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Le déficit de la France est un faux problème !

+ L’enfumage de « la dette »

Article mis en ligne le dimanche 23 octobre 2011

Vendredi, 21 Octobre 2011

Tandis que Moody’s nous tance et que nos prévisions de croissance sont revues à la baisse, Bercy prépare un nouveau plan de rigueur afin de gratter 5 milliards d’euros supplémentaires... Mesquin.


« Réduire les dépenses »
, ils n’ont que ça à la bouche alors que nous sommes quasiment au taquet. Nombre d’économistes le martèlent : l’austérité est contre-productive et nous mène tout droit à la récession.

Pourtant, des milliards pour se remettre à flot, il n’y a qu’à se baisser pour les cueillir ! La France est un pays riche. Il y a de la marge, et les bonnes idées ne manquent pas.

Ce ne sont pas 5 milliards, mais dix fois plus que l’on peut dégager de suite. Ce n’est pas nous qui l’inventons mais l’Inspection Générale des Finances qui, fin août et à la demande de François Fillon, a rendu un rapport évaluant l’efficacité de certaines niches accordées par l’Etat. Son verdict est accablant, la moitié de ces dispendieux cadeaux, qui bénéficient essentiellement aux plus aisés, étant offerts en pure perte. Une véritable gabegie !

A noter que, depuis que les niches prolifèrent, jamais personne n’avait demandé à en faire évaluer la portée. L’initiative de François Fillon est donc louable : autant faut-il que ce rapport titanesque serve par la suite ! Or, on sait déjà que les recommandations de la Cour des Comptes sont rarement suivies. Partout, les rapports se succèdent, s’entassent et finissent dans les tiroirs. Il est paradoxal, pour ne pas dire scandaleux, que la France possède des organismes de contrôle qui fournissent des milliers d’heures de travail pour rien, les gouvernements successifs restant sourds aux mesures de bon sens ainsi préconisées.

52,5 milliards à récupérer

A noter que l’IGF n’a examiné que 70% des niches existantes… Son rapport de 6.000 pages ne décortique que 339 des 470 niches fiscales (exonérations d’impôt) et 46 des 68 niches sociales (allègements de cotisations) du moment :

Continuer la lecture :
http://www.actuchomage.org/20111021...


Et, toujours actualité :


L’enfumage de « la dette »

Dimanche, 18 Septembre 2011

Selon Jean-Luc Mélenchon, la dette publique de la France n’atteint pas 85% de son PIB mais plutôt 12% : une allégation qui mérite d’être largement relayée.

Si certains d’entre vous ont peut-être déjà eu vent de cette "révélation" émanant du candidat du Front de Gauche, gageons que la plupart de nos lecteurs n’en ont pas entendu parler...

En effet, cette énormité n’est proférée que par lui. Or, si elle était fausse, nombre de journalistes, d’économistes et de rivaux politiques s’en seraient joyeusement emparés pour le discréditer. Mais étrangement, quand Jean-Luc Mélenchon a l’occasion d’évoquer cette imposture, ses interlocuteurs ne le contredisent pas. On l’a vu pas plus tard que tout à l’heure, sur le plateau de Laurent Ruquier à « On n’est pas couché » sur France 2 : ni Natacha Polony, ni Audrey Pulvar, ni même François de Closets n’ont contesté cet incroyable "détail". Face à une telle absence d’opposition, sinon de réaction, on peut donc en déduire que cette allégation est véridique et que, justement, l’indifférence ou la discrétion qui l’accompagnent visent à l’escamoter.

Attention, nous ne sommes pas là pour faire du prosélytisme ! Mais nous estimons que le pavé dans la marre est suffisamment gros pour qu’on s’y attarde.

La chose est simple. On nous dit « notre pays atteint un record d’endettement à hauteur de 85% de son produit intérieur brut, soit 1.646 milliards d’euros »... On en déduit que le PIB de la France dépasse 1.900 milliards d’euros, ce qui se vérifie aisément.

1.640 milliards d’euros de dette contre 1.900 milliards de richesse produite, vu comme ça, c’est sûr que ça fait flipper !!! C’est le but.

Pourtant, l’imposture est énorme. Car 1.640 milliards, c’est le montant de la dette totale de la France qui — à tort et volontairement — est rapporté au volume de son PIB annuel, alors qu’il convient de rapporter le stock de dettes au volume total du PIB sur toute la durée de vie de celles-ci — soit plusieurs années —, comme cela se fait pour les ménages qui contractent des prêts.

En effet, imaginez un jeune homme qui gagne 24.000 € par an et décide de s’offrir à crédit un véhicule neuf qui coûte 12.000 €. Dit-on qu’il est endetté à 50% ? Que nenni. Imaginez ce même salarié qui, au lieu de s’offrir une Clio, décide plutôt d’investir dans un logement, par exemple un deux pièces en Seine-Saint-Denis à 240.000 €. Dit-on qu’il est endetté à 1.000% et hurle-t-on à la banqueroute ? Certainement pas, car la solvabilité d’un individu ne se mesure pas en rapportant le total de ses dettes (voiture, appartement, etc.) à ses revenus d’une seule année !

Il est pourtant d’usage de faire des parallèles douteux entre la dette publique de la France et celle d’un ménage afin de culpabiliser les Français, accusés de vivre au-dessus de leurs moyens et qui, à cause de la crise, devront plus que jamais se serrer la ceinture. Or, paradoxe : en matière de ratio/norme de calcul, ce qui est valable pour un ménage ne l’est pas pour l’Etat, dont on compare la dette totale au flux de richesses produites… sur un an seulement. N’est-ce pas totalement absurde, sinon malhonnête ?

Et Jean-Luc Mélenchon de préciser que la durée moyenne des titres de la dette française est de 7 années et 31 jours. Donc, il convient de multiplier notre PIB par sept et de rapporter les 1.640 milliards de dette totale aux quelque 14.000 milliards de richesses que produira le pays sur la période. Dans ces conditions, le stock de notre dette représente en réalité quelque 12% du PIB cumulé sur sept ans.

Quand le taux d’endettement d’un particulier dépasse la limite des 33%, on parle de surendettement. Un ménage endetté à hauteur de 12% est-il en situation de faillite ?

Je vous laisse méditer...

S

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