Communiqué
L’ACAT-France publie son deuxième rapport annuel sur le phénomène tortionnaire dans le monde à l’occasion du 10 décembre, date anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l’homme de 1948 énonçant en son article 5 que « Nul ne sera soumis à la torture, ni à des peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ».
Les mouvements de contestation qui ont ébranlé le monde arabe tout au long de cette année 2011 ont rappelé, pour ceux qui l’oublient parfois, l’usage endémique et régulier de la torture lors des conflits armés, guerres civiles ou soulèvements populaires. De la Tunisie au Bahreïn en passant par l’Egypte et la Syrie, les populations civiles ont subi la torture comme moyen de répression au service de l’appareil sécuritaire.
Mais la torture n’est pas l’apanage des régimes autoritaires. Elle peut même être revendiquée par des pays démocratiques. Ainsi, certains responsables politiques aux États-Unis ont encore affirmé à la mort d’Oussama Ben Laden que la torture serait un « mal nécessaire ». L’héritage de décennies de dictature, comme en Amérique Latine, ou l’extrême pauvreté de certains pays, favorise le maintien du phénomène tortionnaire, et ce, malgré l’essor conjugué du droit international, des mécanismes de contrôle mis en œuvre par les organisations internationales et de l’action des ONG. « L’ACAT se doit de rappeler constamment que la torture est encore pratiquée dans un pays sur deux, et touche particulièrement les détenus de droit commun et les catégories défavorisées », insiste Jean-Étienne de Linares, Délégué général de l’ACAT-France.
Combien de victimes silencieuses sont exposées à des systèmes judiciaires archaïques ou aux abus des agents de l’État, que ce soit en Mauritanie, en Inde, aux États-Unis, au Maroc ou en Moldavie, pour ne citer que 5 des 23 pays étudiés dans le rapport ?
L’ouvrage associe notamment témoignage sur les geôles syriennes, réflexions sur les positions éthiques face à la torture et état des lieux des pratiques tortionnaires sur les cinq continents.