Une tribune pour les luttes

Communiqué de RESF et des Indigné.e.s de Mayotte

A propos de la répression à Mayotte
Contre l’épuration des contestataires de la fonction publique

Devant les atrocités et les atteintes aux droits c’est "Accepte et tais toi" !

Article mis en ligne le dimanche 22 janvier 2012

MOM
http://www.migrantsoutremer.org/

Un site internet pour les droits des migrants en Outre-mer

Ce site est l’expression d’un large réseau d’associations nationales et de partenaires actifs en Outre-mer : voir la carte interactive du réseau Mom et la rubrique "qui sommes nous". Il cherche à alerter sur les discriminations et sur les violations des droits de l’homme dont sont particulièrement victimes les migrants en Outre-mer et à accompagner les luttes de ces migrants et de ceux qui les soutiennent.

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Pour nous joindre : mom chez migrantsoutremer.org


Communiqué RESF

Motion à propos de la répression à Mayotte
(Réunion nationale du RESF à Amiens le 15 janvier 2012)

Les participants à la réunion nationale du RESF des 14 et 15 janvier 2012 à Amiens ont été informés des sanctions prises à l’encontre de plusieurs fonctionnaires nommés à Mayotte en particulier de Michel Rhin, président du RESFIM mais aussi du secrétaire départemental du SNES, de la responsable du site Internet de Sud-Education Mayotte ainsi que de plusieurs personnels soignants à Mayotte.

Dans ce département, le préfet dispose du droit d’exception de contrôler l’activité des fonctionnaires et contractuels et le pouvoir discrétionnaire de refuser le renouvellement de leur affectation ou de leur contrat sans avoir à se justifier.

Cette pratique, héritée d’un passé colonial, doit être abrogée et les fonctionnaires sanctionnés rétablis dans leurs droits.

Mayotte est département français. Les fonctionnaires et contractuels qui y travaillent doivent bénéficier du même statut que ceux des autres départements.

http://www.educationsansfrontieres....


Indigné.e.s de Mayotte contre l’épuration des contestataires de la fonction publique

Communiqué du 7 janvier 2012

samedi 7 janvier 2012

Epuration des contestataires de la fonction publique.
Devant les atrocités et les atteintes aux droits c’est Accepte et tais toi !

Depuis plusieurs semaines, la répression s’abat sans vergogne sur les militants de Mayotte. Qu’ils soient grévistes syndicalistes ou simples associatifs, personne ne semble épargné par cette vague de muselage décidée par les autorités et les représentants de l’état à Mayotte.

Cela se traduit par des professeurs et des membres du personnel hospitalier venus de métropole non renouvelés à l’issue de leur contrat, et ce malgré leur demande et une carence avérée de personnel. D’autres encore sont mis au placard.

Dans tous ces cas, les compétences professionnelles de ces travailleurs étaient qualifiées d’irréprochables par leur hiérarchie directe. Le refus de renouvellement de leur contrat est donc bien uniquement motivé par leurs activités associatives extra professionnelles, sur ordre de la préfecture.

Aucun milieu de la fonction publique n’est épargné : que ce soit pour 2 bénévoles de la Cimade personnels médicaux au Centre Hospitalier de Mayotte, le secrétaire locale du syndicat enseignant SNES, la webmaster du site de syndicat SUD Education, ou encore le président de l’association RESFIM (Réseau Education Sans Frontières Ile de Mayotte). Tous et toutes victimes d’une politique fasciste qui face à la libre expression ou à la contestation adopte sanctions, mise au placard ou non renouvellement de contrat.

A Mayotte le silence semble être de mise face à toutes les atteintes du droit, du moins pour qui souhaite conserver son emploi. Une île où les termes République Bananière semblent prendre un écho particulier, tant les politiques et les méthodes utilisées par les autorités ne semblent pas avoir évoluées depuis l’époque coloniale.

Cette répression des militants, des syndicats ou des associations fait écho à celle qui s’est abattue sur le mouvement social qui luttait contre la vie chère pendant 43 jours ces derniers mois.

Devant ces méthodes inadmissibles en démocratie, des procédures qui portent de graves atteintes aux droits fondamentaux et la liberté d’expression ne doivent plus être tolérées.

Les Indigné-e-s de Mayotte

indignes976 chez gmail.com


Libération

Mayotte préfère les profs qui fayotent

Rémi Carayol

19 janvier 2012

DOM . Jugés trop militants, des fonctionnaires expatriés vont être renvoyés en France par le préfet.

Michel Rhin n’en revient toujours pas. Le 6 décembre, cet enseignant de mathématiques a appris que son séjour à Mayotte prendrait fin à l’issue de cette année scolaire. Deux ans et puis s’en va... La principale de son collège avait pourtant émis un avis favorable à sa demande de renouvellement.

Dans cette île de l’océan Indien devenue le 101e département français l’an dernier, les enseignants sont régis par un décret très particulier - « anachronique », selon les syndicats -, qui donne au préfet un privilège unique : celui de décider des mutations de la plupart des fonctionnaires, sans motiver ses choix.

Grande gueule. La durée du contrat des enseignants est de deux ans, renouvelable une fois. Dans la plupart des cas, le renouvellement est accordé sans difficultés. Chaque année, seuls quelques profs aux comportements déplacés (alcoolisme...) sont renvoyés dans leur académie d’origine. Mais, comme le note une enseignante qui vit à Mayotte depuis vingt ans, « il faut en faire beaucoup pour ne pas être prolongé ! »

Pour Michel Rhin, bien noté, il n’y a pas de doute : il s’est fait éconduire en raison de ses activités extraprofessionnelles. Depuis son arrivée en août 2010, il est président de l’antenne locale du Réseau Education sans frontières. Une grande gueule qui gêne, dans un territoire connu pour ses dérives à l’encontre des étrangers, et où plus de 26 000 personnes en situation irrégulière (dont 6 000 enfants) ont été reconduites à la frontière en 2010.

Dans un courrier au ministre de l’Education, le député socialiste de Seine-Saint-Denis Daniel Goldberg joue les vierges effarouchées : « Je ne peux croire que cette seule fonction ait un lien quelconque avec la décision » de ne pas le prolonger.

La mésaventure de Yann Durozad devrait l’en convaincre. Arrivé à Mayotte en 2010, lui aussi s’est vu refuser le renouvellement de son contrat malgré l’avis favorable de son chef d’établissement. Son cas a provoqué plusieurs manifestations et fait l’objet d’une pétition. Il s’agit, selon les profs, d’une « discrimination syndicale ». Secrétaire général du Snes (Syndicat national des enseignants de second degré, majoritaire), secrétaire départemental adjoint de la FSU (Fédération syndicale unitaire), Durozad est, depuis un an et demi, le syndicaliste le plus remuant du territoire.

(...)

http://www.liberation.fr/societe/01...

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