Larzac 77, face au camp miltaire, le défilé sur les tracteurs des soldats cagoulés délégués par les centaines de Comités de soldats clandestins de l’époque.
Tous au Larzac Christian Rouaud
Marizette, Christiane, Pierre, Léon, José… sont quelques uns des acteurs, drôles et émouvants, d’une incroyable lutte, celle des paysans du Larzac contre l’Etat, affrontement du faible contre le fort, qui les a unis dans un combat sans merci pour sauver leurs terres.
Un combat déterminé et joyeux, mais parfois aussi éprouvant et périlleux.
Tout commence en 1971, lorsque le gouvernement, par la voix de son ministre de la Défense Michel Debré, déclare que le camp militaire du Larzac doit s’étendre. Radicale, la colère se répand comme une traînée de poudre, les paysans se mobilisent et signent un serment : jamais ils ne cèderont leurs terres. Dans le face à face quotidien avec l’armée et les forces de l’ordre, ils déploieront des trésors d’imagination pour faire entendre leur voix. Bientôt des centaines de comités Larzac naîtront dans toute la France... Dix ans de résistance, d’intelligence collective et de solidarité, qui les porteront vers la victoire.
Plus que jamais le Larzac est vivant !
(Attac)
Europe 1 : Interview des paysans sur leur évolution
http://www.dailymotion.com/video/xm...
Radio Grenouille : Tous au Larzac – Interview de Christian Rouaudpar Marc Voiry
A l’occasion de la sortie du dernier film de Christian Rouaud, une interview du réalisateur réalisée le 28 octobre dernier lors d’une avant-première au festival de Gardanne en écoute à la carte.
http://www.radiogrenouille.com/prog...
Bande annonce
http://www.dailymotion.com/video/xl...
Extraits du film
http://www.dailymotion.com/video/xj...
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25-26 août 1973 : rassemblement au Rajal del Guorp et marche sur le Larzac à l’initiative de l’organisation des paysans-travailleurs nouvellement créée par Bernard Lambert* en Loire Atlantique , au cours de laquelle il proclame : « Jamais plus les paysans ne seront des Versaillais. C’est pourquoi nous sommes ici pour fêter le mariage des Lip [2] et du Larzac"
80 000 personnes venant de toutes les régions de France et d’Europe convergent pour la première fois vers le Larzac dont 200 ouvrier(e)s de Lip .
Ce sont ces convergence et l’effervescence de l’époque qui expliquent en plus du courage, de l’imagination et de la pugnacité du mouvement sur le Larzac l’importance et la pérennité de cette lutte.
*Bernard Lambert (qui publie en 1970 "Les Paysans dans la lutte des classes", mort en 1984) est le fondateur du mouvement des « Paysans travailleurs »
qui s’incarne dans les luttes autour du Larzac à partir de 1973.
En 1981, il fonde "la Confédération nationale des syndicats de travailleurs paysans", l’origine de la "Confédération paysanne".
Il est à l’origine de l’affaire du « veau aux hormones » et, plus généralement, de la mise en cause du productivisme agricole.
Documentaire Paysan et rebelle, un portrait de Bernard Lambert par Christian Rouaud 2010
1973
1977
13-14 août 1977 : nouveau rassemblement au Rajal del Guorp.
Une centaine de tracteurs sur lesquels prennent place des appelés du contingent cagoulés et en uniforme délégués par les Comités de soldats qui s’étaient créés dans les casernes défilent entourés par la foule face au camp militaire
(Au cours de la campagne pour l’élection présidentielle de 1974, 6000 soldats signent une pétition appelée Appel des 100, demandant l’amélioration des conditions de vie et l’introduction des libertés d’association et d’expression dans les casernes. Dans les années qui suivirent, des centaines de comités de soldats clandestins se constituèrent dans les unités de l’armée française stationnées en France et en Allemagne...)
http://fr.wikipedia.org/wiki/Lutte_...
(Photos Richard Ruffel)
L’effervescence de l’époque
Il ne faut pas oublier que pendant ces années de luttes au Larzac, se sont menées d’autres luttes innovantes et résolues, aussi soutenues nationalement, comme la lutte des ouvriers et ouvrières de Lip ou les luttes antinucléaires de Plogoff et Malville contre Super Phénix
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Lip : C’est possible : on fabrique, on vend, on se paie
Voir pour Lip http://fr.wikipedia.org/wiki/Lip
Juin 73, contre les licenciements de 480 ouvrières et ouvriers, l’usine de Palente est occupée. 25 000 montres sont mises à l’abri dans des caches.
Le 18 juin, une assemblée générale décide la remise en route de la production, sous contrôle des travailleurs, pour assurer « un salaire de survie ». La lutte des Lip est alors popularisée avec le slogan : C’est possible : on fabrique, on vend, on se paie.
Le 22 juin, l’assemblée générale crée six commissions de travail : production, vente des montres, gestion du stock, accueil, popularisation, entretien et sécurité. Par la suite, trois autres commissions voient le jour : restaurant, animation, courrier.
Le 15 août, les gardes mobiles investissent l’usine et chassent les ouvriers qui l’occupaient. Ils y resteront jusqu’en février 1974. À l’annonce de cette nouvelle, de nombreuses entreprises de Besançon et de la région se mettent en grève et les ouvriers viennent en découdre avec les forces de l’ordre. Des syndicalistes s’interposent pour empêcher l’affrontement. Ceci n’empêchera pas des arrestations et des condamnations (une trentaine d’ouvriers condamnés en une semaine) lors des manifestations qui se dérouleront les jours suivants. La production clandestine reprend, tandis qu’à Cerizay, dans les Deux-Sèvres, quatre-vingt-seize ouvrières se mettent à fabriquer et à vendre, en-dehors de l’usine, des chemisiers.
Le 25 août, 200 ouvriers Lip rejoignent le rassemblement du Larzac
Le 29 septembre, une grande marche nationale sur Besançon est organisée. Près de 100 000 personnes (dont de nombreux venus d’ailleurs) manifestent sous une pluie battante, c’est La marche des 100 000. Les militants de la LCR, de la Gauche prolétarienne, les paysans de Bernard Lambert, les comités lycéens, etc., sont présents : les "groupuscules" forment un bon tiers de la manifestation, avec environ 30 000 personnes.
Les Lip, l’imagination au pouvoir est un film documentaire réalisé aussi par Christian Rouaud, et sorti au cinéma en 2007. On y découvre le déroulement de cette lutte d’un nouveau genre, à travers les témoignages des principaux protagonistes de l’époque ainsi qu’avec des images d’archive.
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La lutte victorieuse contre la construction d’une centrale nucléaire à Plogoff
http://fr.wikipedia.org/wiki/Affaire_de_Plogoff
Plogoff est une commune du Finistère à proximité de la Pointe du Raz, ouest de la Bretagne.
En 1975, un accord de principe est pris entre les conseils généraux et le Conseil économique et social pour la construction d’une centrale nucléaire en Bretagne. Le site de Plogoff est retenu par le Conseil économique et social et le conseil général du Finistère en septembre 1978 par 28 voix contre 17.
Des manifestations violentes ont lieu.
Sept escadrons de gendarmes mobiles sont stationnés à Pont-Croix et à Loctudy et interviennent à Plogoff. Les gendarmes-parachutistes furent déployés en renfort.
Le 16 mars 1980, 50 000 personnes manifestent à l’occasion de la clôture de l’enquête d’utilité publique.
Le 24 mai 1980 100 à 150 000 manifestants fêtent la fin de la procédure, 50 à 60 000 restent pour le fest-noz qui clôture la fête.
Voir le documentaire Plogoff, des pierres contre des fusils, Nicole Le Garrec, sorti en 1980, film-documentaire tourné pendant les manifestations.
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Un autre grand rassemblement national en 1977, la manifestation antinucléaire de Creys-Malville le 31 juillet contre la construction de SuperPhénix.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Manifestation_%C3%A0_Creys-Malville_en_1977
60 000 antinucléaires, habitants de la région, paysans, syndicalistes, écologistes de plusieurs pays d’Europe (Suisse, Allemagne, Italie), marchent vers le futur Superphénix. Le préfet René Jannin a déployé des moyens importants : 5 000 CRS gendarmes et gardes mobiles, hélicoptères, véhicules amphibies, ponts mobiles, un régiment de gendarmes parachutistes et des membres des brigades anti-émeutes.
La répression fit un mort Vital Michalon, de nombreux blessés graves et des condamnations au procès à Bourgoin qui s’en est suivi ; Cette manifestation marqua un coup d’arrêt de la contestation antinucléaire de masse de l’époque.