Une tribune pour les luttes

Intervention sauvage aux journées d’été d’Europe Ecologie-les Verts

Zineb El Rhazoui : Le cas du Maroc

"Le printemps arabe : un nouveau souffle pour la démocratie mondiale ?

Article mis en ligne le vendredi 14 octobre 2011

Une jeune femme marocaine courageuse, claire et déterminée tient tête au pouvoir, accuse le roi et ses conseillers publiquement...

A regarder absolument !
http://youtu.be/chXIa0Iyk9s (7 mns)

dans :
Journées d’été 2011 d’EuropeEcologie
Plénière Printemps arabes : un souffle pour la démocratie mondiale ?
Enregistré le 18 août 2011 au gymnase Fleury de Clermont-Ferrand.
http://www.dailymotion.com/video/xk...


Zineb El Rhazoui est la fondatrice du Mouvement alternatif pour les libertés individuelles (MALI). C’est un collectif né sur Facebook, qui s’est notamment illustré au Maroc dans l’affaire des dé-jeûneurs du Ramadan, en organisant un pique-nique pendant la période de jeûne musulman.

http://zinebelrhazoui.wordpress.com/author/zinebelrhazoui/

20/09/2009
Ramadan : ces Marocains qui veulent être libres de ne pas jeûner

http://www.rue89.com/2009/09/20/ram...

A l’origine du mouvement, deux jeunes femmes : Zineb El Rhazoui, 27 ans, journaliste, et Ibtissam Lachgar, psychologue. Elles écrivent dans leur manifeste :

« Au Maroc, plus que dans d’autres Etats, la défense de nos libertés individuelles est une nécessité. Abus de pouvoir, inquisition socioreligieuse, intolérance, textes de loi abusifs étouffent nos libertés fondamentales. D’où l’importance d’un Mouvement alternatif pour les libertés individuelles. »

« Nous pensons que chacun doit avoir la liberté de pratiquer sa religion en son âme et conscience. Ceux qui souhaitent jeûner doivent pouvoir le faire sans contrainte, où qu’ils soient dans le monde.
(...)

Ce que nous dénonçons, c’est la stigmatisation des dé-jeûneurs et leur pénalisation du point de vue de la loi. Dans notre activité du dimanche dernier, il y avait des jeûneurs parmi nous, qui soutenaient le droit des dé-jeûneurs à exister librement, sans hypocrisie ».



Révolutions arabes : et si c’était celles des femmes ?

Zineb El Rhazoui
Age : 29 ans
Pays : Maroc
Profession : Journaliste au chômage
Blog : Vox Maroc
Credo : "Le progrès ne passera que par la laïcité"

Son combat...
"J’ai choisi le blog comme moyen d’expression le jour où j’ai perdu mon travail de journaliste, qui était ma tribune. Le Journal hebdomadaire, le pionnier de la presse indépendante au Maroc, a été fermé un beau matin par les autorités. Des huissiers ont débarqué, ont mis tout le monde dehors et placé nos locaux sous scellé. Depuis je suis au chômage, mais surtout, je suis blacklistée à cause de mes opinions et de mes activités militantes. Il est impossible pour moi de trouver du travail au Maroc, et quand bien même j’en trouverais, je refuse de me soumettre au Roi comme le font les journaux partisans. Donc ma nouvelle tribune, c’est mon blog, qui est hébergé en France par Le Monde.fr. Je ne gagne pas ma vie mais je continue à dire ce que je pense."

Ses peurs...
"Je suis militante des libertés individuelles, et je me suis clairement positionnée pour la laïcité. De ce fait, je subis une grosse répression de la part du régime. Le trône marocain est une monarchie sacrée de droit divin, qui tire sa légitimité du religieux. Alors forcément, la première répression que je subis, c’est celle de l’Etat.
L’année dernière j’ai été arrêtée trois fois. Jamais jugée. Le 4 juin, par exemple, à 5h45, 15 policiers ont débarqué chez moi, où j’étais avec mon copain. Ils ont mis des préservatifs dans ma salle de bain et les ont pris en photo dans le but de me coller un procès de mœurs. Car au Maroc, les rapports sexuels hors mariage sont toujours passibles de prison (article 490 du code pénal marocain) !
Cette peur ne m’arrête pas. Soit je vis avec, soit je quitte le pays et je renie ma marocanité. Et ça je ne peux pas. Je ne peux que m’indigner et dénoncer."


Et demain, les droits des femmes

" En 2003, le Roi a réformé le code de la famille, ce qui a permis de réparer certaines injustices archaïques. Mais les droits de la femme ne sont toujours pas inscrits dans la loi. La polygamie n’est pas abolie ; en tant que femme marocaine, j’hérite toujours de la moitié de mon frère (alors que je ne paye pas la moitié de mes impôts !) ; il n’y a pas d’égalité constitutionnelle, le trône du Maroc se transmettant toujours par ordre de primogéniture mâle, etc.
Ce qui me tient à cœur aujourd’hui c’est que la femme marocaine puisse enfin marcher la tête haute dans la rue, qu’elle gagne sa citoyenneté, ne soit plus assujettie au patriarcat de l’homme ou du Roi, qu’elle gagne une égalité constitutionnelle. Et cela passera par la laïcité.
Car disons-le, ce sont les lois musulmanes qui font des femmes d’éternelles mineures. Pour moi, la clef de voute de la condition féminine au Maroc, c’est un statut personnel civique, et non pas théologique."

Source : http://www.aufeminin.com/combats-de...


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