Une tribune pour les luttes

Les confédérations FO, CFDT, CFTC et CGT appellent les salariés à se mobiliser le 5 février.

Salaires, temps de travail, emploi : Le climat social se gâte

Communique FO sur la journee de mobilisation interpro du 5 fevrier

Article mis en ligne le lundi 17 janvier 2005

Ce rendez-vous s’ajoute à la liste des mobilisations prévues la semaine prochaine dans le secteur public.

« Décentralisation, retraites, assurance-maladie, cohésion sociale, personnes dépendantes, temps choisi... la quantité des réformes exige la qualité de leur application », a lancé Jean-Pierre Raffarin, dont la « détermination réformatrice n’a pas varié et « aurait même plutôt tendance à se renforcer » avec le « temps ». Sur le plan social, le temps risque de se gâter pour le chef du gouvernement. À partir de la semaine prochaine, les syndicats préparent en effet une série de mobilisations dans le public et le privé sur les salaires, l’emploi, le service public, le temps de travail, le Code du travail. Les postiers sont appelés à faire grève le 18 janvier, les cheminots le 19 ; le 20, viendra le tour des fonctionnaires, Éducation nationale comprise.

Enfin, après leur rencontre hier, quatre confédérations ont retenu la date du samedi 5 février comme journée commune pour leurs revendications sur les salaires, le temps de travail, le droit du travail et l’emploi.

Programmées, adoptées ou appliquées, les réformes se jugent surtout, pour les syndicats, à l’aune de leurs contenus et de leurs conséquences sur la vie des salariés.

À La Poste, le processus de libéralisation des services postaux fait craindre aux syndicats la suppression de « milliers d’emplois ». Ils réclament notamment le retrait du projet de banque postale qui risque d’entraîner la fermeture de 6.000 bureaux de postes et avec elle la disparition de 10.000 emplois. À la SNCF, les syndicats de cheminots dénoncent le projet de budget 2005 de l’entreprise qui a été présenté hier au Comité central d’entreprise avant son adoption le 19 par le Conseil d’administration de l’entreprise nationale. Prévoyant 3.590 suppressions d’emplois, ce projet est jugé « très inquiétant pour l’avenir du service public ».

Dans l’Éducation nationale, c’est le projet Fillon sur l’école qui est sur la sellette. Outre les suppressions programmées de « milliers de postes » dans le second degré, les syndicats dénoncent les nouvelles orientations issues pour la plupart du controversé rapport Thélot.
Les organisations de fonctionnaires s’en prennent plus généralement à la cure d’amincissement de l’État, avec 7.188 postes supprimés au budget 2005 et une augmentation salariale indiciaire pour l’ensemble des agents n’excédant pas 0,55% sur 2005, pour une inflation prévue de 1,8%.

La mobilisation doit porter également sur d’autres revendications ayant trait notamment à « la remise en cause des missions de service public, la politique de l’emploi faite de suppressions massives, au manque d’effectifs, une précarité accrue ».

Et comme pour agréger l’expression des mécontentements des salariés dans le public mais aussi dans le privé, les confédérations FO, CFDT, CFTC, et CGT ont programmé hier une journée nationale d’actions le 5 février prochain.

L’ensemble des salariés et des demandeurs d’emploi sont appelés ce jour-là à se mobiliser « sur le temps de travail (35 heures et journée de solidarité), les négociations salariales dans le public et le privé, le développement de l’emploi et la défense du droit du travail », a annoncé
Jacky Dintinger (CFTC). Dans ce cadre, les quatre centrales appellent « leurs structures locales à se rencontrer pour mettre en ouvre les formes de mobilisation et d’action les plus appropriées ».

Mais chacun déterminera « ses revendications prioritaires », a précisé René Valladon (FO). En effet, contrairement à ce qui s’était produit pour la réforme des retraites, il n’y a pas eu de déclaration commune des confédérations. Pour FO, « c’est la question salariale, pour d’autres organisations ce sont les 35 heures ». L’essentiel, pour les confédérations, est que « la mobilisation a été élargie à d’autres thèmes : l’emploi, les salaires et le Code du travail », a résumé Jacky Dintinger.

« Nous demandons qu’il n’y ait aucune mesure législative concernant les 35 heures », a affirmé pour sa part Michel Jalmain (CFDT) tandis que Maryse Dumas a souhaité que « le gouvernement revienne en arrière sur toutes les remises en cause de la durée du travail ». Qualifiant de « leurre » la proposition du gouvernement « d’augmenter le temps de travail pour gagner plus », René Valladon a affirmé « les possibilités déjà offertes ne sont pas utilisées ». Et de lui lancer : « n’augmentez pas les horaires, augmentez les salaires ».

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