Une tribune pour les luttes

Rapts à Montceau les Mines (71) et à Toulouse.

Ilyès, le retour express !
Ali libéré. Il faut le régulariser.

ILYES et ALI, lycéens rescapés de l’abominable Monsieur Guéant, par Richard Moyon (Resf 92)

Article mis en ligne le jeudi 24 novembre 2011

ILYES et ALI, lycéens rescapés de l’abominable Monsieur Guéant
par Richard Moyon (Resf 92)

http://www.educationsansfrontieres.org/article39766.html

Ilyès et d’Ali sont lycéens, le premier en 1ere S au lycée Perriat à Montceau-les-Mines, le second en terminale Bac pro au lycée Bonnet à Toulouse. Ilyès est algérien, il a 18 ans, il vit avec ses parents en situation régulière, son jeune frère est français. Ali est marocain, il a tout juste 20 ans, trois de ses frères marocains sont en situation régulière, le quatrième est français. Les hasards de leur vie ont fait qu’Ilyès et Ali ont été pris aux pièges des lois Sarkozy : à 18 ans, ils se sont retrouvés sans papiers, illégaux dans le pays où ils vivent et où vivent leurs familles.

Ils ne se connaissent pas. Ils vont cependant vivre des aventures parallèles, celle de l’arrestation, de la garde à vue, de l’humiliation. Mais aussi, ensuite, celle de la solidarité des copains, des profs, de celles et ceux qui ne les connaissent pas mais que leur sort indigne. Et, finalement, le retour dans leur famille, dans leur établissement. Et peut-être, par-dessus tout, la reconnaissance de leur droit à être là où ils sont, de vivre avec les leurs, ouvertement dès maintenant, légalement bientôt.

Ilyès est arrêté le 2 novembre au matin, jour de rentrée après les vacances de la Toussaint. Transporté à Lyon il est mis de force dans un avion pour Alger à 13 heures. Un kidnapping suivi d’une expulsion express.

Dès la nouvelle connue dans son lycée, l’émotion est grande. Elèves, enseignants, administration, parents, tout le monde est sous le choc. Le 3 novembre 700 personnes, principalement des élèves mais pas seulement, se retrouvent dans la rue pour exiger le retour d’Ilyès. Idem deux jours plus tard, le 5 novembre. Et encore quatre jours après, le 9. Des syndicats d’enseignants, la FSU et la CGT-Educ’action, la FCPE interpellent le ministère. Des articles commencent à paraître dans la presse régionale et bientôt nationale. Guéant comprend que l’affaire n’en restera pas là et qu’il serait sage de manger son chapeau, discrètement si possible. Le 10 novembre, à la veille d’un week-end prolongé, il fait dire par la préfecture qu’il faudrait qu’Ilyès demande un visa long séjour auprès du Consulat de France. Le mardi suivant, Ilyès quitte le Consulat son visa en poche. Un délai exceptionnellement court, un traitement de VIP !

Normalement, Ilyès aurait du rentrer samedi 19, et battre ainsi le record de vitesse du retour du lycéen expulsé. Un record que détenait Najlae, jeune marocaine expulsée en février 2010 après avoir voulu porter plainte contre des violences familiales et revenue 21 jours plus tard du fait de l’indignation soulevée par cette affaire lamentable, typiquement sarkozyste.

Samedi, Ilyès a été empêché d’embarquer par la police algérienne : en Algérie, la majorité est à 19 ans. Mineur, Ilyès ne peut quitter le territoire qu’avec une autorisation parentale en bonne et due forme ! Obligé de patienter quelques jours avant que ce document officiel lui parvienne. Un contretemps qui en dit long : à 18 ans, on est assez grand pour être expulsé de France, les menottes aux poignets mais on est trop jeune pour quitter l’Algérie sans l’autorisation de papa !

Pourtant, alors qu’Ilyès n’est pas encore rentré en France, la victoire de la mobilisation autour de lui a déjà eu des conséquences… à commencer par Ali. Arrêté à Toulouse le 15 novembre dans la voiture d’un copain soumis à un contrôle routier, Ali est placé en garde à vue puis en rétention. Le samedi 19 au matin, avant que son lycée ait pu réagir et surtout avant qu’un juge des libertés et de la détention (JLD) ait pu vérifier la légalité des procédures, Ali est embarqué à Orly où il doit être mis dans un avion à 12h20.

Dans les deux heures précédant l’embarquement, des professeurs du lycée Bonnet appellent le ministère de l’Intérieur pour assurer qu’ils ne laisseront pas expulser leur élève sans que l’établissement réagisse. Le RESF, la FCPE, le SGEN-CFDT, la CGT Educ’action, Sud-Education en font autant, rappelant à la mémoire des conseillers du ministre l’exemple tout frais des manifestations en faveur d’Ilyès à Montceau-les-Mines… Une éventualité sérieusement prise en compte au Cabinet du ministre. Parallèlement, pour verrouiller la situation, un avocat alerté par des militants RESF explique téléphoniquement à Ali comment déposer une demande d’asile afin de suspendre provisoirement l’expulsion. Ce qui est fait quelques dizaines de minutes avant le décollage…

Transféré au Centre de rétention du Mesnil-Amelot, Ali est présenté le lendemain 20 novembre, cinquième jour de sa rétention, au Juge des libertés et de la détention de Meaux qui décide de sa libération immédiate. Une décision contre laquelle le procureur (qui reçoit ses instructions du ministère) se garde bien de faire appel, le gouvernement étant à n’en pas douter bien content de se tirer d’une affaire mal engagée pour lui.

Ces deux histoires témoignent d’abord de la réalité de la politique de brute conduite par Guéant. Demandeurs d’asile, malades, parents d’enfants français, conjoints de Français, étudiants, tout fait chiffre pour l’abominable Monsieur Guéant. Sauf que, dans le cas des lycéens, comme d’ailleurs celui des familles ayant des enfants scolarisés, le matamore de l’expulsion bâclée tombe sur des obstacles, et parfois des gros. Même ses tentatives de faire échapper les expulsions au contrôle de la justice sont souvent battues en brèche par la vigilance des réseaux militants, des avocats et, de plus en plus, des magistrats. Mais surtout, l’ampleur des réactions du milieu scolaire et de pans entiers de la population le contraint à renoncer à des expulsions ou, quand il est parvenu à les exécuter, à accepter piteusement le retour de jeunes expulsés à grand frais, sous escorte, quelques jours auparavant.

Au-delà de la situation particulière de ces deux jeunes, sauvés du bannissement d’abord par leurs copains, c’est un véritable signal envoyé aux responsables politiques, à commencer par les candidats : les jeunes majeurs scolarisés doivent être régularisés, les parents d’enfants scolarisés aussi, l’enfermement des enfants doit être interdit, le démembrement des familles aussi. C’est, en réalité, tout le vieil arsenal politicien sur l’immigration qui doit être revu. L’opinion publique a tranché, par la voix des jeunes et des moins jeunes qui ont manifesté pour Ilyès, Ali et tant d’autres !


20 novembre

Après le retour annoncé d’Ilyes, la mobilisation a permis la libération d’Ali.

Ce dernier était assez ému devant la centaine de personnes rassemblées ce dimanche après midi devant le parvis de l’Hôtel de ville de Paris pour l’anniversaire de la CIDE (Mille Bâbords 19022), mais il a tout de même pris la parole pour remercier toutes celles et ceux qui l’avaient aidé, dénoncer le traitement qu’il avait subi aussi bien au CRA de Toulouse qu’au Mesnil Amelot et demander très dignement à ce qu’on n’oublie pas ceux qui y sont encore.


Un nouveau lycéen kidnappé : Libérez et régularisez Ali, lycéen de Toulouse en camp de rétention au Mesnil Amelot.

En parallèle de ce recul patent concernant Ilyes, Guéant tente de se rattraper pour arriver en ces dernières semaines de 2011 à son objectif de 30 000 expulsions, quitte à se faire la main sur des lycéens dont toute la famille est en France.

Ce samedi 19 novembre, Ali Elarjaoui lycéen en 2è année de bac pro au lycée René Bonnet de Toulouse et champion de boxe pour la France en 2010, en rétention depuis lundi 15h à Toulouse, a été mis dans un avion pour Orly.

Il aurait dû être expulsé vers Casablanca, mais la mobilisation rapide du RESF a permis d’empêcher cette expulsion. Ali se trouve actuellement au CRA du Mesnil Amelot.

La première exigence du RESF était la non expulsion, mais il va sans dire qu’il fallait qu’Ali soit libéré et soit dans son lycée lundi matin si le ministère de l’Intérieur ne voulaient pas le même genre de réaction qu’à Montceau-les-Mines et qu’il soit régularisé.

Un rassemblement devant la préfecture a lieu cet après-midi à Toulouse organisé par les profs du lycée et la famille.

19/11/2011
« Marre de la chasse à l’étranger » au lycée Renée Bonnet

http://www.libetoulouse.fr/2007/201...

TOULOUSE. Un mail de Réseau Education Sans Frontière est tôt parti ce matin au ministère de l’Intérieur. Mais ce pourrait être trop tard : l’élève du lycée Renée Bonnet est déjà dans les couloirs de l’aéroport Roissy, prêt à être embarqué-expulsé.

Drôle de réveil ce samedi 19 novembre pour la communauté éducative de cet établissement toulousain de l’allée du lieutenant Lafay, entre Rangueil et Ramonville. Mais la nouvelle de l’arrestation du jeune homme et de son imminente expulsion l’a tout de suite mobilisée.

Une manifestation est improvisée cette après-midi à 15 heures devant la préfecture de la place Saint-Étienne. « Au moins pour dire : y en a marre. La chasse aux étrangers engagée par le garde-champêtre des lignes de l’extrême-droite Claude Guéant. Ça devient insupportable à tous », réagit un parent d’élève militant. « Un voisin, ce n’est pas un étranger », nous dit ainsi un autre parent d’élève « militant de rien du tout ».

GLv.


Communiqué de presse de RESF

ILYES, LE RETOUR EXPRESS !

http://www.educationsansfrontieres....


18 novembre 2011

Ilyès Benyoucef, le lycéen de 18 ans arrêté à Monceau-les-Mines le 2 novembre au matin et embarqué dans un avion pour Alger le jour même à 13 heures a son billet de retour et son visa long séjour en poche. Il sera chez lui samedi 19 novembre.

C’est à l’évidence une énorme satisfaction pour ses parents et sa famille, tous en situation régulière mais totalement traumatisés par la brutalité des méthodes de la préfecture de Saône et Loire, conséquences de la politique mise en œuvre par le ministre Guéant. C’est leur victoire, mais c’est aussi et surtout celle des élèves, des enseignants et du personnel du lycée Henri Parriat de Montceau-les-Mines où Ilyés est élèves de première S et de toute une population montcellienne. Tous se sont dressés, manifestant à 6 ou 700 tous les trois jours, faisant signer des milliers de pétitions, sollicitant les interventions d’élus, faisant paraître des articles dans la presse locale et nationale, provoquant l’intervention de syndicats d’enseignants et de la FCPE auprès des ministères. Bref, Ilyès revient parce que la société, et d’abord ses proches, ses enseignants et ses camarades, n’acceptent pas les façons de voyou, le kidnapping et l’expulsion minute, du ministre Guéant.

En pleine campagne de promotion de son candidat, M. Guéant multiplie les déclarations et les provocations à l’encontre des diplômés à qui il interdit d’acquérir une expérience professionnelle en France, fait saccager les campements de Roms, fait chasser de la rue les déboutés du droit d’asile à Beauvais, refuse de régulariser les lycéens. Il faut que tout le monde sache qu’il est aussi possible de le faire reculer, et publiquement, dès lors que les jeunes et la population ne laissent pas faire et que le mouvement menace de durer et de s’étendre.

Le 10 novembre, au lendemain d’une manifestation de 700 lycéens à Montceau, M. Guéant faisait demander à Ilyès de déposer une demande de visa long séjour. Le 15 novembre, Ilyés était contacté par le consulat de France et, le lendemain, il avait son visa long séjour en poche. Une sorte de record quand on connait les jours de queue et les mois de démarches nécessaires dans certains pays, dont l’Algérie, pour obtenir un visa pour la France. Au passage, Ilyès bat le record de France de vitesse du retour du lycéen expulsé : Taoufik, lycéen de Malakoff expulsé le 26 août 2008 était revenu 8 mois plus tard, le 22 avril 2009. Mohamed, lycéen de Colombes expulsé le 23 janvier 2010 n’avait mis que cinq semaine. Najlae, lycéenne d’Orléans, expulsée le 20 février 2010 alors qu’elle se rendait dans une gendarmerie pour porter plainte contre des violences familiales était revenue triomphalement 21 jours plus tard. Avec 17 jours entre son expulsion et son retour, Ilyès bat son record.

La leçon de cette affaire comme de celles qui l’ont précédée, doit être entendue : comme ses prédécesseurs, les sinistres Hortefeux et Besson, ce ministre est fort avec ceux qu’il croit en situation de faiblesse et veule avec ceux qui lui montrent leur détermination et leur force. Le retour d’Ilyès est un formidable encouragement pour tous ceux qui sont décidés à ne pas laisser les émules de Le Pen saccager la société.

L’aventure d’Ilyès comme de ceux qui l’ont précédé l’atteste : il est impossible d’expulser les lycéens sans déclencher l’indignation. Les jeunes majeurs scolarisés, et Ilyès parmi eux, vivent ici, étudient dans nos écoles, sont le présent et l’avenir de notre société : ils doivent être régularisés.


Signez la pétition pour le retour d’Ilyes

http://www.educationsansfrontieres.org/article39527.html

Communiqué de presse

11 novembre 2011

Ilyès, 18 ans, élève de première au lycée Parriat de Montceau-les-Mines avait été arrêté le 2 novembre au matin –le jour de la rentrée !— et expulsé à Alger à 13 heures ! Un kidnapping suivi d’une expulsion. Ses parents sont en situation régulière, son jeune frère est Français. La disparition d’Ilyès et ses circonstances ont révolté ses camarades et ses enseignants. Depuis lors, les manifestations de 600 à 700 lycéens se sont succédées, le 3 novembre, le 6 novembre, le 9 novembre avec le soutiens d’élus tandis que l’affaire commençait à être médiatisée et que se faisaient entendre les premières protestations de syndicats d’enseignants (FSU et CGT Educ’action) et de parents d’élèves (FCPE).

Une affaire mal engagée pour le préfet de Saône et Loire, d’autant que parallèlement, les manifestations de solidarité avec Distéphano, lycéen malgache lui aussi menacé d’expulsion se développent à Chalon. Mesurant le risque d’une extension du mouvement, M. Guéant a jugé de son intérêt de reculer.

Le 10 novembre, (veille du WE prolongé du 11 novembre, un hasard ?), la préfecture adressait un mail au JSL (Journal de Saône et Loire qui édite le site Montceau News). Justifiant sans surprise l’expulsion d’Ilyès, la préfecture ajoutait ; « Au vu des derniers éléments recueillis sur sa situation, M. Claude GUEANT, ministre de l’intérieur, des collectivités territoriales et de l’immigration a demandé, à titre exceptionnel et humanitaire, aux autorités consulaires d’inviter M. Ilyes BENYOUCEF à déposer une demande de visa long séjour. »

C’est une première victoire, incontestable, des lycéens, du personnel et des parents du lycée Henri Perriat et de tous ceux qui les ont soutenus. Ilyès reviendra… si la pression continue sur le ministère de l’Intérieur et l’Elysée. Les consulats ne sont absolument pas obligés de délivrer les visas qu’on leur demande. Il faut que M. Guéant prenne l’engagement public qu’un visa sera délivré à Ilyès relayé ensuite par un titre de séjour Vie privée et familiale. Et sans délai. Elève de 1ere S, il a une scolarité à reprendre, en urgence. Il doit être en classe lundi 14 novembre. Il faut enfin, naturellement, que le ministère prenne en charge les frais de retour d’Ilyès. Autant dépenser l’argent public pour faire revenir ce garçon plutôt que pour expulser stupidement quelqu’un d’autre qu’il faudra peut-être faire revenir quelques jours plus tard.

* * *

Sur le site Montceau News, une lectrice, « Fourmi » réagit à ce qui s’est passé :

1. Quelle joie pour Ilyes et pour sa famille. Quelle leçon de tolérance et d’humanisme nous ont donné ce père et cette mère, effondrés mais respectueux et dignes et quelle leçon de maturité et d’engagement nous ont donné les jeunes qui se sont battus pour son retour. Je suis fière des lycéens de Parriat, fière de leurs parents, fière des CPE, assistants d’éducation ou pédagogiques, secrétaires, professeurs…et personnels de ce lycée, fière de toutes ces personnes indignées, fière des citoyens de RESF et de leur lutte. La loi ne vaut que lorsqu’elle est juste et qu’elle représente les valeurs de la République française. Aujourd’hui « liberté, égalité, fraternité » sont fêtées à Montceau-les-Mines, n’en déplaise à tous ceux qui ne savent que prôner l’exclusion, le racisme et l’autoritarisme.


Mercredi 9 novembre 2011

Expulsion d’Ilyes (Montceau-les-Mines)

Une association de soutien a été créée par ses camarades ainsi qu’un forum Internet

http://montceau-news.com/montceau_e...


5 novembre 2011

Entre 13 et 14 heures, 700 personnes (550 selon la police) sont venues manifester leur indignation face au renvoi brutal en Algérie d’un lycéen de Parriat, Iliès Ben Youssef.

Le Journal de Saône et Loire : Montceau (71) - Lycée Parriat : 700 personnes pour soutenir Iliès

http://www.educationsansfrontieres.org/article39413.html

Actions.
Samedi 5, place de la mairie à 10 heures.
Mercredi 9, marche. Départ à 9 heures au lycée Parriat.


Pétition :
http://www.educationsansfrontieres....


Ilyes Ben Youcef, né en Algérie il y a dix huit ans, vit en France avec toute sa famille (en situation régulière) et poursuit sa scolarité au lycée de Montceau les Mines où il est en première S.
Un de ses frères est de nationalité française, mais pas lui. L’âge fatidique de la majorité arrivant, il demande un titre de séjour et, recevant en réponse une Obligation à quitter le territoire, il croit bon de faire un recours gracieux au Préfet.

Assigné à résidence depuis le 25 octobre, c’est confiant qu’il se rend, ce 2 novembre, comme chaque jour, au commissariat pour signaler sa présence. Mais ce jour là, on l’engouffre dans une voiture de police direction la Police aux frontières de l’aéroport de Lyon, où une place l’attend dans le vol de 13h pour l’Algérie. Le préfet et la police n’ont pas hésité un seul instant à abuser de la confiance de ce jeune et de cette famille qui n’ont pas vraiment compris qu’une décision administrative, l’OQTF, devenait valide si elle n’était pas contestée devant la justice administrative. Qui n’ont pas imaginé un instant que l’administration puisse démanteler une famille et expulser un jeune de 18 ans. Qui n’ont pas su que l’assignation à résidence était un moyen de savoir où était Ilyes pour pouvoir l’expulser au moment programmé.

Belle prise qu’un jeune homme confiant qui vient tout naïvement se présenter de lui-même au commissariat ! Pas vraiment de quoi être fier. Un rapt bien ficelé pour prendre de vitesse RESF et éviter, à l’aéroport ou ailleurs, un de ces rassemblements bruyants qui font toujours désordre.

Mais M. le Préfet risque d’avoir des surprises car, ces méthodes révulsent, et le jour même de l’expulsion, les lycéens de Montceau les Mines décident d’organiser un sit-in le lendemain, pour exiger le retour express d’Ilyes. Ils étaient 700 aujourd’hui dans les rues de Montceau les Mines

A 13h : de 300 à 500 lycéens devant le lycée H.Parriat de Montceau.

Manif prévue mercredi 9 novembre prochain en ville.

samedi 5 novembre 2011.



Ilyes, notre élève, notre copain de classe, le copain de nos enfants.

Voir vidéo

Communiqué de Alain Philibert, maire de St-Vallier, et Claire Malliet-Gilles, adjointe aux solidarités

Signer la pétition

Ilyes Ben Youcef un lycéen de 18 ans scolarisé en première S au lycée Henri Parriat à Montceau les Mines a été expulsé de manière extrêmement expéditive le 2 novembre.

Ses parents sont en situation régulière en France, un de ses frères est français, Ilyes a demandé une carte de séjour à la préfecture puisque toute sa famille est en France, puisqu’il fait sa scolarité ici. Il a reçu une OQTF qu’il a contestée et qui devait venir en audience ces jours ci. Mercredi 2 novembre, la police a posé une convocation dans la boîte aux lettres, puis est venu chercher Ilyes chez ses parents sous prétexte de l’assigner à résidence. Puis embarquement immédiat en voiture direction Lyon et l’aéroport, en fait un billet était prévu pour l’avion en direction de l’Algérie à 13 h.

Tout a été planifié pour que l’expulsion se fasse en dehors de tout regard judiciaire, avant que le tribunal administratif ne puisse statuer sur l’OQTF, sans que Ilyes ne passe par un CRA et puisse rencontrer des associations qui l’informent sur ses droits et l’aident à organiser sa défense, sans que les garanties judiciaires prévues par la loi, passage devant le Tribunal administratif et devant le Juge des libertés ne soient respectées.

La décision administrative prise par le Préfet doit être exécutée dans l’instant et avec la plus extrême rigueur. Il faut atteindre les objectifs démentiels des expulsions, il n’y a que cela qui compte.

Les lycéens ne peuvent ni comprendre, ni accepter cette brutalité. Ils ont décidé ce soir de faire un sit in demain dans Montceau les Mines pour réclamer le retour express d’Ilyes.

Pour la Préfecture de Saône et Loire (en n’oubliant pas d’adresser vos messages à l’adresse de Mme Magali Selles, Secrétaire Générale ; de M. le Préfet de Saône et Loire ; et de M.Joyet, responsable du Service des Etrangers) : 

courrier chez saone-et-loire.pref.gouv.fr, francois.philizot chez saone-et-loire.gouv.fr, magali.selles chez saone-et-loire.gouv.fr, frederic.joyet chez saone-et-loire.gouv.fr


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