Le 15 juin, dans le cadre des luttes des indignés à Barcelone, le parlement catalan a été bloqué par 5000 personnes pour éviter la votation des coupes budgétaires. Certains parlementaires ont été insultés et bousculés pour leur empêcher l’accès, d’autres suite à un dispositif spectaculaire ont pu y accéder en hélicoptère.

Une liste de 22 personnes présentes pendant la protesta à été élaborée, et le lundi 3 octobre les arrestations ont commencé et se sont suivies sur plusieurs jours, ils sont accusés de « délit d’atteinte à de hauts organismes de la nation », d’« actes de force, intimidation ou menace contre des membres de la chambre législative autonome » dans le but « d’empêcher leur assistance à ses sessions et gêner leur travail », ils risquent entre 3 et 5 ans de prison et vont être jugés par l’« Audiencia NAZIonal », tribunal issu du franquisme, dédié à la poursuite de délits politiques. Certain de ces délits ont été rédigés suite au coup d’État fasciste de 1981, mais jamais appliqués jusqu’à présent.

Mais on ne doit pas oublier qu’en 1984 plusieurs centaines de militants de la démocratie chrétienne catalane ont entouré le parlement catalan, ont poursuivit et bousculé la voiture d’un député socialiste au cri de « tuez-le ! ».

Les arrestations ont eu lieu au compte goutes pendant la semaine qui a suivit. Les arrestations se sont faites juste pour donner la convocation aux inculpés, chose qui normalement ne mérite pas une arrestation, mais pour alimenter le cirque médiatique et faire un fichier physiométrique des camarades, c’est devenu une obligation.
Suite à ces arrestations non nécessaires, certains camarades ont décidé de se présenter au Palais de Justice pour demander la convocation, quelques minutes plus tard, près de 70 policiers anti-émeute cagoulés sont rentrés sans autorisation dans les lieux et ont embarqué les accusés.

Les personnes qui ont été arrêtés ne sont pas des « indignés spontanées » il s´agit de personnes impliquées dans les mouvements sociaux de Barcelone, engagés dans leur lutte bien avant le mouvement du 15M. Avec cette chasse aux sorcières on veut criminaliser et désarticuler les secteurs les plus combatifs et critiques et de les faire monter contre la population.

La critique est toujours assumée par l’État, et même encouragée car ça dénote du bon état de santé de la démocratie. Mais lorsque l’on passe des mots à l’action, on va nous traiter de terroristes, de violents, d’intolérants, c’est le cas des indignés qui dans ce cas ont décidé d’agir en conséquence.

"Kale borroka", "guérilla urbaine", "émeutiers professionnels" ont été quelques termes utilisés par les mass media pour criminaliser la protesta et créer une image d’une minorité violente face aux parlementaires qui sauvegardent la démocratie.

Mais qui sont les violents ? Ceux qui ferment des hôpitaux, signent de licenciements et nous condamnent à une vie misérable de précarité et d’exploitation ou bien ceux qui prennent conscience et décident pour une fois d’agir, pour être maitres de leurs vies.
Leur système est synonyme de violence, une violence plus masquée, mais beaucoup plus vicieuse, qui crée des lois pour légitimer leur actions, qui nous manipule grâce à la télé pour nous créer une opinion, qui nous exploite pour nous appauvrir…

On ne veut pas se détacher de la violence et dire qu’on est contre, ça serait faux, mais lorsqu’un conflit social à lieu, et que les « tout-puissants » ont le monopole de la violence, la seule solution est l’autodéfense.

Anarchist Black Cross Marseille