Une tribune pour les luttes

Un collectif d’associations lance une campagne d’information

Kurdistan de Turquie
Alerte armes chimiques

+ Tremblement de terre de Wan ( Turquie) : les Kurdes abandonnés, témoignage de Dominique Torre

Article mis en ligne le dimanche 11 décembre 2011

Ce tract sera distribué dans les lieux publics, il sera accompagné d’un appel à pétition
à l’adresse de Mr Banki-Moon, Secrétaire Général de l’ONU

Depuis plusieurs mois, la répression s’est accentuée en Turquie à l’encontre des défenseurs des
Droits de l’Homme et de la cause Kurde, 8 000 d’entre eux élu(e)s, journalistes, intellectuels, avocats,
syndicalistes, militants politiques et associatifs ont été arrêtés, depuis mars 2009.

Il y a quelques jours un nouveau pas dans l’horreur a été franchi avec l’utilisation par l’armée Turque d’armes non conventionnelles.

Plusieurs témoignages concordant font état de forte suspicion d’emploi de produit type « Napalm »
et de gaz contre une unité des forces armées du PKK (Parti des Travailleurs du Kurdistan).

L’état dans lequel ont été retrouvés, dans la région de Cukurca, les corps de 35 combattants laisse
peu de doute sur des pratiques qui violent les traités internationaux portant sur le « droit de guerre »
et la prohibition d’armes chimiques.

Ne laissons pas la Turquie avec la complicité de la France aller plus loin dans son
acharnement à éradiquer toute volonté du peuple Kurde d’accéder à la liberté,
l’autonomie et la paix.

EXIGEONS DU GOUVERNEMENT FRANÇAIS
qu’il cesse sa politique d’alignement sur celle de la Turquie
qu’il condamne ces actes barbares.

Ne laissons pas les contrats économiques primer sur les Droits de l’Homme.

EXIGEONS DE L’ONU qu’elle mandate une commission d’enquête internationale.

Ne laissons pas la Turquie piétiner plus longtemps le droit international, bafouer
la démocratie et nier le droit du peuple Kurde à vivre libre.

Solidarité & Liberté - Ligue des Droits de l’Homme Marseille 15ème & 16ème -
Centre Culturel de Mésopotamie - PCF - Mouvement de la Paix


TREMBLEMENT DE TERRE DE WAN ( TURQUIE) : LES KURDES ABANDONNES

dimanche 4 décembre 2011

Les séismes de Wan, d’octobre et novembre 2011, (Kurdistan turc) ont suscité, par leur gravité, une immense émotion internationale. Après avoir concédé que les services de secours n’étaient pas à la hauteur, le premier ministre Erdogan, a accepté, du bout des lèvres, l’aide internationale. Depuis les autorités affirment faire face à la situation.

De retour de Wan, où j’ai séjourné durant quatre jours, aux côtés des sinistrés, je souhaite alerter l’opinion internationale sur l’abandon complet dont les populations kurdes font l’objet. Un scandale humanitaire, dont l’Etat turc porte l’entière responsabilité, se déroule quotidiennement.

La terre tremble encore et accroit les destructions sur un bâti fragilisé. 80% des habitations sont détruites. La population vit dans la terreur des répliques meurtrières. On dénombre à ce jour 672 morts et plus de 6000 blessés. Wan est une ville fantôme. Plus de 400 000 habitants ont fui la région, seuls restent les familles les plus pauvres, sans familles pour les recueillir dans d’autres régions.

Ces sinistrés sont livrés à eux-mêmes. Ils meurent de froid par une température glaciale (moins 15°C), des enfants succombent à des pneumonies, à l’absence d’hygiène et de nourriture. Quelques médecins, des bénévoles, le personnel de la mairie de Wan, tentent, sans aucun moyen, de leur porter assistance.

Face à ce désastre, Ankara a choisi de faire payer aux kurdes leurs revendications politiques et culturelles. Seules, l’armée et la police bénéficient des secours qui s’imposent. Une petite minorité de la population a reçu des tentes tandis que la grande majorité kurde en est totalement dépourvue. Ils se protègent avec des abris de fortune, des bâches et des cartons sans aucune possibilité de chauffage. Trois enfants sont décédés suite à l’embrasement de ces matériaux. Les gens se regroupent le soir autour de braseros improvisés. Il n’y a pas d’eau ni, de sanitaires. Ils doivent survivre au froid, à la faim, à l’épuisement, à la terreur quand la terre gronde. Partout règne la misère et la souffrance. Mais la terreur s’accroît la nuit lorsque la police tire sur des groupes d’individus au nom de la « lutte anti-terroriste » , contre " les pillards" et que l’on entend les bombardements de l’armée contre les bases de la résistance populaire du PKK.

Tous les membres de la délégation européenne, à laquelle je participais, ce sont interrogés sur l’utilisation des aides internationales parvenues en Turquie ? Le gouvernement autonome du Kurdistan irakien a envoyé plusieurs millions d’euros et 200 préfabriqués. L’Ukraine a apporté 4 tentes pouvant abriter 20 personnes chacune, équipées de système de chauffage. Israël a envoyé 7 maisons préfabriquées. L’Union Européenne, l’Italie, la France, la Grande-Bretagne, le Japon, la Suisse, l’Azerbaïdjan, le Kazakhstan, le Qatar, l’Arabie Saoudite, la Jordanie et l’Egypte, la Belgique ont participé à cet élan de solidarité.


Où sont passés ces dons destinés aux sinistrés ?

Le Maire de Wan, M. Bekir KAYA, a confirmé que la municipalité n’avait reçu aucun don. La totalité a été versée au gouvernement turc, soit 100 millions d’euros. Deux millions ont été versés à l’armée tandis que le reste s’est évanoui. Le gouverneur de Wan fait un usage partisan de quelques subsides… suivant en cela les consignes du pouvoir qui affirme désormais que la région n’est pas sinistrée. De telles déclarations sont une honte et une atteinte supplémentaire aux droits humains. Quant aux dons en nature (tentes, vêtements, médicaments…), ils sont stockés dans des hangars ou "accidentellement" brûlés.

Le cynisme a atteint son comble ces jours-ci. Les trois municipalités dirigées par le BDP (Parti pour la Démocratie et la Paix, kurde) se sont vues réclamer le paiement de leurs crédits d’emprunt et les frais de déblaiement de la ville. La seule cité dirigée par le parti au pouvoir, l’AKP, en a été exonérée !

Le gouvernement français et les organisations humanitaires donatrices doivent exiger des comptes de la Turquie et ne pas se laisser abuser par le camp «  modèle » destiné aux médias.

La population kurde de Wan se meurt du refus de l’Etat turc de lui porter assistance. De plus, la Turquie, qui prétend être un Etat de droit, détourne les fonds internationaux destinés aux sinistrés.

Il y a une urgence absolue.

TORRE Dominique

Déléguée du PCF

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Vos commentaires

  • Le 9 décembre 2011 à 19:44, par Christiane En réponse à : OIP : Me Zeynep Ceren Boztoprak, avocate au Barreau d’Ankara, condamnée à une peine d’emprisonnement d’un an et quinze jours.

    Observatoire International des Avocats

    oia chez observatoire-avocats.org

    L’Observatoire International des avocats exprime sa plus vive indignation concernant la condamnation de Me Zeynep Ceren Boztoprak pour “propagande pour le compte d’une organisation clandestine ».

    Description de la situation :

    L’Observatoire s’est déjà inquiété de la situation de cette jeune avocate de 24 ans dans le cadre d’une alerte précédente (7 novembre 2011).

    Me Zeynep Ceren Boztoprak était en effet poursuivie pour propagande pour le compte d’une organisation clandestine. L’Observatoire avait exprimé ses craintes que cette avocate engagée dans la défense des droits de l’homme soit en réalité poursuivie en raison de son engagement.

    Les charges contre Me Zeynep Ceren Boztoprak sont principalement fondées sur les propositions de modifications des lois turques qu’elle a rédigées dans le cadre de son travail pour une association des droits de l’homme, et qui ont été transmises à la Commission législative, ainsi que sur le conseil de garder le silence qu’elle a donné à l’un de ses clients. Outre le fait que la confidentialité de la conversation entre Me Zeynep Ceren Boztoprak et son client n’a pas été assurée, il convient de rappeler que le droit de garder le silence d’une personne suspecte ou accusée est inscrit dans la Constitution turque (article 38) et est garanti par l’article 147.1. (e) du Code de procédure pénale turc.

    Jugée devant la Cour pénale spéciale d’Adana, elle a été mise en liberté provisoire le 22 octobre 2010. Le Procureur a demandé qu’elle soit déclarée coupable et punie conformément à la loi. Le 16 novembre dernier, elle a donc été condamnée à un an et quinze jours d’emprisonnement. Son affaire est actuellement en appel.

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