Une tribune pour les luttes

État de guerre à Marseille ?


Article mis en ligne le jeudi 22 septembre 2011

C’est ce qu’on pu penser ce matin les visiteurs de Grand littoral au nord de Marseille. Tout au long de la voie d’accès au centre commercial stationnaient plus d’un vingtaine de cars de CRS et une dizaine de voitures de police. Sortant de leurs véhicules des dizaines de d’hommes équipés de tenues lourdes (casques matraques boucliers etc .. ) faisaient face à une quarantaine d’hommes, de femmes et d’enfants devant leurs caravanes. Arrivés la veille sur un terrain vague à l’abandon depuis plus de 15 ans, ils ont été traités comme des délinquants, leurs véhicules tracteurs menacés de saisie et eux-mêmes inculpés et menacés de prison et de fortes amendes. Ce spectaculaire déploiement de force était justifié par l’application de la loi du 5 mars 2007 sur la sécurité intérieure.

On rappellera que le Conseil Constitutionnel saisi de cette loi, a mis de très nombreuses réserves à son application et que le Procureur de la République a, dans une intervention publique à la Préfecture des Bouches-du-Rhône, considéré qu’elle était inapplicable. Elle n’a d’ailleurs été mise en application que dans très rares cas. Et les tribunaux ont condamné à plusieurs reprise cette procédure.

Et pourtant c’est sur cette base juridique erronée et sur les menaces de saisie que les familles de voyageurs ont été contraintes de quitter les lieux en fin d’après-midi et une fois de plus chercher ailleurs un lieu de stationnement. Vers 18 h ce jour, ils erraient encore dans la ville, poursuivis par les policiers qui leur interdisent tout stationnement

Voilà de nombreuses années qu’avec d’autres nous dénonçons cet acharnement inadmissible des pouvoirs publics vis-à-vis des gens du voyage. A ce jour le département, la Préfecture et les communes des Bouches-du-Rhône se refusent à appliquer la loi du 5 juillet 2000 qui prévoie la création d’aires d’accueil et de grand passage et le préfet a été condamné par trois fois depuis 2007.

Après l’expulsion de familles Roms à la Capelette mardi 20, l’intervention de ce matin est sans doute due au nouveau Préfet de Police qui, sous les ordres de l’Elysée, veut faire régner « l’ordre à Marseille » au mépris de la loi et du respect du droit de chacun

Marseille le 21 septembre 2011 18h

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