Une tribune pour les luttes

Suicide au CRA de Nîmes :
La Cimade dénonce la violence de l’enfermement des étrangers

Nouvelle tentative : un Camerounais désespéré aurait tenté de mettre fin à ses jours jeudi dernier 26 août.

Article mis en ligne le mercredi 31 août 2011

Triste actualisation :

Après Marius qui s’est suicidé le 13 août, c’est un Camerounais, sous le coup d’une OQTF, à qui la nouvelle loi ne permettait pas de voir un JLD avant cinq jours qui, désespéré, aurait tenté de mettre fin à ses jours jeudi soir.

http://www.midilibre.fr/2011/08/26/...

"
(...)
Un homme d’origine camerounaise a tenté, jeudi soir, de mettre fin à ses jours au centre de rétention administrative de Nîmes. Il aurait essayé de se couper les veines avant d’être retrouvé par les fonctionnaires de police du CRA chargés de la surveillance de ces personnes devant être reconduites à la frontière faute de titre de séjour. Les secours sont ensuite intervenus pour prodiguer les premiers soins à ce trentenaire qui a finalement été transporté aux urgences du centre hospitalier régional (CHR) de Nîmes.

Hier, cette personne en situation irrégulière était toujours hospitalisée.

(...)


Communiqué de presse du 16 août 2011

Suicide au CRA de Nîmes : La Cimade dénonce la violence de l’enfermement des étrangers

Ce samedi 13 août, Marius B., privé de liberté depuis 13 jours au centre de rétention de Nîmes, s’est donné la mort.

Marius B. avait 45 ans, était marié et père de 2 enfants. D’origine Rom et de nationalité roumaine, il avait vendu tous ses biens pour venir travailler en France sur des chantiers. Il disait ne pas comprendre pourquoi il était ainsi retenu alors que citoyen européen il était seulement venu en France pour travailler.

La Cimade alerte depuis de trop nombreuses années sur les conséquences des agissements de l’Etat en matière d’immigration : arrestations arbitraires, personnes expulsées alors qu’en situation régulière, violation de décisions judiciaires...

Elle témoigne de la violence et de l’inhumanité des procédures administratives : banalisation de la privation de liberté, familles séparées, malades renvoyés dans un pays où ils n’auront pas d’accès à un traitement indispensable...

Le drame qui a eu lieu ce samedi est la conséquence directe de la violence que constituent les politiques françaises de l’enfermement des étrangers. Il est la conséquence d’un système qui ne considère plus les hommes en humains. La Cimade rappelle que les droits fondamentaux nous concernent tous, étrangers comme français, et qu’en acceptant cette banalisation de la privation de liberté nous acceptons que les droits de tous soient bafoués

Conférence de presse à 14h00 à La Cimade Gard, 37 rue Pépin le Bref, Nîmes.


http://www.midilibre.fr/2011/08/16/...

16/08/2011,

Les responsables de la Cimade de Nîmes sont en colère.
Sur leur visage, une même émotion, la tristesse, mais aussi de la colère.

Trois jours après le suicide de Marius B., au centre de rétention de Nîmes (Midi Libre de dimanche), les membres de la Cimade veulent alerter l’opinion publique. Hier, en début d’après-midi, ils ont annoncé qu’ils se retiraient durant trois jours du centre de rétention (CRA) de Nîmes.

Intervenant au quotidien pour aider les étrangers placés au CRA, les membres de la Cimade ont appris "par la rumeur" le décès de Marius qui s’est donné la mort dans la nuit de vendredi à samedi, par pendaison. "Marius se trouvait au centre depuis quinze jours, précise Catherine Vassaux, qui intervient au quotidien auprès de ces étrangers. Et il ne comprenait pas pourquoi en tant que citoyen européen, il était enfermé. A aucun moment, nous n’avons été informés de son décès."

— -

Jean-Paul Nunez : "Ces centres sont à mettre au musée des horreurs de l’humanité"

Agé de 45 ans, Marius B., d’origine Rom et de nationalité roumaine, était marié et père de deux enfants. Selon la Cimade, il était arrivé en France en 2003, après avoir vendu tous ses biens pour venir travailler sur des chantiers. "Les étrangers se trouvent dans une situation de néant, sont considérés comme du superflu, déclare Jean-Paul Nuñez, choqué. Toutes les considérations humaines sont mises de côté. Ces centres nouvelles générations sont à mettre au musée des horreurs. Il faut les fermer."

Mais en quittant durant trois jours le CRA, la Cimade ne risque-t-elle pas de pénaliser avant tout celle qu’elle aide, les retenus ? Car depuis l’application de la loi dite Besson (publiée le 16 juin) qui durçit les conditions de défense des retenus, le juge des libertés et de la détention dispose de cinq jours pour rencontrer les étrangers (au lieu de 48 h auparavant). Entre temps, c’est le néant administratif.

Catherine Vassaux : "Pendant quelque temps, nous avons eu l’illusion d’avoir le droit pour défendre les personnes mais en réalité, elles sont privées de tous les droits administratifs, et nous ne pouvons plus rien faire." "Nous n’avons pas d’autres solutions, reprend Jose Lagorce. L’administration a les mains libres. Et c’est actuellement notre seul moyen de refuser la banalisation de la privation de liberté, l’inhumanité et la violence des procédures."

Ce retrait, avant tout politique, de la Cimade est le premier du genre à Nîmes. Concernant Marius B., une enquête est en cours pour déterminer les circonstances exactes de son décès

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Vos commentaires

  • Le 22 août 2011 à 09:58, par luc En réponse à : Suicide au CRA de Nîmes :
    La Cimade dénonce la violence de l’enfermement des étrangers

    Le chemin de la révolte ?

    Le suicide de Marius, roumain père de famille, au CRA de Nimes le 13 août 2011 ; les grèves de la faim, les gestes fréquents d’automutilation, les départs de feux ou incendies, comme celui tout récent du CRA de Lyon le 27 juillet 2011, les gestes de désespoir et de révolte se multiplient dans ces "centres de rétention administrative". Ce sont de véritables prisons qui ne disent pas leur nom, où sont enfermés les sans-papiers pour des durées de plus en plus longues (7 jours, puis 12 jours, puis 32 jours, 45 jours aujourd’hui avec la dernière loi Besson, et ... combien demain ?!). Prisonniers, ils servent à menacer avec le spectre de la punition ceux qui ne veulent plus de cette misérable existence. Des prisonniers dont le seul délit est de n’avoir pas les bons papiers, des personnes, qui, selon le langage euphémismé du gouvernement « n’ont pas vocation à rester en France ».

    Toutes les prisons sont des lieux de relégation où séjournent même des enfants1 qui n’ont rien à y faire, des espaces de non-droit, d’humiliations constantes, de dépossession de toute humanité et dignité. La construction de « centres » (ou camps ?) de plus en plus sophistiqués n’éteindra pas les cris de révolte et de désespoir car ces cris sont la réponse légitime aux politiques sécuritaires de chasse aux étrangers et plus généralement de mise à l’écart de populations devenues « indésirables ». Citoyens ou étrangers, innocents ou coupables, clandestins ou réguliers, ces distinctions étatiques ne nous appartiennent plus. Pourquoi la solidarité devrait elle respecter ces frontières sociales, alors que les pauvres sont continuellement trimbalés de l’une à l’autre.
    Il y a de plus en plus d’indésirables dans le monde. Il y a trop d’hommes et femmes pour qui cette société n’a prévu qu’un rôle : celui de crever. Sans travail, ils servent à pousser ceux qui en ont un à accepter n’importe quelle humiliation afin de le préserver. Clandestins, ils servent à rappeler que la soumission salariale n’est pas la pire : il existe aussi le travail forcé et la peur qui serre le ventre à chaque contrôle.
    Avec la FASTI nous demandons que toute la lumière soit faite sur ce nouveau suicide. Nous exprimons notre solidarité avec la famille de ce père de famille, dont le geste laisse deux enfants orphelins ! Nous demandons que soit mis un terme à ces politiques criminelles du chiffre et de l’enfermement.
    Nous nous coordonnons avec les organisations de solidarité pour rappeler les revendications de fermeture de tous les lieux d’enfermement, "centres de rétention" et autres camps qui se répandent aux frontières de l’Europe et dans les pays de transit.

    ARPPI2
    Siège social situé au 11 Allée des érables
    94410 Saint-Maurice

    Collectif de Valence

    manifestation le lundi 22 aout à 18h30 devant le CRA de Nimes Avenue Clément Ader

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