Depuis le 17 juillet, l’armée de la République Islamique d’Iran mène des opérations de grande ampleur contre la Guérilla du PJAK (Parti du Kurdistan pour une Vie Libre), dans la région autonome du Sud-Kurdistan (nord de l’Irak), et tente de dépasser la frontière dans le but d’occuper la région frontalière. Ainsi, de violents affrontements ont eu lieu entre l’armée iranienne et la guérilla du PJAK, entraînant des morts des deux côtés. On a appris par ailleurs que les villages kurdes situés autour de la frontière avaient été sérieusement touchés par les bombardements.

Le Régime des Mollahs est bien connu pour son caractère antidémocratique et totalitaire. Il ne se contente pas seulement d’opprimer les opposants et les femmes à l’intérieur du pays. Il mène également une politique extérieure fondée sur la déstabilisation, la logique étant de semer la pagaille dans les autres Etats afin de renforcer son propre régime.

Le peuple kurde est la principale victime de ces politiques. Les 10 millions de Kurdes vivant en Iran sont soumis à une pression constante du régime et privés de leurs droits. Les gardes à vue, la torture et la peine de mort sont massivement pratiquées à l’encontre des Kurdes. Selon les organisations internationales de défense des droits humains, l’Iran est, après la Chine, la pays où la peine de mort est la plus pratiquée. Le dernier rapport de Human Rights Watch indique que 388 personnes ont été exécutées en Iran au cours de l’année 2010. Cependant, il est fort probable que ce chiffre soit en deçà de la réalité.

Selon le porte-parole du Ministère des Peshmergas du Gouvernement régional du Kurdistan, Cabar Yaverin, les zones frontalières de la région du Sud-Kurdistan sont constamment bombardées par les forces iraniennes et turques depuis 2007, ce qui aurait entraîné l’évacuation de près de 400 villages.

Le but de ces opérations est d’écraser les mouvements d’opposition à l’intérieur du pays et de renforcer le soutien populaire au régime iranien en faisant croire à la population que “des forces extérieures tentent de diviser le pays”.

Les victoires remportées par les Kurdes au terme de longues années de luttes inquiètent sérieusement le régime iranien. Cette dernière tentative d’occupation vise, d’une part, la destruction des acquis de la lutte kurde et, d’autre part, le rapprochement et l’alliance avec la Turquie. En attaquant les Kurdes, l’Iran signifie à la Turquie qu’il est à ses côtés dans le combat contre l’ennemie commun, et tente ainsi de tourner en sa faveur les relations entre la Turquie et les Etats-Unis.

Suite à la chute du régime de Saddam, la région a connu des changements importants qui représentent une menace pour le statuquo du régime des Mollahs. Par la présente opération militaire, l’Iran tente de prendre la contrôle des régions occupées par la guérilla kurde et d’y implanter des mouvements fondamentalistes afin d’accroître l’instabilité de la région. Par la même occasion, il ambitionne également d’augmenter son influence sur l’Irak. Compte tenu des évolutions survenues en Syrie au cours des derniers mois, on peut facilement évaluer l’ampleur de ce plan de déstabilisation. Ne restons pas silencieux face à ce plan sinistre !

Nous appelons l’opinion publique européenne à régir contre les tentatives d’occupation iraniennes !

Nous appelons l’opinion publique et les puissances internationales, en particulier l’Union européenne, à soutenir la résolution de la question kurde par des moyens politiques !

Fédération des Associations Kurde en France -FEYKA