ardi Vrenezi à signer en ligne (voir liste signataires) http://www.educationsansfrontieres.org/article36673.html

- Le premier numéro d’un bulletin périodique La Lettre d’Ardi adressé aux signataires http://www.educationsansfrontieres.org/IMG/fckeditor/UserFiles/Ardi_Lettre_1(2).pdf

- Le rapport Isabelle Kieffer Ardi http://www.reflexe-handicap.org/media/02/00/1720481239.pdf

- Le film Manon Loizeau, épisode 1 http://www.dailymotion.com/video/k1z9HSEJ0SP89Q2h79Z

- Le film Manon Loizeau, épisode 2 http://www.dailymotion.com/video/k5rQjNVZVrIvsz2h7iO

Retour en haut de la page

Soutenir Mille Bâbords

Pour garder son indépendance, Mille Bâbords ne demande pas de subventions. Pour équilibrer le budget, la solution pérenne serait d’augmenter le nombre d’adhésions ou de dons réguliers.
Contactez-nous !

Thèmes liés à l'article

Sans-papiers c'est aussi ...

0 | ... | 15 | 20 | 25 | 30 | 35 | 40 | 45 | 50 | 55 | ... | 925