Une tribune pour les luttes


Mayotte. Grève générale et répression coloniale .

+ Rappel historique en fin d’article.
+ COMORES : Non, non, non, Mayotte, ce n’est pas la France ! Par Hervé Cheuzeville
+ Sous les mabawas, les cactus Par Eric Trannois .
+ Interview d’Elie Domota.
+ "Mayotte en ébullition"

Article mis en ligne le jeudi 17 novembre 2011

Jeudi 17 novembre 2011

Mayotte : les syndicalistes soupçonnent l’Etat de "manipulation"

http://www.linfo.re/-Ocean-Indien,4...

L’Intersyndicale qui a mené depuis ses débuts le mouvement contre la vie chère dans le 101 ème département a refusé de signer le protocole d’accord présenté par Denis Robin, le négociateur mandaté par le ministère de l’Outre-Mer. Certains élus mahorais doivent être reçus le 22 novembre prochain par Marie-Luce Penchard. Or, l’Intersyndicale souligne le fait que les élus choisis n’ont pas fait participé au mouvement et dénonce "une tentative de manipulation".

(...)

Soulignant que la majorité des élus conviés à Pairs n’ont pas participé au mouvement social et qu’ils n’ont pas eu de contacts avec les leaders syndicaux, l’Intersyndicale soupçonne l’Etat de vouloir étouffer le mouvement contre la vie chère. "Nous soupçonnons l’Etat de chercher à camoufler le problème de la vie chère et nous pensons qu’avec leur démarche, nous ne sommes pas sortis de l’auberge. Nous souhaitons des réponses globales et non pas de la manipulation", a déclaré hier Salim Nahouda, secrétaire général de la CGTMa.

(...)


Mayotte en ébullition....
http://www.internationalistes13.org/article-mayotte-en-ebulition-88591826.html


11 novembre 2011

Contrairement à ce qui avait été annoncé, l’intersyndicale s’est refusée ce jeudi à signer le protocole d’accord avec l’Etat et le patronat. Le mouvement de protestation suspendu avant-hier soir pourrait reprendre. Contactés, les syndicalistes expliquent vouloir renégocier la baisse de certains produits de première nécessité.

Les syndicalistes qui conduisent le mouvement de protestation depuis plus d’un mois maintenant ont expliqué leurs réticences : "Nous avons demandé à ce qu’il y ait des modifications ou des rajouts dans cet accord, à savoir une baisse durable des onze prix sur lesquels ont porté les négociations". Comme le précise Salim Nahouda, Secrétaire général de la CGT Mayotte, il a aussi été demandé à l’Etat et au patronat, la neutralisation de l’inflation des prix sur les autres produits qui ne sont pas compris dans l’accord.

Cela fait 44 jours que Mayotte est le théâtre d’une crise sociale sans précédent. Les syndicalistes se sont réunis ce jeudi pour définir des prochaines actions.


Dzaoudzi, le 8 novembre 2011

Communiqué de Monsieur Denis ROBIN

Conformément à l’annonce faite à la population, l’ensemble des parties concernées a été reçu ce jour pour établir un projet d’accord.

Au travers des nombreux contacts noués depuis une semaine avec les élus, les partenaires sociaux, des personnalités du monde associatif et, plus largement, des Mahoraises et Mahorais, Monsieur Denis Robin a écouté et entendu les attentes de la population.

Après un conflit social de 43 jours, au cours duquel la population a exprimé une forte attente sur le coût de la vie à Mayotte, l’ensemble des parties concernées doivent trouver une solution honorable, satisfaisante pour les familles, sans ignorer les réalités économiques.

Conscient de l’urgence à trouver une issue, Monsieur Denis Robin a exigé de chaque signataire une juste contribution à l’effort collectif. Le projet d’accord présente quatre avancées majeures attendues par la population :

Viande de bœuf : la société SODIFRAM, avec notamment la contribution de la CCI et de la SMART, s’engage à baisser ses prix 10%, ce qui permettra de ramener le prix du sac de 10 kg d’avants de bœuf de 47,90 à 43,10 euros et celui des carcasses de 42,90 à 38,60 euros. Les familles bénéficiant des réductions de 5 euros pourront ainsi acheter ces produits pour respectivement 38,10 et 33,60 euros, soit une baisse de 20%.

Sable : la société ETPC s’engage à harmoniser à 35 euros le prix du sable dans tous ses points de vente de Mayotte, sans augmenter le prix de vente du sable à sa carrière de Koungou, qui reste à 29 euros la tonne.

Durée de l’accord : ces prix resteront applicables jusqu’en mars 2012, date des premiers versements du RSA. Des révisions pourront intervenir à compter du 1er janvier, si elles sont strictement justifiées par l’évolution des cours mondiaux de ces produits.

Gaz : les sociétés SOMAGAZ et TOTAL s’engagent à maintenir les prix de l’accord jusqu’à l’entrée en vigueur de la réglementation des prix du gaz par l’Etat. Des révisions pourront intervenir à compter du 1er janvier, si elles sont strictement justifiées par l’évolution des cours mondiaux de ce produit.

Avec cette avancée sur la viande, ce sont désormais les prix des 11 produits de première nécessité au centre des discussions qui pourront faire l’objet d’une baisse significative si l’accord est signé.

Communiqué de la Préfecture de Mayotte


Après une circulation normale le week-end, des barrages routiers ont été érigés à nouveau lundi matin 7 novembre dans des localités du sud et du nord de l’île

Une grande manifestation était prévue et a eu lieu le mardi 8 novembre .


Grève générale à Mayotte : Interview d’Elie Domota

Mercredi 26 octobre 2011

http://ugtg.org/article_1650.html

Depuis plusieurs semaines, Mayotte est confrontée à une crise sociale, un mouvement sans précédant contre la vie chère. Contacté par leJDD.fr, Elie Domota – le leader du LKP à la tête de la fronde en Guadeloupe en 2009 – revient sur la situation dans l’île de l’archipel des Comores. Et dénonce l’attitude de la ministre de l’Outre-mer, Marie-Luce Penchard.

Depuis quasiment un mois, Mayotte est confrontée à une crise sociale sans précédent. Qu’en pensez-vous ?

C’est un mouvement qui ressemble beaucoup à ce qui s’est passé en Guadeloupe en 2009. Le commerce et la distribution sont contrôlés et la seule réponse de l’Etat, c’est la liberté des prix ! Le gouvernement est en train de proposer à Mayotte ce qu’il nous avait proposé, à savoir la mise en place d’un groupe d’intervention régional sur les prix (GIR) – cela n’a rien donné en Guadeloupe – et un audit. Chez nous, il y a eu deux rapports de l’autorité de la concurrence. Pourtant rien n’a changé. Il s’agit de maintenir en place le même système avec au sommet de la pyramide ceux de la grande distribution qui s’en mettent plein les poches et en bas les Mahorais qui souffrent. Ils ont raison de se soulever contre ce système.

Cette crise est donc vraiment similaire à celle de 2009 en Guadeloupe ?

Pas en tout point. Mais les causes du mal sont les mêmes : une société à deux vitesses avec beaucoup d’arrogance et de mépris. La pauvreté touche une grande partie de la population de Mayotte. On leur a fait croire beaucoup de choses avec la départementalisation (en mars 2011, ndlr). Aujourd’hui, ils se rendent compte que tout ça n’était que du pipeau. Ceux qui possèdent sont toujours au sommet. C’est une crise sociale mais également une crise identitaire, où les Mahorais demandent à choisir ce qui est bon pour eux.

Le leader du Collectif des citoyens perdus souhaitait vous faire venir à Mayotte pour participer aux négociations. Pourquoi n’y êtes-vous pas allé ?

Les Mahorais sont suffisamment forts, courageux et intelligents. Ils le montrent en ne tombant pas dans les pièges qui leur sont tendus par le pouvoir. Après, nous sommes toujours en contact, nous avons eu l’occasion d’organiser des meetings de solidarité en Guadeloupe. Mais je pense qu’ils peuvent faire eux-mêmes ce qu’ils ont à faire à Mayotte, et c’est très bien comme ça. Ils sont tout à fait compétents pour mener à bien leurs revendications.

Vous condamnez la répression et dénoncez l’attitude du gouvernement et de Marie-Luce Penchard. Pourquoi ?

Marie-Luce Penchard n’a rien fait pour apaiser les esprits, pour aller dans le sens de la négociation, d’un véritable dialogue. Toutes ses prises de paroles ont été faites pour mettre de l’huile sur le feu. Elle n’est pas du tout à la hauteur de la situation ! Et ne l’a jamais été. Cela fait plus d’un an et demi qu’elle n’adresse pas la parole au LKP. Aujourd’hui (mercredi, ndlr), un comité interministériel de l’Outre-mer a été organisé à Paris pour faire le point sur les mesures prises. Mais ce sont des mesurettes qui n’ont rien à voir avec les revendications posées. La profitation sur les prix continue, les discriminations raciales à l’embauche aussi, le plan d’urgence pour la formation des jeunes n’a jamais été mis en œuvre… Pourtant, ils font un conseil interministériel pour se congratuler, alors que sur le terrain, tout est en recul. Tout va de travers !

En Guadeloupe, la situation ne s’est donc pas améliorée. Un mouvement de protestation comme celui de 2009 est-il de nouveau possible ?

Aujourd’hui, tous les clignotants sont au rouge. L’Etat n’a jamais tenu ses engagements. Sa seule réponse est la répression. Que ce soit le Parti socialiste ou le gouvernement actuel, personne ne veut régler les problèmes. Tout le monde prépare l’échéance de 2012. La seule mesure pour laquelle ils ont fait de la publicité était l’année des Outre-mer. Mais, pour nous, ce n’est ni plus ni moins que l’affichage des trophées coloniaux et une opération de séduction en direction de la diaspora antillaise et autres à Paris en vue de l’élection présidentielle. Sur le terrain, ni l’Etat, ni les collectivités, ni le patronat ne respectent leurs engagements.

Un médiateur a été envoyé après plusieurs semaines de conflit. Mayotte est en France mais on a l’impression que la situation importe peu…

Tout à fait. C’est le black out médiatique ! Je crois que l’Etat a organisé le boycott médiatique pour ne pas être sur le devant de la scène publique internationale. Nicolas Sarkozy donne des leçons de morale au président turc sur la situation avec les Arméniens mais refuse de donner satisfaction aux revendications des Français de Mayotte. Et puis, l’Etat ne veut pas de contagion ! Il sait très bien que les problèmes de Mayotte sont les mêmes que ceux qui se posent en Nouvelle Calédonie, en Martinique, à La Réunion ou en Guadeloupe. Chez nous, cela commence à bouillonner. Les problèmes restent posés. Un jour ou l’autre, les Guadeloupéens redescendront dans les rues.


Selon vous, quelles sont les solutions à mettre en oeuvre ?

Il faut en finir avec la volonté de faire de ces îles des colonies de consommation ! En Guadeloupe, notre balance commerciale est déficitaire. Nous ne sommes plus un territoire de production mais de consommation des produits manufacturés venus d’Europe. Pour moi, la réponse passe par plusieurs choses, parmi lesquelles la préservation des terres agricoles et la possibilité d’accéder à des postes à responsabilités. Au niveau culturel, il faut que nous puissions nous entendre à la radio ou à la télévision. Sans oublier bien sûr de mettre en place un encadrement des prix des produits de première nécessité, qui ne rentrent pas en concurrence avec la production locale. Mais il n’y a pas de volonté politique. Aujourd’hui, les financiers et les économistes dictent aux politiques ce qu’ils doivent faire. Ce devrait être l’inverse.

Anne-Charlotte Dusseaulx - Le JDD.fr


Mayotte - La préfecture condamnée trois fois en une semaine pour des expulsions illégales

Pour la troisième fois en une semaine, la préfecture de Mayotte a été condamnée par le tribunal administratif de Mamoudzou pour avoir reconduit à la frontière des personnes non expulsables, selon la Cimade.

Le 29 octobre, la préfecture de Mayotte a été condamnée pour la troisième fois en une semaine à « organiser son retour à Mayotte » d’un homme de 52 ans expulsé le 27 octobre après avoir été interpelé la veille.

S... vit à Mayotte depuis sa naissance en 1959 ; il est père de 6 enfants dont 4 sont encore mineurs. « Malgré les preuves irréfutables de sa situation interdisant sa reconduite » nous dit la Cimade, il a donc été envoyé à Anjouan alors que « la preuve qu’il a déposé une demande de nationalité pour lui-même » aurait dû le mettre à l’abri d’une telle expulsion.

La préfecture a donc été condamnée, outre le retour de S... à Mayotte, à verser « 100 euros par jours de retard » et à « lui délivrer un titre de séjour provisoire » pendant que sera examinée sa demande de titre de séjour. S... recevra en outre une somme de « 2000 euros au titre des dommages et intérêts », mais également une autre somme de 2000 euros au titre de « l’article L.761-1 du code de justice administrative », dit le compte-rendu du tribunal.

(Source : Malango Actualité)


Prévisibles les émeutes à Mayotte ?


Acte 1 : 1974
, la France «  rapte » Mayotte en organisant, île par île, le référendum sur l’indépendance des Comores alors que jusque-là, sous administration française, l’entité géographique, ethnique, culturelle, cultuelle de l’archipel était indiscutable.

Acte 2 : quelques années plus tard, le gouvernement Balladur impose aux ressortissants des îles voisines, l’obligation d’un visa pour entrer à Mayotte. Début de l’hécatombe : le bras de mer de 70 km séparant Anjouan de Mayotte devient un des plus grands cimetières marins. Des milliers de morts par naufrage dans l’indifférence générale.

Acte 3 : 2000, le gouvernement Jospin veut renforcer le statut français de Mayotte en créant et instituant la collectivité départementale avec un accompagnement financier considérable. Les opportunistes de la finance suivent le mouvement : entreprises du BTP, concessionnaires automobiles, grandes surfaces, banques, etc.
Parallèlement, une immigration métropolitaine voit le jour de manière exponentielle. Deux mondes cohabitent sans vraiment se mélanger :
– des zones résidentielles tout confort, à l’écart des villages indigènes, où l’on vit à l’européenne !
– des villages aux habitations souvent insalubres où l’on vit à l’africaine. Un «  apartheid » de fait.

La répression des clandestins s’accentuent : gendarmerie, PAF, police nationale, radar en mer, hélicoptère. Les expulsés laissent derrière eux des enfants en bas âge qui se retrouvent souvent livrés à eux-mêmes. Ces bandes d’enfants qui traînent dans les rues seront demain ces adolescents qui exprimeront la violence de leur désespoir.

Acte 4 : 2011, les Mahorais se prononcent pour la départementalisation de Mayotte, avec l’espoir fort d’une amélioration de leur niveau de vie. Ils vont vite déchanter : si le droit commun dans son aspect rigoureux se met en place assez rapidement (justice, sécurité routière, accès au foncier, éducation nationale, etc.), les aides sociales ne suivent pas. Dès lors, avec une augmentation du coût de la vie, la situation des familles ne cesse de se dégrader, engendrant frustration et colère.

On pourra aussi réfléchir sur le traitement de la crise par les autorités : envoi massif de forces de l’ordre suréquipées contre la population avec les dérapages que l’on connaît (un enfant a perdu un œil par balle, ce n’est pas rien !). Si ce n’est un total mépris pour la population mahoraise, ça y ressemble.

Source : http://www.lequotidien.re/opinion/l...


http://www.20minutes.fr/societe/813...
Voyage au coeur des bidonvilles de Mayotte

27/10/2011

REPORTAGE - Certains habitants du 101e département français vivent dans des conditions de grande précarité...

De notre envoyé spécial à Mayotte,


Les mauvaises langues à Mayotte disent que bizarrement les kwassas ne chavirent plus quand il n’y a plus de gardes-côtiers pour les arraisonner.


Mayotte – Les Mahorais font leurs courses à Anjouan !
http://www.20minutes.fr/societe/813900-voyage-coeur-bidonvilles-mayotte

Par Eric Trannois

Jeudi 27 Octobre 2011

Devant la pénurie qui va grandissant à Mayotte, c’est vers l’île voisine d’Anjouan que certains vont s’approvisionner en riz, sardines et lait principalement, qui sont ramenés à Mayotte par avion, via le Maria Galanta et même par kwassa.

Ce n’est pas ainsi qu’on envisageait la coopération régionale. Après quatre semaines de conflit, Mayotte n’est plus du tout approvisionnée. Un porte conteneur est encore ce matin en rade de Longoni. Il va repartir dans la journée, les dockers ne pouvant accéder aux installations portuaires pour procéder au déchargement. Même La Poste a dû demander à ce que les envois vers Mayotte soient suspendus afin d’éviter que le courrier se retrouve en déserrance à son arrivée, personne n’étant à même de le gérer.

La seule route encore ouverte est donc celle qui mène à Anjouan, les liaisons aériennes et maritimes étant encore ouvertes, pour l’instant, c’est donc par là que se dirigent certains Mahorais et Anjouanais pour s’approvisionner. Les bateaux effectuant des liaisons entre Madagascar et Mayotte sont tributaires du port de Longoni, à l’inverse des navires qui vont vers Anjouan qui arrivent en Petite Terre, il est donc également impossible d’importer depuis la Grande Ile.

« Ce sont les familles d’Anjouanais installés à Mayotte qui envoient des marchandises » nous dit Kamal, journaliste, joint hier par téléphone qui explique que ce sont principalement « des sacs de riz et des boîtes de sardines » ainsi que, bien évidemment, «  des mabawas » qui sont vendus « 2 euros le kilo au détail » sur les marchés de Mutsamudu.

La crise mahoraise a donc également des répercussions sur l’île voisine où non seulement des familles qui vivent habituellement des subsides envoyés de Mayotte ne reçoivent plus ces aides, mais doivent en revanche à leur tour envoyer de la nourriture à ceux qui se sont exilés.

Cependant, ces exportations qui ne sont pas quantifiables puisque totalement « informelles » risquent de poser des problèmes logistiques à Anjouan. Elles ne sont pas « prévues dans les stocks » et Kamal craint qu’elles amènent à une raréfaction de ces marchandises sur le marché anjouanais. Ce qui est rare est cher, on peut donc également craindre une augmentation de certains prix, même si « les prix sont nettement moins élevés à Anjouan qu’à Mayotte ». Mais, les coûts de structures et salariaux n’ont aucun point commun. Le salaire anjouanais se situe aux alentours de 150 euros.

L’Union des Comores est elle aussi confrontée à un problème de vie chère liée aux cours des matières premières, notamment les produits alimentaires, sur les marchés internationaux. L’ONU s’en inquiétait récemment.

(Source : Malango Actualité
http://www.malango-actualite.fr/art...)


Mardi 25 octobre

Dzoumogné a vécu pendant près de six heures un véritable état de siège

Un adolescent de 14 ans a été transporté par hélicoptère au centre hospitalier de Mamoudzou après avoir été blessé à la mâchoire, à la suite de heurts violents qui avaient opposé mardi 25 octobre des jeunes aux gendarmes mobiles.
De source hospitalière,
il a été indiqué qu’il avait été blessé par un tir de "gomme-cogne".


Le collectif intersyndical a lancé un nouvel appel à la grève générale et à des rassemblements pour lundi 24 octobre.

Une conférence de presse se tiendra ce lundi à 11h, à la salle DRH du conseil général, pour présenter la position du service des sapeurs-pompiers de Mayotte selon laquelle le décès d’Elanziz Ali ne serait pas consécutif à un massage cardiaque mal pratiqué, contrairement aux déclarations du procureur Philippe Faisandier de jeudi soir, qui se basaient sur le rapport d’autopsie pratiqué le médecin légiste le lendemain de l’accident.


Pendant que Mayotte est en proie à des troubles comme elle n’en a jamais connu, les expulsions de personnes en situation irrégulière se poursuivent. La préfecture vient d’être condamnée à la suite d’un référé-liberté concernant un Comorien reconduit illégalement à Anjouan, selon un communiqué de la Cimade.

Saindou* vit à Mayotte depuis 2002. Il a une compagne, de nationalité française, avec laquelle il a deux enfants qui sont donc français. Mercredi dernier 19 octobre, Saindou est interpelé par la gendarmerie sur les lieux où se déroule la manifestation contre la vie chère à Majicavo. Après un contrôle d’identité, il est amené le soir même au Centre de rétention administrative (CRA), « sans qu’il puisse informer sa compagne », précise la Cimade.

Le lendemain, jeudi, devant «  l’absurdité de sa situation », le collectif d’accompagnement des étrangers en voie d’expulsion a immédiatement réagi et envoyé un recours gracieux à la préfecture, « accompagné de toutes les pièces justificatives ». La réponse à cette requête a été « conforme à l’habitude », c’est à dire que dès 14h00, Saindou est expulsé vers Anjouan par avion, « après examen de la situation de l’intéressé » par les services de l’état.

Dans la soirée, devant « l’iniquité flagrante de cette décision », la Cimade dépose, au nom de Saindou, un «  référé liberté » devant ce quelle considère comme étant une «  violation manifeste de la loi applicable à Mayotte (Ordonnance 2000-373, articles 33 et 34-I-4) mais aussi au regard des lois européennes (Convention Européenne des Droits de l’Homme art. 8) ».

Dès le 22 octobre, comme le veut la procédure, le tribunal administratif se réunit pour étudier ce cas et le juge des référés, Monsieur Couturier, rend son verdict. La préfecture est condamnée à verser 800 euros au plaignant et elle est sommée «  d’organiser sans délai le retour » de Saindou sur le territoire de Mayotte.

La Cimade s’est félicitée de ce jugement et estime que «  contre les agissements expéditifs de la Préfecture, la justice fait droit à la raison ».

(Source : Malango Actualité)
http://www.malango-actualite.fr/art...


Mayotte - Sous les mabawas, les cactus
Par Eric Trannois

La ’’crise des mabawas’’ a finalement peu à voir avec un problème de vie chère. Ce thème a été choisi par référence au mouvement de Guadeloupe de 2009, mais il masque une autre réalité bien plus dérangeante pour ceux qui sont en réalité responsables de ce mal être des Mahorais qui se rendent compte qu’on les a bernés pendant cinquante ans.

(...) http://www.malango-actualite.fr/art...

Le conflit social que traverse Mayotte en ce moment repose presque entièrement sur un seul mot : « frustration ». Frustration d’une consommation naissante dont les Mahorais ont peur d’être exclus et frustration devant le statut de département qui ne répond pas à leurs attentes, à leurs croyances pour être plus exact, tant ces attentes relèvent du fantasme irréalisable. Sophie Blanchy1, anthropologue, ne dit pas autre chose quand elle affirme que «  l’état du département n’est pas ce à quoi ils s’attendaient, ce qu’on leur avait promis » dans les colonnes du Nouvel Observateur de ce 20 octobre.

Il met également en lumière d’autres malaises. Combien de fois a-t-on pu entendre les élus mahorais demander à ce qu’on fasse «  fonctionner la solidarité nationale » ? Dans les deux sens ? serait-on tenté de demander. Les Mahorais attendaient une manne venue de l’état à ce titre, et pour l’heure, ils voient que la présence de l’état français « se manifeste surtout au quotidien par la présence policière », comme le remarque Sophie Blanchy, qui si elle ne s’adresse pas à eux directement -26.000 reconduites à la frontière l’année dernière-, impacte malgré tout leur quotidien. Les Mahorais ne peuvent sortir sans leurs papiers, au risque de se retrouver «  à la police pendant plusieurs heures, pour qu’ils vérifient » qu’ils sont bien français, comme nous le dit Marianne, une habitante de Chirongui. Personne ne peut être à l’aise dans ce climat de ’’chasse à l’homme’’ perpétuelle, surtout quand le chassé est un frère, un cousin, un ami. Absolument personne.

Enfin, et c’est probablement le malaise le plus difficile à accepter et à mettre sur la table, la petitesse du territoire et la proximité des autres îles, mais également les liens familiaux très étroits qui existent entre elles, y compris Madagascar, font que Mayotte ne pourra continuer très longtemps à vivre dans une bulle qui a pour limite la barrière de corail. Ce conflit a enfin mis en évidence que si l’on voulait résoudre au moins en partie ce problème de vie chère, il fallait commercer avec nos voisins, Madagascar et l’Union des Comores. Certains n’ont plus peur d’évoquer cette possibilité de faire venir les tomates d’Anjouan plutôt que de Marmande -des initiatives privées ont commencé ce travail- et le bœuf de Madagascar plutôt que du Brésil. Mayotte est dans la rue pour protester contre la vie chère, mais le zébu mahorais se vend entre 12 et 20 euros le kilo, au bord de la route, au moins aussi cher que la viande importée du Brésil, mais sans frais de port, de structures ni de distribution. Celui de Madagascar est en vente au détail sur les marchés malgaches pour quelques euros.

Assez sournoisement, les conclusions des états généraux de l’outremer préconisaient, pour faire baisser les prix, de favoriser le marché régional face aux importations lointaines, mais la législation continue à favoriser les entreprises françaises, éventuellement européennes, par différents artifices, les plus pratiques étant ceux de l’hygiène et des normes. Un obstacle pourtant facilement surmontable, pour peu que la volonté soit là.

Comme on peut le voir, on est très loin du prix des mabawas et il serait utile, pour espérer un avenir serein de Mayotte, de regarder les cactus qui se cachent sous ces mabawas. Tant que l’on n’aura pas posé les vrais problèmes sur la table, Mayotte souffrira d’accès de fièvre périodiques, chaque fois plus violents, chaque fois plus nauséabonds dans les méthodes utilisées et les débordements.

1 - Sophie Blanchy est l’auteur, entre autres, de ’’La vie quotidienne à Mayotte’’, éditions L’Harmattan – 1990


COMORES : Non, non, non, Mayotte, ce n’est pas la France !

Par Hervé Cheuzeville

Depuis plusieurs jours, une situation insurrectionnelle prévaut dans l’île de Mayotte. Les grands médias nous expliquent que la population locale est en colère contre la cherté de la vie. Les produits de consommation courante y seraient beaucoup plus chers qu’en métropole, alors que le pouvoir d’achat des habitants de l’île est bien plus faible. Présenté de cette manière, on ne peut que sympathiser avec les Mahorais en colère. Cependant, tout n’est pas aussi simple ! Dans cette affaire de Mayotte, les gouvernements français successifs, depuis 1974, ont trompé le peuple qui les a portés au pouvoir.

Ils ont aussi défié la communauté internationale. Pourquoi ?
(...)

http://www.echosdafrique.com/201110...
ou http://www.lepost.fr/article/2011/1...

On affirme que le nouveau statut de Mayotte est irréversible, que l’on ne peut pas revenir en arrière. Je ne suis pas de cet avis. Je reste persuadé qu’il existe une alternative. Un accord de partenariat privilégié pourrait être conclu entre la France et l’Union des Comores. Dans ce cadre, Mayotte pourrait trouver une place de choix dans cet Etat fédéral que constituent désormais les Comores, et jouer un rôle clef dans ce partenariat. Mayotte pourrait trouver le chemin d’un développement véritable au sein de son environnement culturel et géographique naturel, au lieu de générer cette économie artificielle qui est en train de se développer dans l’île, véritable cul-de-sac de la France, où 45 % des salariés sont employés par l’administration. Cette solution pourrait ensuite être soumise à référendum, tant en France qu’aux Comores, après une période durant laquelle tous les enjeux auraient été clairement expliqués aux citoyens des deux pays.

Les Mahorais, comme le reste des Comoriens, ont le droit au respect. Quant aux Français, ils ont le droit à la vérité. Le gouvernement actuel, comme tous ceux qui l’ont précédé depuis 1974, n’ont jamais eu la volonté et le courage de la révéler.

Hervé Cheuzeville, 14 octobre 2011


23 octobre 2011

Pour la première fois depuis trois semaines, les commerces ont pu ouvrir normalement, samedi, sur l’île de Mayotte, paralysée pendant près d’un mois par une crise sociale, a constaté une correspondante de l’AFP.

Le calme est revenu à Mayotte depuis jeudi, au lendemain du décès d’un manifestant qui s’est écroulé au sol, lors d’une échauffourée avec les policiers, en centre-ville de Mamoudzou, préfecture de Mayotte.

Samedi, des milliers de clients se sont précipités vers les magasins, principalement les grandes surfaces, avec parfois quelques tensions dans les files d’attente. Certains étaient arrivés dès 5 heures pour une ouverture à 8 heures. Des gendarmes mobiles sont intervenus aux abords de plusieurs grandes surfaces pour réguler le flot des consommateurs.

La ministre de l’Outremer, Marie-Luce Penchard, a annoncé samedi la nomination d’un médiateur à Mayotte pour mener des discussions sur les prix de première nécessité, accédant ainsi à une demande des syndicats de ce département en crise depuis un mois.

Source : AFP


22/10/2011

COMORES /Mouvement social à Mayotte : Un arbre pour cacher la forêt

http://www.comores-web.com/article/...

Le profond mouvement social Maorais va-t-il déboucher sur les mabawas ?

Des bons d’achat, c’est sur ce maigre résultat que le mouvement social d’une rare ampleur à Mayotte risque de déboucher. Les autorités n’ont pas cherché à comprendre qui sont ces jeunes qui manifestent, d’où viennent-ils, quel est leur environnement, et pourquoi tant de violence et de détermination, après le rêve vendu de la départementalisation. La caricature de la baisse des ailes de poulets, comme explication du malaise, et la réponse que la ministre française de l’Outre-mer a donnée n’a pas réussi à baisser la tension. Elle l’a envenimée.

L’irréparable a été commis

Après la signature de l’accord par certains syndicats sur les prix de certains produits de première nécessité, les manifestants refusent toujours de s’inscrire dans une logique de “négociations truquées“ qui ne correspond pas à leurs attentes. Ils continuent encore à dévaler les rues pour fermer les magasins, ouverts souvent sur ordre du préfet en présence des forces de l’ordre, dont plus de 200 sont venus en renfort de l’île de la Réunion. Un homme de 39 ans, Ali El Anziz, a décédé mercredi matin vers 11h30 d’une contusion cardiaque, à la suite d’une riposte des fonctionnaires de la Police aux frontières (Paf) contre des jeteurs de pierres autour d’un barrage au rond-point du Commandant Passot. L’irréparable a été commis et les médias français ne se sont saisis du dossier qu’au crédit d’une victime. Deux autres blessés sont encore hospitalisés et un enfant a perdu un œil, frappé à bout portant par un gendarme à l’aide d’un flash-ball.
Le protocole signé, rejeté par les manifestants qui ne s’y reconnaissent pas, prend en compte la mesure des bons d’achat de 5 euros pour 10 produits qui entrera en vigueur le 1er novembre 2011. Une proposition préconisée par Marie Luce Penchard, la ministre de l’Outre-mer, que les syndicats avaient pourtant rejetée. Ces bons seront utilisables par tous les salariés aux revenus mensuels de moins de 600 euros inscrits à la Caisse d’allocation familiale (Caf). Mayotte aborde ses problèmes avec une œillère. Le protocole vise neuf produits de première nécessité : des ailes, cuisses de poulet, riz, viande de bœuf congelée, farine, huile végétale et huile de palme, boite de tomates, lait et sardines. A cette liste, s’ajoutent le gaz et le sable. Les effets de la départementalisation, censée apporter plus de revenus aux Mahorais, produit l’effet inverse. On aborde les questions du ventre en priorité au détriment des frustrations plus graves, sur le foncier qui change de main, les valeurs traditionnelles qui deviennent des actes illicites, des pratiques ancestrales sur l’héritage proscrites, les modes de mariage interdits.


Cacher ces effets que l’on ne saurait voir

Sur la viande, enjeu majeur des négociations, le protocole stipule que ce produit “fera l’objet d’une analyse en priorité dans le cadre de l’Observatoire des prix“, alors que l’intersyndicale demande l’examen des onze produits “avant de quitter la rue“. Les associations Afoc, Ascoma et le Collectif des citoyens perdus bénéficieront de deux contrats financés par l’Etat afin de poursuivre la surveillance des prix sur Mayotte. Alors qu’une première baisse était décidée sur les trois produits d’urgence que sont le riz, les sardines, et les ailes de poulet, “une grande enseigne en avait profité aussitôt pour élever les prix d’autres produits alimentaires“, explique, dans Malango Ansoir Abdou, du “Collectif des citoyens perdus“. La direction du Travail s’engage aussi à étudier les marges pratiquées par la grande distribution, qui ont pratiquement le monopole à Mayotte empêchant toute concurrence dans le domaine.

Poser les vraies questions

Les acteurs économiques et sociaux, l’Etat, le Conseil général et le Conseil économique et social projettent de se réunir jusqu’en décembre de cette année pour étudier les prix de 350 produits, et avant la fin du mois d’octobre, un calendrier de réflexion collective sera établie pour discuter des thèmes du développement économique de Mayotte, l’emploi et la maitrise des prix. Neuf réunions thématiques, dont l’énergie, les transports aériens et terrestres ou les droits et libertés sociales seront à l’étude dans le cadre de ces réflexions.
Pour une fois, les Comoriens des autres îles ne sont pas pointés du doigt sur la dégradation de la situation à Mayotte. Mais encore une fois, les Maorais refusent de poser les vrais problèmes de l’île. Assisté, vivant sous perfusion financière de Paris, le réveil risque d’être dur, quand ils devront réapprendre à se prendre en charge, après que la départementalisation les aura complètement desséchés de leur culture, déshérités de leur terre, humiliés dans leur chair, parce que vidés de leur essence de Maorais. Ce n’est pas le prix des mabawas qui sauvera l’île.

Source : Al-watwan N° 1840 du vendredi 21 octobre 2011


"Entre 2007 et 2011, il y a eu une inflation de plus de 50% à Mayotte. Les frais de douanes et le transport n’expliquent pas une telle hausse", dénonce Salim Nahouda, le secrétaire général CGT Ma, l’une des organisations à l’origine de l’intersyndicale. Un constat qui semble faire consensus. "Tout le monde s’accorde sur un point : les prix ont augmenté plus rapidement et plus fortement à Mayotte que partout ailleurs en métropole et en Outre-mer", confirme Abdoulatifou Aly, député de Mayotte.

Salim Nahouda dénonce les monopoles, les marges exorbitantes et la proximité entre les représentants de l’Etat et les chefs d’entreprise. Ce qui "a faussé dès le départ la démarche de négociation", affirme-t-il. Avant d’enfoncer le clou : "les profiteurs n’ont pas leur place à Mayotte".

Abdoulatifou Aly reconnaît le problème des monopoles mais il condamne la tournure prise parfois par les événements. "La violence ne bénéficie pas à ceux qui se battent contre la vie chère. Cela va aggraver la situation d’oligopoles en décourageant les investisseurs potentiels".


20 décembre 2011

Environ 5.000 personnes participaient, jeudi matin à Mamoudzou, dans l’île de Mayotte, à une marche blanche en hommage à Ali El Anziz, 39 ans, mort après des échauffourées avec la police, dans le cadre du mouvement contre la vie chère qui agite l’île depuis trois semaines.

Le cortège s’est arrêté à l’endroit où Ali El Anziz s’est effondré, mercredi matin, avant de succomber plus d’une heure après son admission au centre hospitalier de Mamoudzou.


20 décembre 2011

Le préfet Thomas Degos est intervenu hier soir, en direct sur la chaine publique pour lancer un appel au calme. A sa sortie des studios de Mayotte Première, il a été la cible de jets de galets par des manifestants présents aux abords de la station.



Les manifestants scandaient des slogans demandant le départ du préfet, tandis que l’un d’eux brandissait une pancarte avec l’inscription "le préfet m’a tuer" et ornée d’une croix gammée. Thomas Degos a pu quitter les lieux, en voiture, sous la protection d’une vingtaine de gendarmes mobiles.

 Cette réaction de violence est sans doute la réponse aux propos du préfet. Selon lui, le manifestant décédé hier a vraisemblablement succombé à une crise cardiaque, écartant de ce fait l’implication directe des forces de l’ordre.


19 octobre 2011

Un manifestant est décédé ce matin, lors d’un affrontement avec les forces de l’ordre, dans le centre de Mamoudzou, chef-lieu de Mayotte.

Un autre manifestant a été grièvement blessé par un tir de flashball et hospitalisé. Il a été évacué vers l’hôpital de Mamoudzou.

Les habitants de Mayotte ont du mal à comprendre car, selon une source contactée sur place, "il n’y avait pourtant pas d’affrontements, pas de véritables regroupements mais les militaires lancent des tirs et les enfants ici sont affolés. On n’a pas le sentiment d’être en France, mais plutôt dans un pays occupé".

L’intersyndicale a condamné « l’usage fatale des armes de la part des forces de l’ordre » en demandant que justice soit rendue. Et si elle appelle en petit, en bas de son communiqué, à ce que manifestants et forces de l’ordre gardent leur calme, c’est après avoir décrit que « les manifestants étaient dans le calme Place de la République où ils ont été gazés, matraqués, et un des nôtres a été tué à bout portant par un tir de flash-ball ».

Le rapport de force continue entre les autorités et la population. Cela fait maintenant plus de trois semaines que les habitants de l’île manifestent quotidiennement.

___

Après le décès ce matin, d’un homme de 39 ans, le syndicat enseignant FSU dénonce «  le pourrissement du conflit tant par l’Etat que par le patronat et la grande distribution ».

N’ayant pas reçu de réponse à ses interrogations et devant «  l’absence totale de communication du Vice-rectorat depuis la rentrée des classes », le syndicat demande donc aux parents de «  garder leurs enfants à la maison » et « aux enseignants et personnels de l’éducation nationale d’exercer leur droit de retrait dès demain jeudi ».

En brousse, alors que les barrages ont refleuri dès hier soir, la plupart des commerces étaient encore fermés aujourd’hui et la FSU s’interroge : « Comment peut-on demander à des élèves le ventre creux de fournir un réel effort scolaire ? ».


18 octobre 2011

Les représentants du syndicat FO ont signé un protocole d’accord lundi soir avec les responsables de la grande distribution. Ce-dernier prévoit la baisse des prix de huit produits de première nécessité sur les onze discutés. Le prix du carton d’ailes de poulet passerait ainsi de 26,90 euros à 19,95 euros et le prix de la bouteille de gaz, actuellement de 31 euros, serait aussi revu et passerait à 25 euros.

Engagés depuis le premier jour dans la lutte contre la cherté de la vie, les autres syndicats estiment que ces propositions formulées par les professionnels de la grande distribution ne sont pas satisfaisantes. Ils appellent donc la population à poursuivre la mobilisation, et réclament des garanties :
- d’une part, sur le prix de la viande, où les négociations n’ont pour l’heure abouti sur aucun accord ;
- de l’autre, sur la durée de cet accord. Et pour cause, la baisse des prix concédée par les responsables de la grande distribution sera effective jusqu’au 31 décembre 2011. Les syndicats veulent l’assurance que le dispositif sera reconduit au 1er janvier.

Plusieurs commerces ont rouvert ce mardi, sous la surveillance des policiers, présents en nombre . Un camion de marchandises a cependant été été la cible de pilleurs à Mamoudzou. En l’espace de quelques minutes, une foule composée de manifestants s’est emparée de tout ce qui se trouvait dans le camion.

Sources : Kwézi TV


17 octobre 2011

21e jour de grève

Plusieurs centaines de Mahorais ont de nouveau défilé dans les rues du centre-ville de Mamoudzou, pour manifester contre la vie chère. Depuis le début de cette crise sociale, un important dispositif de Police et de Gendarmerie a été déployé. Des policiers venus de la Réunion et de Paris ont été mobilisés pour renforcer le dispositif de sécurité. Ce lundi, deux escadrons de gendarmerie - l’un de la Réunion, l’autre de Paris - ont été envoyé à Mayotte en renfort.

Les discussions ont donc repris à 15 heures. Coup dur pour les négociations vers 22 heures. Kamiloudine Djanffar, secrétaire général adjoint de la CGT Ma raconte : « Nous étions sur le point de signer. On avait trouvé un accord sur les huit produits déjà négociés. Pour les trois restants, le sable, la viande et le gaz on était d’accord avec les patrons pour qu’ils soient étudiés par l’observatoire des prix pour voir comment les prix sont construits et voir où on peut baisser. Mais au moment de signer les patrons ont demandé que l’accord soit pour trois mois. On ne fait pas trois semaines de grève pour un accord qui dure trois mois. » D’autant que les prix à baisser d’urgence concernent 11 produits mais qu’il reste 350 autres produits composant le panier de la ménagère mahoraise à étudier.


15 Octobre 2011

Mayotte : les annonces du gouvernement ne calment pas le mouvement de contestation

"Personne n’a été convaincu", lâche un manifestant après le discours de la ministre. Et le départ dans la foulée de Marie-Luce Penchard n’a pas été du gout des manifestants. Du coup, de nouveaux affrontements entre manifestants et forces de l’ordre se sont déroulés dans le chef-lieu de Mayotte, Mamoudzou. Les incidents se sont produits après le discours de la ministre et un supermarché a été pillé par des manifestants. Le calme est revenu dans le centre seulement vers 22 heures selon la police.

La grève continue à Mayotte et l’issue du conflit semble très lointaine car pour le moment aucune date de négociations n’a été fixée entre les syndicats, le patronat et l’Etat.

http://www.humanite.fr/social-eco/m...

Après l’annonce par la ministre Marie-Luce Penchard de mesures contre la vie chère, pour tenter de sortir de la crise qui paralyse l’île depuis trois semaines, les manifestants ont fait entendre leur colère, vendredi soir.

Des incidents se sont produits à Mamoudzou, chef-lieu de Mayotte, à quelques centaines de mètres de la place de la République où était massée une foule d’environ 4 000 manifestants, mécontents des annonces faites par la ministre de l’Outre-mer, Marie-Luce Penchard.
(...)

Les manifestants dénoncent des annonces décevantes de la part de la ministre. "J’ai vu plutôt un ministre qui est venu conforter le camp des patronats, en particulier les grands distributeurs qui aujourd’hui dépouillent le porte-monnaie des Mahorais", explique un manifestant sur Linfo.re. Pour Salim Nahouda, secrétaire général de la CGT Ma, "la ministre nous a signalé qu’elle n’avait pas le pouvoir de négocier, elle est donc hors sujet pour nous".


Vendredi 14 octobre 2011

Grâce à la solidarité, sa mère va pouvoir rejoindre ce vendredi Wali seul dans un hôpital de la Réunion

http://www.linfo.re/-Faits-Divers-/...

Victime d’un tir de flash-ball il y a une semaine, le jeune Wali a été séparé de sa famille et de ses proches restés à Mayotte. Sur la plage de la cité portuaire de Longoni, alors qu’il courait avec d’autres marmailles, l’enfant a reçu en pleine tête un flash-ball tiré à 11 mètres de distance par un gendarme. Grièvement blessé, il a été pris en charge par les équipes médicales de Mamoudzou. Son transfert à la Réunion était vital, pour qu’il puisse être être opéré. Hospitalisé au Groupe Hospitalier Sud Réunion (GHSR), Wali a perdu définitivement l’usage de son oeil droit.

Le gendarme à l’origine du tir qui a blessé le garçon a été mis en examen pour "violences sur mineur de moins de 15 ans ayant entraîné une infirmité permanente avec une usage d’une arme par une personne dépositaire de l’autorité publique dans l’exercice de ses fonctions", avant d’être libéré et placé sous contrôle judiciaire.

Depuis une semaine, Wali est seul à l’hôpital, ses parents n’ayant pas pu faire le déplacement. Seuls les membres de la famille et l’avocat en charge du dossier Maître Saïd Larifou sont autorisés à lui rendre visite. "Notre premier objectif est que ses parents puissent venir le réconforter et lui donner toute l’affection nécessaire", a expliqué Halima Pinchon, coordinatrice des associations mahoraises du Sud et du Comité de Soutien créé pour Wali. Un souhait exaucé, puisque la mère de la petite victime s’envole aujourd’hui de Mayotte pour rejoindre son fils. Les médecins n’ont pour l’instant pas donné d’indication sur la date de sortie de l’hôpital, mais sa mère pourra désormais être à ses côtés le temps de sa convalescence.

Pour l’enfant, l’histoire est simple. Il jouait sur la plage de Longoni vendredi 7 octobre, deux véhicules de gendarmerie sont arrivés avec quatre gendarmes, "il y en a un qui m’a attrapé (...). J’ai couru, un autre est retourné à la voiture et a pris son arme et tiré", explique le garçon dans le Jir de ce matin.


Jeudi 13 octobre 2011

http://www.temoignages.re/manifesta...

Dès 7 heures, arrivés des 4 coins de l’île, ils étaient des milliers à manifester hier à Mayotte, au 17ème jour de mobilisation. Ce nombre est à souligner car le pays est totalement paralysé par la pénurie, et parsemé de barrages. Le cortège est parti de Mamoudzou. Dans le même temps, une réunion avait lieu dans la principale ville de Mayotte avec les syndicats et le patronat.

Si hier aucune violence policière n’était à dénombrer, la situation reste très tendue. La solidarité s’amplifie pour faire céder ceux qui profitent de la vie chère et pour que l’égalité soit enfin une réalité dans le pays.

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Mercredi 12 octobre

Témoignage

http://www.temoignages.re/nous-ne-sommes-pas-des-animaux,52524.html

Une Mahoraise touchée par le tir des forces de répression
« Nous ne sommes pas des animaux »

Vendredi dernier, un jeune Mahorais de 9 ans avait été touché en pleine tête par le tir d’un gendarme. Ce dernier a été mis en examen quelques jours plus tard. Les faits sont d’une extrême gravité, car le jeune a perdu un œil. Il a dû être transféré à La Réunion pour être soigné.

Hier, c’est au tour d’une femme d’être la cible des forces de répression. Elle a été également touchée par un flash-ball, c’est-à-dire une balle en caoutchouc.
Ce sont des balles en caoutchouc que le pouvoir de l’apartheid utilisait pour réprimer les manifestations du peuple sud-africain.
À Mayotte, ce sont ces balles en caoutchouc que les forces de répression utilisent pour tirer sur les manifestants.
Les témoins du drame d’hier ont dénoncé les méthodes des fonctionnaires de police, « nous ne sommes pas des animaux ».

L’accumulation de ces actes de violence inquiète. Les Réunionnais ont déjà subi une telle offensive. Le 7 mars 1994, un gendarme avait tiré sur Théo Hilarion. Il a fallu 14 ans de luttes pour que des responsables soient jugés en Cour d’assises. À Mayotte, l’institution judiciaire semble agir plus rapidement, et l’arme n’a pas été jetée au fond de la mer.


http://www.temoignages.re/souleveme...

Soulèvement populaire à Mayotte :
Jeunes Réunionnais, refusez de tirer sur les jeunes Mahorais.

mardi 11 octobre 2011

Ils étaient nombreux ceux qui ont salué positivement les révoltes des jeunes en Tunisie, Egypte, Yémen, Syrie… Parmi eux, il y avait le Président de la République française, Nicolas Sarkozy, qui poussa le soutien aux manifestants libyens jusqu’à utiliser les forces armées françaises contre le pouvoir en place. De manière générique, ils appellent cette effervescence populaire « le printemps arabe ». Cet encouragement n’est pas sans répercussion.

Les jeunes de Mayotte manifestent depuis 2 semaines contre la vie chère et pour plus d’emplois. Ils dénoncent les circuits de distribution des marchandises qui conduisent à l’affichage des prix exorbitants. Ils comparent les prix par rapport à La Réunion et en France. Ils demandent la transparence sur les prix et le versement de revenus sociaux pour permettre à la population de faire face aux besoins quotidiens.

Le gouvernement et Nicolas Sarkozy sont pris au piège de leur propre jeu médiatique. Maintenant, ils ont commencé par dénoncer les manifestants et ils ont envoyé les forces de répressions pour mâter les rebelles. Les moyens militaires sont venus de France et de La Réunion. L’Histoire se répète : La Réunion est utilisée comme base de fournitures de moyens militaires à l’encontre des jeunes Mahorais. Cela nous ramène à 1947, lorsque notre île a servi de réservoir militaire et de support logistique pour écraser une manifestation malgache qui s’est conclue par 100.000 morts et 5000 arrestations. Certains manifestants furent même condamnés à mort.

Le gouvernement aura beaucoup de mal à expliquer qu’on dépense des centaines de millions pour accompagner la révolte dans les pays arabes et qu’on réprime celle de Mayotte. Il est urgent de donner satisfaction aux manifestants dont les revendications sont tout à fait légitimes. La Réunion ne doit pas servir de base arrière à la répression. Les jeunes Réunionnais ne doivent pas être utilisés pour tirer sur les jeunes Mahorais et servir des intérêts réactionnaires de Nicolas Sarkozy, un Président de la République totalement inconséquent.

J.B.

http://www.temoignages.re/situation-explosive-a-mayotte,52486.html

La situation s’est tendue hier en fin de matinée à proximité de la commune de Chirongui.

Voir photos :
http://www.ipreunion.com/reportage....

(...)

Sur tous les carrefours de la route menant à Majicavo, gendarmes et policiers avaient pris position. « Regardez, ils sont là à nous guetter comme si on était des voleurs ou des assassins. On a juste faim. Si la France ne peut pas comprendre cela, c’est très triste » s’insurge Monsieur Mohamed. La soixantaine déjà très largement entamée, il marche en tête du cortège, en s’appuyant sur une canne.

La grande surface était en fait fermée. Certains manifestants ont symboliquement brûlé quelques poubelles avant de reprendre le chemin inverse en direction de Mamoudzou. Les grévistes, qui tôt ce lundi matin ont fait fermer les rares commerces et bureaux du centre-ville ouverts, ne semblent pas sentir la fatigue. « Vous savez, lorsque l’on est sûr d’avoir raison, cela vous donne des ailes », explique Fatouma, une mère de famille.

En début d’après-midi, alors que la tension semblait retomber, la situation s’est de nouveau tendue. Les manifestants ont enflammé une barricade dans le quartier de Kaweni, à l’entrée de Mamoudzou. Les gardes mobiles ont commencé à les repousser en tirant des grenades lacrymogènes. Quelques galets ont alors volé. Deux hommes qui se trouvaient en bordure du cortège des manifestants ont été interpellés de manière très musclée par les gendarmes. Une jeune femme qui cherchait à regagner son domicile, fortement incommodée par les gaz, a fait un malaise en pleine rue. « Vous êtes des assassins », a-t-elle crié aux gendarmes.

Peu de temps après, alors que les manifestants étaient repoussés jusqu’à la place du marché où ils se réunissent maintenant tous les jours depuis 3 semaines, de nouvelles grenades ont été tirées par les forces de l’ordre. La tension était alors à son comble.

Les derniers heurts ont eu lieu à la tombée de la nuit dans le centre-ville de Mamoudzou. Les policiers ont voulu interpeller deux jeunes garçons soupçonnés d’avoir jeté des pierres en leur direction. Les grévistes ont essayé de s’interposer. Les forces de l’ordre ont une nouvelle fois, tiré des lacrymogènes.

En début de soirée, les manifestants et les forces de l’ordre poursuivaient leur face à face tendu. « Nous ne lâcherons rien tant que nous n’aurons pas satisfaction. Demain, les gens seront encore plus énervés, les choses vont être pires qu’aujourd’hui » prévient un manifestant.

À noter que la réunion de concertation de ce lundi matin entre le préfet, Thomas Degos, et l’intersyndicale n’a rien donné. « Nous sommes déçus même si nous ne nous attendions pas à grand-chose. Le préfet a juste pris note une nouvelle fois de nos revendications. Il n’y a rien eu de plus » a commenté Salim Nahouda, secrétaire général de la CGT Mayotte, à l’issue de la rencontre avec le représentant de l’État. « Il faut absolument que l’État admette que les Mahorais en ont plus qu’assez d’être traité comme ils le sont », a ajouté le syndicaliste. Élargissant son propos, il ajoutait : « Le problème ne se limite pas à faire baisser le prix des ailes de poulet. C’est un véritable changement de société que nous voulons. Nous en avons assez d’un système dominant en place, nous voulons être les maîtres de notre propre développement. Les Mahorais doivent être maîtres chez eux ».

Un discours qui est sans doute un tournant dans le mouvement revendicatif des Mahorais contre la vie chère.

Mahdia Benhamla à Mayotte pour www.ipreunion.com


"Continuons à faire pression sur les grandes surfaces. Qu’aucun ne réussisse à ouvrir ses portes. En cas de disette, on se nourrira à l’ancienne". Cela reviendrait à consommer des noix de cocos, des bananes, du manioc, du fruit à pain, des tomates... "


Portrait - Chanassi Ahmed Touroukou, Conseillère en insertion professionnelle
http://www.mayottehebdo.com/2011101...


Vie chère - Mayotte à l’heure d’un choix de société
François Macone

http://www.mayottehebdo.com/201110109604/vie-chere


13 ème jour de grève sous haute tension à Mayotte
http://www.linfo.re/-Societe-/13-em...


Lundi 10 octobre 2011

Ce lundi, les grévistes entrent dans leur troisième semaine de mobilisation contre la vie chère. La situation reste extrêmement tendue. La circulation reste très compliquée sur l’île, où les employés travaillant sur la barge entre Petite Terre et Grande Terre n’ont toujours pas repris le travail.

Ce matin, le rendez-vous a été donné pour une nouvelle manifestation après l’échec des négociations samedi. Mais une rumeur circulant sur le fait que des immigrés d’origine comorienne devait être régularisé a modifié le programme de la manifestation. Les grévistes se sont retrouvés devant les grilles de la préfecture, demandant la fermeture du service régularisation. "C’est irrespectueux !" estime cette manifestante. Des doléances bien éloignées des revendications initiales portant sur le coût de la vie. Mais en ce 13 ème jour de grève, d’autres éléments, signes d’un profond malaise social, brouillent le débat.

Bloqués par les forces de l’ordre, les manifestants ont fini par se disperser. Les magasins ouverts sont pillés. Pour l’Intersyndicale, les commerçants ouvrant leurs portes sont "irresponsables". Parlant d’une même voix, les syndicats ont également appelé à poursuivre la grève jusqu’à jeudi, estimant que le préfet Thomas Degos cherche à gagner du temps. Ils ont également appelé les chefs d’entreprise à donner des jours de chômage technique ou de congés annuels pour qu’ils se joignent au mouvement. Manifestants, leaders syndicaux et politiques pointent quant à eux du doigt la forte présence policière qui ne ferait qu’amplifier les tensions.

(...)

Source : http://mayotte.la1ere.fr/infos/actu...

"En première ligne des affrontements, de jeunes Comoriens, arrivés illégalement sur l’île et dont les parents ont été reconduits à la frontière. Livrés à eux-mêmes, complètement exclus de la société, ils laissent éclater leur frustration lors des manifestations."

Dernière minute ! (13h20 heure de Paris)

Entre 400 à 500 personnes manifestent actuellement à Kaweni. Elles ont été repoussées par les forces de l’ordre. Une partie de la foule se dirige vers le tribunal pour aller assister à la comparution immédiate de manifestants arrêtés la semaine dernière, alors qu’une autre partie a pris la direction de Mamoudzou.


http://lci.tf1.fr/economie/conjonct...

La tension à Mayotte, qui a abouti à un quasi-blocage des deux îles (Petite-Terre et Grande-Terre) composant le 101e département français, dure depuis deux semaines déjà. Sans signe annonciateur d’une sortie de crise. Les barrages érigés sur les principaux axes ont été levés, la circulation est de nouveau possible, mais les forces de l’ordre doivent faire la chasse aux blocages ponctuels qui réapparaissent çà et là ; et surtout, les commerces restent pour la plupart fermés. Pour le préfet Thomas Degos, joint par TF1 News, qui multiplie les rencontres entre, d’une part, les délégués du collectif représentant les protestataires, et d’autre part, les membres du Medef, de la grande distribution et des chambres consulaires, ce lundi marque une nette décrue dans les violences. "Malgré quelques échauffourées du côté de Kaweni avec, non pas des manifestants, mais des éléments extérieurs qui voulaient entrer dans la zone commerciale".

La semaine dernière, les journées de jeudi et vendredi avaient été marquées par des jets de cocktails Molotov sur les forces de l’ordre et par deux blessés parmi les manifestants. "L’un est hors de danger et doit subir des examens à la Réunion", raconte le préfet ; "l’autre - un jeune garçon, et non une fillette, comme ce qui avait été dit - a été gravement blessé à l’oeil par le tir de flashball d’un gendarme qui voulait se dégager alors qu’il avait été encerclé par la foule avec deux collègues, et qui vient d’être mis en examen." Des internautes qui avaient joint TF1 News depuis Mayotte évoquaient des pillages de supermarchés, des commerces fermés sous la menace de représailles, des familles bloquées chez elles sans pouvoir s’approvisionner. L’un d’eux n’hésitait pas à parler de "chasse aux Blancs".

(...)


Dimanche 9 octobre 2011

Source : http://www.rfi.fr/france/20111009-m...

Par RFO

A Mayotte, le mouvement contre la vie chère se poursuit. Les négociations n’ont pas permis d’avancer, samedi 8 octobre. Aucune nouvelle rencontre n’est prévue ce dimanche. Hier, l’association des maires de Mayotte avait appelé à une manifestation pacifique en soutien au mouvement.
Manifestation qui a failli dégénérer à Kawéni, près de Mamoudzou. Les forces de l’ordre ont tenté de passer au sein de la foule pour aller protéger une grande surface. Les quelques coups de matraques distribués n’ont pas été du goût des maires. Les élus demandent le départ du préfet. Du coup, la primaire du PS a été annulée ce 9 octobre.

Avec le correspondant de RFO pour RFI

La tension est vive sur les deux îles qui composent Mayotte, le 101e département français. Depuis une dizaine de jours un fort mouvement social s’élève contre la vie chère. Au point d’avoir obligé le PS à annuler l’organisation de la primaire socialiste, ce dimanche 9 octobre 2011.

Au cours de la dernière manifestation du 8 octobre -après une deuxième modification d’itinéraire- les protestataires ont décidé de se rendre à la grande surface située à la sortie de la ville pour la faire fermer. Par précaution, les gendarmes mobiles ont essayé de se frayer un passage à travers la foule pour empêcher tout dérapage.

Mais, quelques coups de matraque après, les maires et les protestataires bloquent les gendarmes par un sit-in et manifestent leur mécontentement. Ibrahim Aboubacar, vice-président du Conseil général : «  Le préfet doit partir. On va demander son départ ».

Les maires de Ouangani et Sada font la même demande. Ali Ahmed-Combo, maire de Ouangani : « On avait prévu une marche pacifique. On avait prévu de partir jusqu’à Cora et de retourner. Là, aujourd’hui, j’ai compris que le préfet doit partir ». Même propos d’Ahmada Ben Ali, maire de Sada : « La population est dans la rue. Nous, on est venus pour soutenir la population pour justement faire en sorte que les choses se passent bien. Et on nous envoie des CRS, on nous envoie des camions de CRS pour nous bousculer, pour nous écraser. Nous trouvons cela inadmissible ! Ce que nous demandons tout simplement, c’est le départ du préfet. Que le préfet parte parce qu’on a constaté par nous-même que la population avait raison depuis des jours. Elle se fait massacrer par les CRS et nous, on est venus constater et on demande le départ du préfet purement et simplement ».

Au final, les manifestants arrivent sous bonne escorte à la grande surface où l’on fait évacuer les clients apeurés : « Je ne suis pas bien là ». Un autre Mahorais : «  On flippe mais on n’a pas le choix ». Les syndicalistes ont promis de revenir.


Vendredi 7 octobre

Les représentants syndicaux et associatifs sont sortis vers midi d’une nouvelle séance de négociations pour présenter le projet de protocole qu’ils venaient de rédiger avec les représentants de l’état, du conseil général et les distributeurs. C’est non.

http://www.mayottehebdo.com/2011100...

Alors que les violences autour des Manifestations contre la vie chère s’accentuent chaque jour sur notre île, menaçant la sécurité publique, le nombre de manifestants grossit. Au début du mouvement, un millier de personne était estimé dans les rues. Cette semaine, d’autres personnes ont rejoint le mouvement, provenant de toute l’île. Des barrages et des fermetures de magasins ont lieu aux quatre coins de Mayotte, asphyxiant fortement l’économie, la société et bloquant les axes routiers de l’île.

La tension monte encore, jusqu’où ?


Jeudi 6 octobre 2011

De nouveaux affrontements ont éclaté jeudi à Mayotte entre manifestants et gendarmes mobiles, au dixième jour du mouvement de protestation contre la vie chère, tandis que les négociations se poursuivent.

En pleines manifestations contre la vie chère, M-L. Penchard a annoncé le RSA à Mayotte au 1er janvier 2012 :"Comme prévu, le RSA sera bien mis en place au 1er janvier 2012". La ministre cherche-t-elle ainsi à calmer les manifestants ? Elle ne pourra en tout cas pas empêcher certains de le penser.
(Ce RSA ne représentera que 25% du RSA national ! )

Marie-Luce Penchard a également "appelé à la responsabilité de tous pour que le climat s’apaise. (...) Le droit de manifester, que l’Etat est là pour garantir, ne doit pas être détourné au travers de débordements et de violences inacceptables. (...) Personne ne peut souhaiter une issue dramatique à ce conflit".


http://www.clicanoo.re/11-actualite...

L’île de Mayotte connaissait hier son huitième jour de grève contre la vie chère. Et l’arrivée de la pluie en début d’après-midi n’a pas fait retomber la tension. Dès les premières heures de la matinée, des barrages entravaient la circulation à travers toute l’île. Mamoudzou, Bandrélé, Chirongui, Kahani, Vahibé, Pamandzi. Aucune ville n’a été épargnée par les blocages le plus souvent opérés par des groupes de jeunes excités.

A Passamaïnty (banlieue de Mamoudzou), des hordes d’adolescents, foulard autour du visage, ont jeté pierres et cocktails Molotov sur les forces de l’ordre qui ont répliqué en lançant des grenades lacrymogènes. Ce type de scène s’est reproduit plusieurs fois.

Partout dans l’île, la circulation était chaotique. Certains automobilistes ont même dû payer un droit de passage. Sur la route du Sud, la circulation a été coupée jusqu’en fin d’après-midi. Les blocages n’ont pas épargné Petite-Terre. Valise à la main, les voyageurs ont été contraints de rejoindre à pied l’aéroport, dont l’accès était condamné par les barrages. Surréaliste. Le trafic des barges entre Petite-Terre et Grande-Terre a lui aussi été perturbé, ajoutant encore à la confusion régnant à Mamoudzou. A Kawéni, zone industrielle du chef-lieu, des affrontements ont éclaté entre manifestants et forces de l’ordre : les grenades lacrymogènes ont répondu aux jets de pierre toute la journée. Et des manifestants s’en sont pris violemment à un « mzungu » (un Blanc) qui a eu le malheur de sortir son appareil photo.

Même le centre-ville de Mamoudzou a été le théâtre de nombreuses scènes de violence (jeunes agressifs, jets de pierres, de cocktails Molotov etc.) et à des débordements, issus, selon la police, d’une jeunesse qui est bien loin des négociations autour de la vie chère. Dans le centre-ville, barrages de fortunes, poubelles incendiées, pneus calcinés jonchaient les rues, témoins des derniers blocages. Quant aux magasins, tous ont dû tirer leurs rideaux sous la pression des manifestants. Un supermarché a bien tenté d’ouvrir ses portes hier matin, mais il a immédiatement subi une tentative de pillage. De fait, Mamoudzou avait des allures de ville fantôme.

Le mouvement de contestation a très largement dépassé le motif de revendication de base. Et l’intersyndicale à l’origine des manifestations (CGTMa, Cisma CFDT, AFOC - Association des consommateurs FO -, Association des consommateurs Ascoma et Collectif des citoyens perdus) semble dépassée par l’ampleur de l’événement, sans pour autant appeler à un retour au calme. Hier soir, elle était encore occupée à négocier la réduction des prix de dix produits de consommation courante (sable, bouteille de gaz, ailes de poulet, farines, lait, œufs, etc.). Etat, représentants de la grande distribution et syndicats semblaient bien décidés à trouver un accord, quitte à y passer la nuit… En attendant, les forces de l’ordre s’apprêtent à accueillir des renforts de la Réunion et de métropole et le mot d’ordre pour la journée de vendredi est : restez chez vous

De notre correspondante

Juliette Camuzard


Mercredi 5 Octobre 2011

La tension s’est accrue mercredi à Mayotte où, pour la première fois, les habitants de Petite Terre, la plus petite des îles mahoraises, ont rejoint le mouvement de protestation contre la vie chère entamé le 27 septembre.

Les négociations entre le préfet Thomas Degos, les syndicats et le patronat continuent à piétiner. Les syndicats qualifient d’exorbitantes les marges réalisées par les distributeurs.

Symbole de la grogne sociale, le prix des ailes de poulet, plat quasi quotidien, est l’un des enjeux des négociations. 10 kg d’ailes de poulet, les Mabawa, valent 26,90 euros, alors que le salaire moyen à Mayotte est inférieur à 1.000 euros. Les syndicats réclament la fixation du prix de gaz à 20 euros (31 euros la bouteille de 13 kg) alors que l’usage du bois, du charbon de bois, et du pétrole frelaté est interdit dans le pays, de la farine, des sardines, du riz,du lait, des oeufs, du sable pourtant produit sur l’île ...

Les représentants des organisations sociales des salariés ne cessent de dénoncer depuis le début de leur mouvement de grève, le vampirisme économique qui sous l’attraction du bas coût, exploite les fonds et les bénéfices engrangés sur le territoire, au détriment du développement local.

— -

Mayotte - Dur, dur de négocier !
Par Annette Lafond

A regarder avec les photos sur :
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Beaucoup de barrages, beaucoup de blocages en différents points de l’île. En dehors de la manifestation devenue traditionnelle sur Mamoudzou, ce sont surtout des jeunes qui bloquaient à Chirongui, au carrefour de Dapani, à Malamani, à Koungou ou à Vahibé… En Petite-Terre de nombreux barrages étaient érigés, rendant impossible pendant plusieurs heures l’accès à l’aéroport.

Du côté de la « capitale », les affaires s’annonçaient mal dès le matin avec une intervention des forces de l’ordre contre des manifestants venus fermer les grilles du magasin Shopi. «  Les gendarmes ont agressé un handicapé qui venait secourir quelqu’un ! » s’exclamait une manifestante. « On nous a jeté des pierres » répondait un membre des forces de l’ordre. Re-croisement de jets de pierres contre grenades lacrymogènes, et re-tensions, remettant en cause les retours des leaders syndicaux vers les négociations achoppées l’avant veille : «  nous ne reprendrons pas dans ces circonstances ! ». Après une courte concertation, la dizaine de syndicalistes mandatée pour négocier se retrouvèrent avec les décideurs économiques à la DIECCTE (Direction du travail) vers 9h.

Mais la foule de manifestants (300 selon la Police, et «  sans comptage tellement le mouvement est suivi » selon la CGT Ma), 600 au plus fort de la journée, apprenant l’arrestation de 5 d’entre eux, firent stopper les négociations et Salim Nahouda (CGT Ma), Boinali Said Toumbo (Cisma CFDT) et Noussoura (CGC) entre autre, entamèrent une discussion avec le commissaire Delattre sur une libération des interpellés, préambule à la reprise du dialogue.

(...)

Les négociations reprenaient dès 15h. Elles ont été difficiles mais ont débouché sur plusieurs propositions de baisses des prix, valables dès le lendemain de la signature du protocole et pour un mois : le sable baisserait de 2 à 4 euros, la bouteille de gaz passerait de 31 euros chez Somagaz et 26 euros chez Total, à 25 euros alors que le prix de la bouteille en métropole est compris entre 28 et 30 euros. Les cuisses de poulet et les ailes de poulet ont déjà baissé depuis lundi à respectivement 21,50 euros et 22 euros. Le prix d’1 kg de farine passerait de 79 centimes à 72 centimes, et les tomates pelées (397 gr) de 59 centimes à 53 centimes. Le litre de lait ½ écrémé de 1 euro à 90 centimes.

Les leaders syndicaux doivent présenter ces avancées à leur base qui émettra des contrepropositions.

Les négociations reprendront demain à 14h.


Communiqué du LKP en Soutien à la mobilisation des Travailleurs et du Peuple Mahorais : Gwadloup - Mayotte Menm Konba !

Communiqué de presse

En soutien à la mobilisation des Travailleurs et du Peuple de MAYOTTE

LKP exprime toute sa solidarité envers les Travailleurs et le Peuple Mahorais mobilisés contre la vie chère, contre le mépris, pour la dignité et le respect.

Face aux revendications légitimes des Travailleurs et du Peuple, le pouvoir colonial français refusant toutes discussions, a mis en place comme à son habitude, un impressionnant dispositif de répression destiné à terroriser les femmes et les hommes qui ne demandent qu’une chose : l’arrêt de la pwofitasyon .

L’attitude du Préfet, de la Ministre des colonies et le black out médiatique organisée (aucune information n’est diffusée dans les autres colonies) expriment clairement la volonté de l’état français de soumettre, par tous moyens, les Travailleurs et le Peuple Mahorais au diktat des importateurs distributeurs. Domination économique, domination culturelle et répression : telles sont les méthodes employées dans les dernières colonies.

Tout comme en Guadeloupe, les Travailleurs et le Peuple Mahorais ont raison de se battre contre la pwofitasyon .

LKP condamne sans réserve la répression dont sont victimes les travailleurs et le Peuple Mahorais et s’associe à leur lutte pour exiger la satisfaction des justes et légitimes revendications notamment par la mise en place d’un véritable encadrement des prix pour mettre fin à la pwofitasyon. L’article L410-2 du code de commerce permet de réglementer les prix en absence de concurrence tout en protégeant et développant la production et la consommation des produits locaux.

NON AU MEPRIS

MAYOTTE – GWADLOUP MENM KONBA,

ANSANM NOU KA LITÉ, ANSAMN NOU KÉ GANNYÉ,

Pou LIYANNAJ KONT PWOFITASYON

Elie DOMOTA

Lapwent, 28 Sètanm 2011

Publié par le LKP le mercredi 28 septembre 2011


4 octobre 2011

Une manifestation presque dans le calme.

http://www.malango-actualite.fr/art...

Des manifestants exemplaires aujourd’hui : bien organisés, défilant sans bloquer, n’agressant pas ou peu les automobilistes, et encore moins les journalistes, sans aucun propos raciste… de vrais de vrais, n’ayant qu’un but en se dirigeant massivement (500 selon la police, 2000 selon les manifestants) vers le supermarché Jumbo score : dénoncer la cherté de la vie. D’un autre côté, des forces de l’ordre en petit nombre, voire inexistant par moment, laissant libre champ à la manifestation qui n’a bloqué le rond point SFR qu’en début d’après-midi. Mais la reprise des négociations était un enjeu assez fort pour que chacun marche sur des œufs. Cela n’a néanmoins pas empêché quelques fauteurs de troubles d’envoyer des pierres, auxquelles ont répondu des grenades lacrymogènes qui ont libéré le rond point.

Cependant, les fermetures exigées de magasins font entrer Mayotte dans un début de seconde crise : plus de liquide dans les gabiers, restaurants, boutiques et supermarchés fermés, avec un manque à gagner qui n’est pas encore chiffré.

Le préfet a exhorté les grévistes à revenir autour de la table des négociations à 15h, ce qu’ils ont refusé : « nous leur avons proposé de venir demain mercredi à 9h » signalait Thomas Degos qui se félicite d’une situation qui n’est plus dans la rupture : « la délégation des entreprises et du Medef a des pistes, les syndicalistes ont su surmonter ce clash et ces difficultés sont la preuves que nous ne jouons pas la comédie, que nous allons au fond des choses ». Les syndicalistes ont accepté de reprendre les négociations demain.

Mais le préfet rappelle par contre que si les manifestants ont le droit de manifester, les salariés ont le droit de travailler, et les entrepreneurs d’entreprendre. Traduction : pas de baisser de rideaux demain pour les commerces, sinon les discussions pourraient tourner court.


http://feeld.over-blog.com/article-...

mardi 04/10 : La situation est dans l’impasse. Le mouvement s’est radicalisé aujourd’hui au retour des syndicats de la table des négociations. Les rideaux des commerçants sont baissés et les administrations fermées. Barrages et échauffourées ont repris. La semaine s’annonce agitée à Mayotte.


Internationalistes 13

’Appel du Collectif des réfugiés africains à soutenir la grève.

Mardi à Mayotte, les négociations étaient suspendues, la grève générale se poursuivait, de nombreux magasins étaient fermés, près de 2000 manifestants se sont dirigés vers le supermarché Jumbo pour y dénoncer la vie chère. Les négociations pourraient reprendre mercredi selon les représentants de l’intersyndicale CGTMa, Cisma CFDT, AFOC (Association des consommateurs FO), Association des consommateurs Ascoma et le Collectif des Citoyens perdus.

Mais l’un des faits importants de la journée d’hier c’est l’appel du Collectif des réfugiés africains à soutenir la grève. Dans une déclaration, Abdallah Akishuli qui dirige ce Collectif, exprime l’accord des réfugiés africains avec les revendications contre la vie chère des manifestants. Il en profite pour rappeler « la situation de précarité qu’ils endurent au vu et au su de tout le monde ».

Il dénonce « la contre-manifestation du 8 mars 2011 dirigée contre celle du Collectif des réfugiés africains et demandeurs d’asile qui avait été poussée et soutenue par certains élus ». Ce jour-là en effet, en réaction à une manifestation, le 23 février, en mémoire des victimes en mer et pour le respect des droits des sans-papiers, les autorités coloniales avaient tenté de dresser de dresser la population "française" de Mayotte contre les étrangers en favorisant une manifestation pour le "renforcement du visa Balladur". Cet appel à l’unité est donc particulièrement important.


http://www.linfo.re/-Societe,402-/M...

(...)

Selon la presse locale, les syndicalistes ont quitté la table des négociations après 1heure45 de débat hier. Mécontents de la réponse donnée par les entreprises, ils les accusent de "s’amuser avec eux" et qualifient leur comportement d’ "insupportable". Depuis lundi, les négociations n’ont abouti qu’à l’abaissement du prix du mabawa (aile de poulet) ainsi que du prix du riz et des boîtes de sardines, une décision qui n’a pas satisfait les grévistes. Ils réclament la fixation du prix de gaz à 20 euros, l’usage du bois, du charbon de bois, et du pétrole frelaté étant interdit dans le pays.

Selon les syndicalistes, les patrons d’entreprise n’ont pas voulu aborder cette fixation de prix. "Le gaz, on verra plus tard" auraient dit les chefs d’entreprise lors des rencontres. "Il y a eu un échec sur le prix du gaz, les opérateurs se sont campés sur leurs positions et ne veulent pas baisser de plus de 5% les prix", a rapporté un leader d’association.

Face à cette situation, les manifestants appellent l’Etat à s’exprimer publiquement sur sa stratégie de définition du prix du gaz. Des centaines de manifestants ont attendu les résultats des négociations mais en vain. Les syndicalistes ont exigé par la suite la fermeture de tous les magasins et administration des chefs lieux. Ils demandent aussi des acquis rapidement et des négociations sincères. Ainsi, tous les magasins, envahis par les syndicalistes, ont été contraints de baisser leurs rideaux.

D’autre part, des barrages ont été érigés par des jeunes mais la situation s’est vite rétablie. Des affrontements entre force de l’ordre et manifestants ont éclaté en fin d’après-midi. La face à face a été tendue. Les policiers ont fait usage de gaz pour disperser les grévistes tandis que ces derniers leur ont lancé des pierres. Un manifestant a été arrêté pour rébellion contre un gendarme.

L’intersyndicale a prévenu que tant qu’aucun accord écrit sur une baisse des prix des PPN n’est signé, le mouvement se poursuivra. Elle dénonce une "augmentation du coût de la vie de 60% à Mayotte alors qu’elle est de 15% à la Réunion et 5% en France".


Lundi 3 octobre 2011

Alors que les défilés de manifestants continuent à inonder artères et rond-point, en fermant tout sur leur passage, les leaders syndicaux viennent de quitter la table des négociations. Ils préviennent d’une manifestation tendue demain mardi.

Source : Malango http://www.malango-actualite.fr/

Vendredi, l’intersyndicale (CGT-Ma, Cisma-CFDT, Ascoma, Afoc, Solidarité mahorais et le Collectif des citoyens perdus) a envoyé un communiqué dans lequel elle a réaffirmé "la détermination dans l’unité afin d’obtenir une baisse réelle et significative des prix sur les mabawas, le poulet et le boeuf surgelé, le riz, le sucre, l’huile, la sardine, le lait, les oeufs, le sable et le gaz" et a dénoncé "l’utilisation abusive des forces de l’ordre et de l’appareil judiciaire comme moyen de pression contre les manifestants pour légitimer leur impuissance à donner des réponses claires sur les revendications légitimes des Mahorais". Ce samedi, le centre de Mamoudzou a encore été perturbé, et la grève continue ce lundi, tandis que deux autres réunions ont été programmée à 11h et 14h30...


Malgré les discussions entamées, la grève illimitée contre la vie chère à Mayotte continuera lundi 3 octobre pendant les réunions sur les revendications

De nouveaux affrontements ce vendredi avec les forces de l’ordre

30 septembre 2011

Quatrième jour de grève illimitée contre la vie chère à Mayotte

Malango actualités
http://www.malango-actualite.fr/art...

Du côté de la rue, le réveil fut brutal à Dzoumogné, M’tsangamouji, Sada et Combani en ce vendredi matin, puisque des groupes de jeunes continuaient à ériger des barrages pour bloquer la circulation, obligeant (sic) les forces de l’ordre à intervenir. Les artères de Mamoudzou n’ont eu à subir que des ralentissements après qu’un petit groupe soit passé fermer les magasins de la rue du Commerce, grossissant en cours de journée pour atteindre 200 personnes environ (140 selon la Police, 300 selon les manifestants) qui, après avoir défilé dans Kawéni, se sont rendues au Supermarché Jumbo score, du groupe Casino.

Les responsables ayant fermé le magasin, les grévistes sont retournés au rond point du Commandant Passot vers 14h où ils entamaient un sit-in durant l’après-midi et la soirée, attendant que les responsables syndicaux sortent de la réunion de concertation avec les douanes, les distributeurs Jumbo score, Somaco et Sodifram, avec le Conseil général, la Chambre de Commerce et d’Industrie, la Smart (les dockers)… tous ceux qui interviennent dans la formation des prix.

Mais les négociations commencées ce matin à 10h se poursuivaient encore à 19h sans avancée notoire. L’intersyndicale CGT Ma, Cisma CFDT, Union des consommateurs de FO, Ascoma et le Collectif des citoyens perdus s’est fendue d’un tract dans l’après-midi en réaction aux propos du préfet tenus dans les médias sur la désaffection du syndicat UD FO : « contre la tentative de division orchestrée par le préfet, le Collectif contre la vie chère réaffirme son unité » toujours tendue vers l’objectif de la baisse des prix d’une gamme de produits, dont les cuisses de poulet, le beurre, les sardines, le sable et le gaz.

Dans ce tract, l’intersyndicale dénonce encore «  l’utilisation abusive des forces de l’ordre et de l’appareil judiciaire  » et demande « des réponses claires aux demandes légitimes des mahorais », et enfin, appelle « à la poursuite du mouvement tant qu’un accord ne sera pas trouvé. »

Trouver un accord devient urgent alors que les vacances scolaires débutent samedi, avec beaucoup d’enfants qui vont se retrouver oisifs…

La ministre chargée de l’Outre-mer condamne les actes de violence inacceptables commis par des perturbateurs qui n’ont rien à voir avec ceux qui expriment des revendications dans le cadre d’un dialogue digne et respectueux du droit.
Marie-Luce PENCHARD invite l’ensemble des Mahorais, au moment où le monde traverse une crise économique majeure, à mesurer l’importance de rester pleinement mobilisés pour réussir le tournant historique du 31 mars 2011, qui a fait de Mayotte le 101e département français.

Vidéo :
http://www.youtube.com/watch?v=7wFu...


Via Internationalistes 13

Encore une fois le pouvoir vient de nous faire la démonstration que Mayotte est bien une colonie en envoyant les blindés contre les manifestants et en faisant venir des renforts de gendarmerie.

Voir les liens :

Mayotte dans le chaos

Mayotte - Des affrontements qui vont crescendo

Emeutes dans les rues de Mamoudzou

Emeutes à Mayotte (contre la vie chère)


« Mabawas nachouké ! » A l’appel des syndicats, une manifestation contre la vie chère est reconduite depuis mardi 27 septembre dans le centre-ville de Mamoudzou, chef-lieu du nouveau département. Dès le premier jour, la marche contre la vie chère a tourné à l’affrontement.

La tension est montée d’un cran mercredi dans les rues de Kawéni et Mamoudzou. Les blindés ont fait leur apparition et des gendarmes réunionnais ont été appelés en renfort.

Les manifestants reprochent au préfet «  le déploiement spectaculaire de force de gendarmerie ».

Le quotidien France Mayotte considère que «  Mayotte a vécu l’une des pires journées de son histoire. » et titrait aujourd’hui en Une “Mayotte dans le chaos. ”... La manifestation est reconduite demain.


Emeutes dans les rues de Mamoudzou

Après deux journées d’affrontements, la manifestation contre la vie chère a été reconduite aujourd’hui à Mamoudzou. Les Mahorais ont décidé de descendre une nouvelle fois dans la rue pour revendiquer des mesures pour faire baisser la note de leur budget nourriture. Leur cri de ralliement est désormais " mabawas nachouké ! - les ailes de poulet moins chères ! ", selon la presse locale.

Blindés, jets de pierre, gaz lacrymogènes...Depuis mardi, le centre ville de Mamoudzou a pris des allures de champ de bataille. En marge des manifestations contre la vie chère, des affrontements ont éclaté entre les forces de l’ordre et les manifestants. Mardi, 5 personnes avaient été blessées dans ces heurts et hier, les affrontements ont fait 12 victimes légères. Dans les rues de Kawéni et Mamoudzou, la capitale, policiers et manifestants se sont affrontés tout au long de la journée d’hier. La tension est encore montée d’un cran après le rassemblement de mardi qui avait déjà tourné au râlé-poussé.

Des gendarmes réunionnais ont été dépêchés sur place pour prêter main forte à leurs collègues mahorais. Magasins et stations service ont dû baisser leurs rideaux par crainte de pillages. Selon La Lettre de Malango, les blindés ont fait leur apparition dans les rues hier pour sécuriser les voitures et débloquer la circulation. Cinq civils et un agent de la brigade anti-criminalité ont été blessés dans les affrontements.

La manifestation a été reconduite ce jeudi 29 septembre sans qu’une tentative de négociation n’ait été amorcée pour ramener le calme. Les manifestants sont clairement déterminés à faire entendre leur mot d’ordre " mabawas nachouké - les ailes de poulet moins chères ! ", écrit la presse locale.


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