Une tribune pour les luttes

La désobéissance civile est le droit imprescriptible de tout citoyen. Il ne saurait y renoncer sans cesser d’être un homme. Gandhi / 1969

Un passager attaché avec des cordes : le Paris-Lomé se révolte

Comparution immédiate de l’expulsé devant la 17eme chambre de Bobigny lundi 9 janvier à 13H, ainsi que les 2 passagers allemands qui ont pris sa défense dans l’avion.

Article mis en ligne le dimanche 8 janvier 2012

Demain à la 17e chambre correctionnelle du TGI de Bobigny 3 personnes seront jugées suite au mouvement de protestation qui a eu lieu vendredi sur le vol Paris-Lomé (Togo) au départ de Roissy* : un homme qui devait être expulsé et 2 passagers qui, avec d’autres, ont été solidaires et ont protester contre l’expulsion. La personne en instance d’expulsion est inculpée de soustraction volontaire à une mesure d’éloignement et violence sur agent de la force publique, les 2 autres de rébellion et entrave à la circulation d’un aéronef.

Ces 3 personnes, après 48 heures de garde à vue, ont été transférées au dépot de Bobigny et attendent leur comparution immédiate qui se fera donc après plus de 70 heures d’enfermement (48h de garde à vue plus les heures au dépot). L’un des inculpés sera défendu par maître Bruno Vinay, on ne sait pas si les autres, de nationalité allemande, ont un avocat choisi ou seront défendus par un commis d’office.

Il est important d’être solidaires avec toutes celles et ceux qui, parce que sans papiers, sont pourchassés, raflés, enfermés, expulsés et avec toutes les personnes qui, comme ces 2 passagers, s’opposent à la machine à expulser et sont aux côtés celles et ceux qui en sont victimes .

Une présence aux procès qui auront lieu demain à partir de 13h à la 17e chambre correctionnelle du TGI de Bobigny (terminus ligne 5) est déjà un début pour montrer notre solidarité.


http://www.educationsansfrontieres.org/article40487.html

source : Rue 89

par Eleonore Gratiet-Taicher

Aéroport Paris-Charles de Gaulle : le vol DL8538 en direction de Lome (Togo) devait décoller à 13h50 ce vendredi. Il a finalement quitté le sol français à 16h08. Deux passagers installés dans l’avion ont raconté à Rue89 le récit de ce retard, un embarquement contrarié, sur fond de violence et d’indignation.

Alors que les passagers s’apprêtent à monter dans le bus qui les conduira dans l’avion, ils remarquent une voiture de police et des forces de l’ordre en train de discuter avec des agents de l’aéroport. Sans savoir de quoi il retourne. Le bus les conduit normalement à bord de l’appareil.


Pieds et mains liés avec des cordes

A peine installés sur leurs sièges, ils voient la voiture de police s’approcher. Cette fois, un homme africain escorté par deux agents sort de cette dernière. Les passagers remarquent immédiatement que l’homme n’est pas menotté, il est attaché «  tel un bagnard ». Ses pieds et ses poings (dans le dos) sont liés avec des cordes.

Il n’embarque pas - comme les autres voyageurs - par l’avant mais par la porte arrière de l’avion. Stupéfaits de constater que les policiers ont sérieusement l’intention de faire voyager le « prisonnier » attaché de la sorte, ces derniers se questionnent. L’homme est-il un dangereux criminel ? Les hôtesses interrogent les policiers, son crime abominable est... d’être en situation irrégulière, et doit être rapatrié. C’est du moins la réponse qui leur est donnée.

Commence alors un vent de protestation. Plusieurs passagers s’en mêlent et crient au scandale. Hors de question de laisser un homme voyager dans ces conditions, attaché avec des cordes noires. Le ton monte, les policiers appellent au renfort, le spectacle du hublot continue.

Cinq cars de police débarquent

Cinq cars de la police des frontières débarquent et la force civile envahie l’endroit, 10... 15... le témoin parisien - qui s’apprête à prendre ses vacances au pays - ne compte pas le nombre d’agents, mais s’étonne d’un tel dispositif. A cause de la ressemblance des uniformes, il les prend pour des CRS.

Les voyageurs continuent d’adopter le parti de l’homme. Des coups partent, du côté des forces de l’ordre et des passagers. En réponse à cet accroissement de violence, trois d’entre eux - des hommes, africains - sont arrêtés. Menottés (avec de vraies menottes) le décollage est encore retardé, il faut également évacuer leurs bagages...

A 16h08 ce vendredi, le vol Paris/Lomé peut enfin décoller.

(...)

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